La Presse Bisontine 152 - Mars 2014

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n° 152 - Mars 2014

L’I n t o x

LA GRETTE

L’association compte une cinquantaine de membres

Les Femmes des 408 s’activent au fourneau Plus que de la cuisine,

L’ émission de France 3 National “La France en face” a suscité la polémique le 20 janvier. Elle épingle Besançon sur le fait que la ville aurait bénéficié des avantages de la défiscalisation Duflot alors que son taux de logements vacants ne lui permettrait pas. Ceci dans le but de favoriser le secteur de la construction. Le maire Jean-Louis Fousseret réfute : “Il n’y a pas de logements vacants” affirme-t-il face caméra. Mais selon l’observatoire départemental de l’habitat du Doubs, un document officiel publié par le Conseil général du Doubs, au 31 août 2012, le taux de vacance commercial dans le parc locatif privé de l’agglomération bisontine est de 10 % (un peu plus de 2 400 logements), soit une aug- mentation de 1,7 point. C’est le niveau le plus élevé obser- vé depuis le début de l’enquête en 2009. L’adjoint au loge-

A u premier étage du 17, rue Brûlard, on s’agite. Le tout nou- veau four acheté grâ- ce aux bénéfices des honorée comme “vraie star de Besançon” par le magazine Le Pèlerin. c’est un vrai lien social que confectionnent les femmes réunies au sein de l’association présidée par Fatima Khaoua, récemment

dernières ventes ne fonctionne pas vraiment bien. Les maca- rons ont bien du mal à dorer. Mais il en faut plus pour que Fatima Khaoua et ses copines perdent leur sourire. Pendant que les macarons tentent de cui- re, on prépare la galette franc- comtoise. Pas de temps à perdre, on doit servir demain un buffet pour 300 personnes. Nora,Mou- nira, Hafida, Malika, Fouzia, elles s’activent toutes pour la bonne cause dans cet apparte- ment où règne toujours une dou- ce odeur de cuisine. Elles ont comme ça les femmes des 408, toujours le sourire aux lèvres.

Au-delà de la cuisine, il y a bien plus, de la solidarité et de du lien social. L’association des Femmes des 408, créée en 2012, est compo- sée d’une cinquantaine de per- sonnes, une

relles, “histoire de changer d’air” dit Fatima Khaoua. Et les maris dans tout ça ? “On n’en veut pas, on n’en a pas besoin ! Mais ils nous soutiennent” sourient les femmes. Le petit appartement ne sert pas uniquement à pré- parer les pâtisseries, couscous, pizzas et autres tartes.Une autre pièce est réservée à l’accueil des enfants pour du soutien scolai- re. L’association participe éga- lement à toutes les festivités du quartier, notamment le Carna- val qui est un des temps forts de l’année ou encore le Noël de la maison de quartier. Une des missions que s’est impli-

vingtaine de mamans avec leurs enfants. Avec les recettes de leurs ventes, elles organisent des petits voyages entre elles et avec les enfants, ou des sorties cultu-

“Il faut brasser à nouveau les populations.”

ment dément : “C’est un défaut de vigilance de notre part, ce chiffre n’est pas sérieux, il n’est issu que de l’estimation de quelques promo- teurs privés” dit Michel Loyat. Donc, le chiffre, officiel, serait invérifiable.

citement assignée l’association, c’est aussi de “changer l’image de ce quartier dont on ne parle que de manière négative. Seu- lement, cette cité n’a pas bien évolué car non seulement on a raté l’opération de réhabilita- tion mais en plus à chaque fois que des Français partaient, on ramenait des étrangers et on a renforcé le communautarisme. C’est le rôle des politiques et des organismes de logements que d’améliorer les choses. Malgré tout, nous sommes très attachées à ce quartier” commente la pré- sidente. Plus d’une centaine de logements sont désormais vides aux 408. Ce qu’il faudrait faire pour que ça change ? “Il faut arrêter de déplacer les problèmes. Il faudrait raser les grandes barres, refaire des petits collec- tifs et brasser à nouveau les popu- lations comme c’était le cas avant” estime Fatima Khaoua. “Ici, nous respectons tout le mon- de, toutes les religions, toutes les opinions. On ne demande qu’une chose, c’est qu’on parle de nous en bien.” J.-F.H.

Fatima Khaoua, au

premier plan, et les Femmes des 408. Elles préparent des buffets pour tout le monde, à partir de 10 personnes.

Cake designer, c’est gâteau Sophie Gille-Meignier cumule son job à l’I.N.S.E.E. avec une passion pour le cake-design. Elle transmet désormais son goût pour la pâtisserie créative dans le cadre d’ateliers pour adultes et pour enfants. ENTREPRISE Elle a créé Patisof

D ans le panel des for- mations profession- nelles, il y en a qui intri- guent plus que d’autres. Celle qu’a suivie Sophie Gille- Meignier à Périgueux l’automne dernier en fait partie. La jeune femme de 33 ans, installée à Mamirolle, est une élève de l’école française de cake-design de Dordogne dont elle est sor- tie avec la toque de cake desi- gner. Comprenez qu’elle est spé- cialisée dans l’art de sculpter des gâteaux agrémentés d’un décor coloré en pâte à sucre qu’elle a imaginé et réalisé. “C’est une technique particuliè- re, différente de la pâtisserie tra- ditionnelle française.Nos gâteaux sont suffisamment denses pour pouvoir supporter le poids d’un décor. Surtout, ils se conservent à température ambiante plu- sieurs jours. Il n’est pas néces-

savoir-faire en organisant des ateliers pour les adultes et pour les enfants. “J’ai prévu d’animer un à deux ateliers par mois pour les adultes (6 personnes) et un pour les enfants (8 personnes). Ils se dérouleront à Miserey- Salines à La source de Diane, un institut de beauté” ajoute-t- elle. Les premiers ateliers démar- reront le 11mars pour les grands et le 19 pour les petits. En plus de ces sessions de for- mation, Sophie Gille-Meignier fabrique sur commande des objets et modelages personna- lisés en pâte à sucre qui déco- rent un gâteau pour une occa- sion particulière. “On peut tout faire, des figurines, une voiture, un château, des fleurs. C’est l’avantage de cette matière. C’est un jeu d’imagination et de patien- ce. L’effet visuel est garanti. En revanche, si je fabrique les décors,

saire de les mettre au frigo. Cela signifie aussi que nous n’utilisons pas d’ingrédients périssables tels que la crème” explique Sophie Gille-Meignier. Cet art émer- gent en France vient des États- Unis où il est très répandu. Les Américains raffolent de ces gâteaux spectaculaires. Notre cake-designer s’intéresse depuis longtemps à ces pâtis- series qu’elle réalisait pour elle jusqu’à présent. Finalement, elle s’est décidée à faire parta- ger sa passion. Salariée de l’I.N.S.E.E. à Besançon, Sophie Gille-Meignier “Supporter le poids d’un décor.”

Sophie Gille-Meignier anime des ateliers sucrés à Miserey-Salines.

de France, elle tentera de battre le record du plus gros gâteau du monde détenu actuellement par le Qatar. Le défi se dérou-

lera à Poitiers. “Nous allons reproduire le parc du Futuro- scope.” Le gâteau géant fera 10 mètres par 15.

je précise que je ne fais pas les gâteaux” insiste Sophie Gille- Meignier. Un grand rendez-vous attend la spécialiste locale du cake- design. Du 2 au 7 juin, avec l’association des cake-designers

vient de créer en parallèle Patisof, son auto-entrepri- se. À travers cette structure, elle veut transmettre son

Renseignements : http://www.patisof.com/

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