La Presse Bisontine 151 - Février 2014
La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 L’ÉVÉNEMENT TRAMWAY + CIRCULATION : DOIT-ON CRAINDRE LE SCÉNARIO CATASTROPHE ?
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Les automobilistes bisontins découvrent au fur et à mesure de l’avancée des travaux liés au chantier du tram le sort et les voies qui leur seront réservées. Entre découverte et nouvelles habitudes, de nouvelles façons de circuler se mettent en place, ponctuées par l’arrivée de feux tricolores supplémentaires. Si le tram n’a pas vocation à améliorer la circulation automobile, doit-on s’attendre à des bouchons à répétition comme phase-test des feux à Chamars ? Si des projections ont été réalisées en matière de report de circulation, l’inconnue demeure. Le service voirie reste néanmoins confiant et promet “davantage de mobilités.” celui entrevu en fin d’année dernière lors de la mise en
TRAFIC
Avec le tram, les feux tricolores fleurissent
Besançon passe de 90 à 130 carrefours Conséquence de l’arrivée du tram, 40 nouveaux carrefours
B esançon déroule le tapis rouge à “son” tram. Au sens propre comme au figuré. Pas moins de 40 nouveaux carrefours à feux tricolores sont sortis de terre sur les 14,5 km du tracé, portant à 130 le nombre de carrefours contre 90 auparavant. À Dijon par exemple, 80 carrefours sont comptabilisés sur les 18,4 km du tracé. Voilà pour le constat. Ces nouveaux feux rouges destinés à stopper les automobilistes doivent en effet assurer la vites- se commerciale à la ligne et sécuriser le passa- ge. Les conducteurs bisontins seront-ils les grands perdants ? Tous ont en mémoire le fameux “mar- di noir” (N.D.L.R. : mardi 9 décembre), date à laquelle certains se sont trouvés “coincés” plus d’une heure dans leur véhicule rue Charles-Nodier, rue de Dole voire à l’est de Besançon. Ce mardi coïncidait avec la mise en place du nouveau sys- tème de feux aux carrefours Chamars-Nodier lorsque le tram circulera. “L’affaire” a valu une réunion de crise dans l’après-midi en mairie. Les Bisontins doivent-ils s’attendre à un nouvel événement du genre ? “Non” , à en croire le ser- vice voirie de la Ville de Besançon. Selon Daniel Mourot, ce mardi noir est facilement explicable. Il ne s’est d’ailleurs pas répété : “Le nouveau plan de feux a été testé comme si le tram était en circulation alors que toutes les voies de circula- tion n’étaient pas rouvertes comme la mise à double sens du pont Canot. C’était en plus un mardi, jour de pointe, avec du brouillard, jour de ramassage des ordures. On est très vite arri- vés à un phénomène de saturation” relate le spé- cialiste voirie. À la ville de Besançon ou à la cellule tram, per- à feux sont implantés sur le bitume bisontin. Un coup dur pour la fluidité de la circulation routière. Malgré ce constat, la direction du tramway estime que les conditions de circulation seront bien meilleures en matière de “mobilité”. Mythe ou réalité ?
Rue Brûlard à Besançon,
les feux trico- lores ont pous- sé. Quid de la fluidité de circulation rou- tière ici mais aussi dans l’ensemble de Besançon ?
Actuellement, environ 40 000 véhicules transi- tent par jour en moyenne dans Besançon, un chiffre qui n’a cessé de croître. C’est d’ailleurs pour cette raison que le tram a été engagé. Mais, en aucun cas dans l’enquête publique il n’a été stipulé que son arrivée coïncidera avec une meilleure organisation de la circulation mais simplement “une meilleure oxygénation.” Dans les faits, une circulation apaisée paraît compliquée, que ce soit au rond-point de Micro- polis, rue Brûlard, rue de Belfort… où les nou- veaux feux installés freineront la circulation toutes les 10 minutes, ou 5 minutes si vous êtes au centre-ville, temps de passage de chaque rame. Il faudra patienter - finalement - jusqu’au 30 août, date de la mise en service pour savoir qui de l’au- tomobiliste mettra le moins de temps pour rejoindre les Marnières (à l’Est) depuis les Hauts- du-Chazal (à l’ouest). 42 minutes, c’est le temps qu’il faudra à la rame. Record à battre. E.Ch.
fort Benoît puis Bregille, occasionnant ce que les spécialistes appellent “des reports de mobi- lités”. Les conducteurs ont-ils vraiment eu le choix ? Pas vraiment. Daniel Mourot à la Ville de Besançon veut tou- tefois relativiser : “Seulement 1,5 % des rues (soit 7 km) ont été modifiées dans leur sens de circu- lation comparé à l’avant-tram” dit-il histoire de prouver que la Ville a tout fait pour “préserver” les sens de mobilités. Il n’empêche, Besançon a une particularité héritée de sa géographie : à de nombreuses reprises les voies du tram sont en effet franchies perpendiculairement. “C’est un souhait de laVille” explique la voirie, pour ne pas cloisonner la ville ou simplement permettre à des riverains de regagner leur domicile.À Stras- bourg, ou chez l’éternelle comparaison dijonnai- se, les voies du tram sont plus rarement coupées par le passage des voitures. “Besançon, avec Nice, est en effet une spécificité dans ce domaine” , admet la société Égis-rail qui installe les feux tricolores.
sonne ne veut pourtant que croire que la circu- lation automobile “sera pire qu’avant”. “Il y a pour le moment, c’est vrai, une part d’inconnue, admet Pascal Gudefin. Il faut attendre la mise en place des parkings-relais et savoir comment les Bisontins vont changer leurs plans de dépla- cement pour mesurer le trafic automobile sachant
que le tram fera voyager 44 000 personnes. Une chose est sûre : les Bisontins vont gagner en mobili- té” dit le directeur du tram. La collectivité n’a pas de chiffres à émettre quant aux flots de cir- culation lors de la mise en servi- ce (lire ci-contre) mais souligne que les automobilistes ont déjà changé certaines de leurs habi- tudes. C’est le cas à l’est de Besan- çon où les voitures, plutôt que redes- cendre la rue de Belfort pour rejoindre Micaud, empruntent le
“Besançon et Nice, une spécificité.”
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