La Presse Bisontine 151 - Février 2014

ÉCONOMIE 34

La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014

BESANÇON

Des projets de recherche européens

La société bisontine Statice est associée à un grand projet européen baptisé “Mammocare”. Elle développe un systè- me d’image guidée en temps réel pour une biopsie du sein. D’autres projets de recherche occupent la P.M.E. bisontine. Statice innove dans l’infiniment petit

C ela fait trente-cinq ans que la société Statice, fondée en 1978 par deux ingénieurs du bureau d’études de Lip, fait avancer la science par des applications qu’elle conçoit et produit dans ses locaux de la rue Edison à Besançon. 95 sala- riés y travaillent, une trentai- ne dans les bureaux d’études, ingénieurs et techniciens, et une soixantaine d’opérateurs à la production. Les équipes de Sta- tice ont démarré un travail de deux ans dans le cadre du pro- jet européen “Mammocare”. Leur objectif : mettre au point le pre- mier système de biopsie du sein qui donnera une image en temps réel et permettra ainsi un pré- lèvement précis. Le système mis au point par les ingénieurs bison- tins pourra calculer automati- quement la meilleure position de l’aiguille pour effectuer la biopsie. Sur ce projet, Statice est associée à deux autres P.M.E., l’une espagnole, l’autre néerlandaise, et plusieurs ins- tituts de recherche. “Notre métier est de vendre un savoir-faire. Nous travaillons sur ce genre de projets innovants et égale- ment pour des grands donneurs d’ordres comme Dassault, la S.N.E.C.M.A., Olympus et d’autres pour qui nous conce- vons et fabriquons des pièces. Pour Dassault par exemple, nous concevons des capteurs spéci- fiques destinés à détecter d’éventuels défauts sur des pièces par un procédé ultrason ou élec- tromagnétique. Nous faisons aussi de l’inspection de pièces pour la fusée Ariane” illustre Anne Legain, la responsable export de Statice. Le champ d’application des solu- tions imaginées au sein de Sta- tice est particulièrement éten- du. Parallèlement au projet “Mammocare”, les ingénieurs

de Statice ont récemment mis au point une machine destinée à tempérer le beurre de cacao pour aider les cho- colatiers à fabri- quer un chocolat parfaitement amalgamé. Des professionnels, bisontins notam- ment, utilisent déjà cette machi- ne. Autre domai- ne de recherche actuel chez Stati- ce : le projet “Via- mos” dont l’objectif est de

Une trentaine d’ingénieurs et de techni- ciens tra- vaillent au bureau d’études de Statice.

Une machine pour tempérer le beurre de cacao.

SANTÉ

9 000 patients sur la région Le Don du Souffle fait respirer

concevoir un appareil de détec- tion du cancer de la peau capable de modéliser le développement des cellules dans les couches inférieures de la peau. Dans ce projet international sont éga- lement impliqués l’institut Fem- to-S.T. et le C.H.U. de Besan- çon. “Dans chacun des projets aux- quels Statice s’associe, nous essayons d’être toujours en amont. Et quand un projet de recherche aboutit à une appli- cation concrète, l’idée est de pou- voir assurer en interne la pro- duction” ajouteM me Legain. Pour le projet “Mammocare”, l’objectif est d’aboutir d’ici deux ans à la fabrication d’un prototype de caméra qui soit commerciali- sable auprès des hôpitaux. Le dénominateur commun de tous ces projets de recherche, c’est le secteur des microtech- niques. L’infiniment petit consti- tue l’A.D.N. de cette entreprise fondée par deux anciens Lip - Serge Piranda et Charles Naly - et aujourd’hui dirigée par Benoît Studlé.

la santé à domicile

E n décembre, l’association Don du Souffle a fêté ses quarante ans. Fondée au départ dans le but d’apporter l’oxygène au domicile des malades qui en avaient besoin, elle est devenue au fil des années un prestataire de santé lea- der en Franche-Comté. “Nous accom- pagnons près de 9 000 patients sur la région. On effectue quotidiennement plus de 350 visites à domicile” annon- ce Carmela Marchand, présidente de D.D.S.Assistance, la filiale qui regrou- pe toutes les activités économiques de l’association franc-comtoise née en 1973. L’assistance respiratoire qui est le service historique du prestataire de santé représente encore 70 % de son activité. D.D.S. installe, suit, contrô- le, entretient ce matériel nécessaire à la vie du malade et à son confort. L’association franc- comtoise qui a son siège à Besançon n’a pas ces- sé de se développer en quarante ans. Son cœur de métier est de fournir l’assistance respiratoire au domicile des malades, mais pas seulement.

Carmela Marchand préside D.D.S. Assistance, la filiale qui regroupe toutes les activités économiques de l’association présidée par le Docteur Fergane.

J.-F.H.

proximité. Fort de son savoir-faire dans l’assistance respiratoire, le presta- taire médico-technique franc-comtois a élargi ses activités depuis quelques années. Il fournit les pompes à insu- line, les pompes à nutrition et se tour- ne aussi vers la stomathérapie en accompagnant les malades qui ont subi une stomie. Le nouveau service qui prend de l’ampleur chez D.D.S. Assistance est le maintien à domicile (M.A.D.) “Dans ce cadre-là, nous mettons à disposi- tion des patients tout le matériel de confort dont il a besoin tel qu’un lit médicalisé ou un fauteuil roulant.” Ce secteur est en croissance. Mis en pla- ce dès 2008, il génère actuellement 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. Pour compléter ce service, Don du Souffle Assistance vient d’y adosser un S.A.V. mobile “qui a tout le néces- saire pour effectuer les réparations des équipements au domicile du patient. Nous évoluons et nous nous adaptons

aux besoins d’une population qui vieillit” explique Carmela Marchand. D.D.S. Assistance navigue aussi dans un contexte économique difficile pour la santé qui “souffre de la crise.” La Sécurité sociale rembourse moins les prestations. Malgré tout, le presta- taire s’adapte à la faveur du malade “sans baisser son niveau de qualité.” Il le peut car en tant qu’association, il n’a pas les mêmes exigences de ren- tabilité qu’un prestataire privé mû par le profit. Dans son cas, tous les dividendes sont réinjectés dans la structure qui “n’a jamais reçu de sub- ventions” précise Carmela Marchand. Par son fonctionnement, le Don du Souffle a créé un centre de sommeil (Ellipse), un organisme de formation (Form’ed) et mis en œuvre le Comité d’Étude et de Recherche Scientifique et Médicale. C’est dans le cadre de ces activités que D.D.S. a versé une bour- se de 40 000 euros aux professeurs Degano et Capellier pour leurs tra- vaux.

Le Don du Souffle est devenu au fil du temps une véritable P.M.E. Elle emploie 140 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros. L’association dis- pose de quatre sites sur le territoire : Besançon, le plus important, Cha- tenois-les-Forges dans le pays de Montbéliard, Lons-Le-Saunier, et maintenant Pontarlier qui vient d’ouvrir ses portes. Ce maillage lui permet de garantir l’efficacité du service de

13 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Le domaine des microtechniques appliquées à l’industrie ou au médical, c’est le cœur de métier de cette entreprise qui réalise 9 millions d’euros de chiffre d’affaires par an.

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