La Presse Bisontine 150 - Janvier 2014

ÉCONOMIE 38

La Presse Bisontine n° 150 - Janvier 2014

TENDANCE 6 ème rang mondial Les artisans se mettent au e-commerce La vente en ligne

L es artisans francs-com- tois l’ont bien compris, la vente en ligne est enplein boom. En 2011, 77%des Français ont acheté àdis- tance. Avec un chiffre d’affaires record de 45milliards d’euros en 2012, la France s’est placée au 6 ème rang mondial du commerce en ligne. Aujourd’hui, les inter- nautes n’utilisent plus unique- ment Internet pour trouver le prix le moins cher. Certains y recherchent des productions arti- sanales rares. Pour Marianne Vautheny, conseillère à la connaît une ascen- sion fulgurante. Bien qu’ancrés dans la tradition et l’authen- ticité, les artisans commencent à percevoir l’immense potentiel de ce mode de commer- cialisation.

sur Internet pour ne plus avoir à me déplacer” ,révèle Jeanne-Anti- de Sulter. A contrario, pour la chocolaterie artisanale bisontine Le Criollo, le e-commerce est juste unmoyen d’afficher sa modernité. Repré- sentant moins de 1 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, la ven- te en ligne n’est qu’un service supplémentaire : “Nos clients apprécient notre accueil à la bou- tique, où nous prenons le temps de parler de notre chocolat et le faire goûter. Notre site, c'est le “petit plus” pour ceux qui ne peu- vent pas se déplacer” explique Jérôme Freyburger, responsable de la communication. “Nous

Chambre de Métiers et de l’Ar- tisanat du Doubs, cette nouvel- le demande est une opportunité pour les artisans. “La vente en ligne permet non seulement d’aug- menter sa visibilité et sa crédibi- lité mais aussi de trouver une clientèle plus éloignée, voire de nouveauxmarchés. C’est donc un moyen complémentaire d’aug- menter son chiffre d’affaires et c’est bien moins coûteux que de la publicité.” Pour les artisans sans boutique, la vente en ligne est même une aubaine : “Faire seulement des expositions artisanales n’est plus très porteur” , explique Jeanne- Antide Sulter, créatrice textile et présidente du groupement pro- fessionnel “Métiers d’Art en Franche-Comté”. L’association, qui fait la promotion desmétiers d’art depuis 1992, vient tout jus- te de mettre en ligne un portail. À la fois espace de communica- tion et espace de commerciali- sation, Amagalerie.com regrou- pe les créations de plus de 70 artisans professionnels de la région et entend se développer à laFrance entière. “Mon but serait d’arriver à vendre suffisamment

Jeanne- Antide Sulter dans son atelier Artijane.

Chambre de Métiers et de l’arti- sanat duDoubs propose d’ailleurs des stages en informatique et un prêt à 0%. Elle a aussi pour pro- jet de créer une plateforme en ligne ouverte à toutes les entre- prises artisanales. C.F.

d’objets fragiles. Mais tous s’ac- cordent à dire qu’il est inconce- vable de ne pas passer au e-com- merce dans les années à venir : “Il est indispensable de se mettre à la page. Les artisans doivent être présents dans cette évolution des modes de consommation” signaleMarianneVautheny.Pour encourager les artisans, la

aimons rendre notre chocolat créa- teur d’émotion et ce n’est pas quelque chose qu’on peut faire via Internet !” ajoute celui-ci. Il est vrai que quelques incon- vénients viennent à l’esprit des artisans, comme cette absence de relationnel, les problèmes de conservation des denrées, de ges- tion du stock ou encore l’envoi

TRANSPORT

Des inquiétudes à tort

Tout va bien chez L.D.I. L’entreprise L.D.I.

de Devecey n’est en rien concernée par le dépôt de bilan du groupe Mory Ducros. Un groupe dont le transporteur régional est sorti il y a deux ans pour entrer dans le giron de Dimotrans.

À la chocolaterie Le Criollo à Thise, Internet n’est qu’un support complémentaire.

“Tout va bien chez L.D.I.” affirme Christophe Bossonnet.

L’ annonce fin novembre du dépôt de bilan de Mory Ducros, deuxième transporteur de colis en France, qui emploie 5 000 sala- riés, a suscité à tort des inquiétudes dans le Grand Besançon où l’on pensait que le groupe avait encore une plateforme à Devecey. Si en effet la société de transport L.D.I. a longtemps été une filiale de Mory, elle ne l’est plus depuis deux ans ! L.D.I. est sortie du groupe Mory au moment où celui-ci a été démantelé. Elle est alors entrée en 2012 dans le giron du transporteur Dimotrans,

qui a trouvé chez L.D.I. une com- plémentarité pour ses activités transport. Dimotrans annonçait alors que grâce à cette opération de recherche de croissance externe, le groupe pouvait atteindre rapide- ment un chiffre d’affaires de 170mil- lions d’euros pour un effectif de plus de 400 salariés. “Bien nous en a pris de devenir partenaire de Dimotrans” remarque Christophe Bossonnet, fondateur de L.D.I. Le dépôt de bilan de Mory Ducros ne concerne donc en rien son entre- prise, mais il avoue avoir reçu cepen- dant “des messages de soutien. Ils nous ont fait plaisir évidemment. Mais je rassure tout le monde : tout va bien pour nous !” C’est dit. T.C.

“Des messages de soutien.”

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