La Presse Bisontine 150 - Janvier 2014

La Presse Bisontine n° 150 - Janvier 2014 L’ÉVÉNEMENT ILS VEULENT LA PEAU DE JEAN-LOUIS FOUSSERET

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Le combat pour les municipales s’avère beau- coup plus compliqué cette fois pour le maire sor- tant, Jean-Louis Fousseret, qui brigue un troisiè- me et dernier mandat de maire. En 2008, avec ses alliés verts et communistes, il était reconduit aux affaires dans un fauteuil, dès le premier tour. S’il a réussi à s’allier à nouveau le soutien des écologistes et du P.C., Jean-Louis Fousseret a cette fois-ci cristallisé de grosses frustrations. D’abord celle de la frange extrême de la gauche (anticapitalistes, parti de gauche…) qui se désoli- darise complètement de la politique menée par la majorité sur Besançon. Ensuite des exclus de la liste P.S., membres de l’actuelle équipe municipa- le mais dont la candidature n’a pas été retenue. Blessés dans leur orgueil, ils finalisent une liste concurrente étiquetée centre-gauche. Puis la droite, aux aguets, avec une alliance inédite depuis trente ans sur cette ville entre (presque) toutes les composantes de la droite républicaine. Enfin, des candidatures-surprises ajoutent à la difficulté de la tâche pour le maire sortant, à l’image de celle d’un jeune citoyen de 18 ans qui annonce être sur le point de boucler sa propre liste. Tous ont une idée en tête : faire trébucher la dynamique Fousseret.

POLITIQUE

L’nalyse de la situation

Faut-il minimiser la dissidence à gauche ?

Joseph Pinard, ancien élu socialiste bisontin, toujours investi dans la vie politique locale, n’accorde aucun crédit au mouvement de dissidence engagé par Frank Monneur et Didier Gendraud.

I l peut y avoir des tensions internes au Par- ti Socialiste, mais elles conduisent rarement à une dissidence aux élections. La dernière remonte aux municipales de 2001.A l’époque, Jacques Vuillemin (P.S.), adjoint aux finances de Robert Schwint se présente sous l’étiquette Divers Gauche face au candidat investi par le parti Jean-Louis Fousseret. Il obtiendra 3,9% des suffrages. Mais les motivations de Jacques Vuillemin à mener une liste n’étaient pas com- parables avec la dissidence incarnée aujourd’hui par Frank Monneur et Didier Gendraud. Tout d’abord, l’adjoint aux finances faisait partie d’une équipe dont le leader , Robert Schwint, ne se représentait pas. Ensuite, il s’est engagé pour défendre un projet autour duquel va d’ailleurs se cristalliser la campagne électorale de 2001 : le maintien de la gareT.G.V. en ville. “Sa démarche reposait sur une question de fond” rappelle le socialiste Joseph Pinard. Pour cet historien engagé, la nuance a son impor- tance. Selon lui, les motivations du duo Mon- neur-Gendraud sont bien différentes. “Ce sont des gens de la majorité qui étaient d’accord de continuer puisqu’ils ont déposé leur candidatu- re pour faire partie de la liste de Jean-Louis Fous- seret. Mais ils n’ont pas été retenus par une com- mission qui eu à choisir entre des candidats trop nombreux par rapport au nombre de places dis- ponibles. Ils sont mécontents. C’est toujours cruel” poursuit Joseph Pinard qui serait curieux de lire le contenu de la “lettre de motivations” qu’ils ont

remis à la commission en déposant leur candi- dature. Frank Monneur et Didier Gendraud auraient donc réagi de façon épidermique à une décision qu’il leur était défavorable. Un côté “mauvais joueur” alors qu’ils connaissent les règles internes au parti. Un comportement que cet ancien du P.S. perçoit assez mal. Ce proche de Jean-Louis Fousseret, un poil partial, juge même sévère- ment l’engagement naissant des nouveaux com- pagnons de route.A l’écouter, en aucun cas Frank Monneur et Didier Gendraud ne sauraient fai- re de l’ombre au maire candidat. “Leur action est marginale. Franchement, je n’y crois pas ! Et se défendre en disant que les partisans d’Arnaud Montebourg (comme le clame Frank Monneur) ont été écartés dans les choix de la commission,

je ne vois pas ce que cela vient faire dans cette histoire. Les Bisontins votent une liste aux municipales, voilà tout.” Au P.S., il est de bon ton de res- ter dans le rang et de savoir mettre son poing dans sa poche face à une décision-couperet qui pour beaucoup sonne le glas d’une carrière politique. Mais à chaque élection, il y a tou- jours des élus qui ne sont pas renouvelés. Ils quittent la scè- ne politique sans faire de bruit comme Michel Roignot en 2008,

“Franchement, je n’y crois pas.”

Observateur de la vie politique locale, Joseph Pinard estime que l’action engagée par Didier Gendraud et Frank Monneur est marginale.

dû accepter la décision de la commission et se retirer sans faire de vagues. Au lieu de cela, ils ont décidé de faire entendre leur voix. Si cela ne fait pas les affaires du P.S., leur démarche devrait au moins avoir le mérite de faire respirer la démocratie locale et d’élargir le débat d’idées. Et ça, c’est bon pour les Bisontins ! T.C.

adjoint à la culture. Cette fois-ci, Emmanuel Dumont a été débarqué à son tour alors qu’il était un des plus fidèles lieutenant de Jean-Louis Fousseret. Jean-Pierre Govignaux qui s’est inves- ti dans la Maison Victor Hugo fait également partie du wagon. S’ils s’étaient conformés aux règles de leur par- ti, Frank Monneur et Didier Gendraud auraient

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