La Presse Bisontine 150 - Janvier 2014

La Presse Bisontine n° 150 - Janvier 2014

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NOUVELLE GÉNÉRATION Maturité et repartie Ismaël Boudjekada ne se laissera pas intimider Il a 18 ans, des convictions et des idées pour Besançon. Pour les faire partager à ses concitoyens, l’étudiant en économie se présente aux élections municipales sous la bannière “Besançon autrement”. Sa liste est prête.

Ismaël Boudjekada incarne l’enthousias- me d’une nouvelle génération qui veut prendre en main son destin.

L ors du dernier conseil muni- cipal de Besançon, Ismaël Boudjekada s’était discrè- tement installé au fond de la sal- le, à la table des journalistes, prenant studieusement des notes sur les dossiers discutés en assemblée. L’intérêt que ce jeu- ne homme porte à la chose publique ne suffit pas à expli- quer sa présence ce soir-là.À 18 ans, il est le plus jeune candi- dat à se présenter aux élections municipales à Besançon ! En mars prochain, il présentera une liste indépendante, dont les 55 membres seront réunis sous la bannière “Besançon autrement”. “J’ai les 55 noms affirme-t-il. La moyenne d’âge de ma liste est de 35-40 ans” précise encore l’in- téressé qui a fondé en 2011 le Mouvement pour l’Éveil Natio- nal. Sa liste, il la déposera au mois de février. “J’organiserai alors le plus gros événement de ma campagne au parc Granvel-

prendre des coups. Mais mon souhait est que les gens prennent le temps le d’écouter ce que j’au- rai à leur dire” répond le candi- dat à ceux qui le jugeraient far- felu. À part cela, il mène une “vie de jeune normale.” Sa liste est à la fois sans étiquette et ouver- te. Fidèle à ces deux principes, son propos est donc “transcou- rants idéologiques” à la nuance près qu’il ferme la porte au Front National. Ismaël Boudjekada travaille sur trois grands axes. Le premier “est une bonne gestion des deniers publics. Chaque euro dépensé devra l’être judicieusement.” Le second est “de mettre avant les acteurs bisontins de la culture. Il y a beaucoup de profils dans cette ville qui ont du talent et qu’on n’entend pas.” Le troisiè- me axe est “la démocratie par- ticipative. Mensuellement, il y aurait des réunions publiques qui pourraient amener le conseil

le autour du thème “Bouge ton vote” annonce-t-il. Ismaël Boudjekada ne paie pas de mine, mais pour son âge, il surprend par sa maturité poli- tique et son sens de la repartie. Originaire du pays de Montbé- liard, il prépare une licence en économie et gestion à la faculté de Besançon, et suit des cours en classe préparatoire École Nor- male Supérieure à Pergaud. Son engagement est réfléchi. “Contrairement à ce que disent

tion non plus pour lui d’envisa- ger des alliances avant le pre- mier tour. “Quand je vois l’U.D.I. et le MoDem qui font alliance avec l’U.M.P., je m’étonne.Vendre des principes pour quelques places, ce n’est pas mon genre. Il faut pouvoir ensuite se regarder dans une glace mais visiblement tout le monde n’a pas de miroir.” À l’évidence, Ismaël Boudjeka- da ne se laissera pas intimider. Il est même bien décider à en découdre. T.C.

veux casser les codes” dit-il. Pendant la campagne électora- le, les adversaires d’Ismaël Boud- jekada pourraient objecter à ses propositions sa naïveté et son manque d’expérience. Mais quelques signes laissent penser que le jeune homme est pris au sérieux. Des proches de Jean- Louis Fousseret auraient tenté de le rallier à la cause du mai- re sortant. “Même si on me pro- posait une place, je la refuserais” lance-t-il, déterminé à aller jus- qu’au bout de l’aventure dans laquelle il s’est lancé. Pas ques-

municipal à modifier son action en conséquence.” Parmi ses pro- positions, on trouve pêle-mêle une réduction des indemnités de maire de 40 %. L’argent éco- nomisé (180 000 euros) viendrait abonder un fond qui servirait, en fin de mandat, à soutenir des projets à vocation économique. Il veut mettre en place une “char- te locale d’action” pour soutenir les T.P.E. et les P.M.E. de Besan- çon. S’il devait être élu, il crée- rait encore un poste “d’adjoint à la transparence” qui serait confié à un élu d’opposition. “Je

certains, si je vou- lais me faire connaître, fran- chement, je ferais de la télé-réalité et pas de la poli- tique. Si je vou- lais monter en politique, je rejoindrais un parti comme le P.S. ou l’U.M.P. Là, je vais

“Je vais prendre des coups.”

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