La Presse Bisontine 150 - Janvier 2014

La Presse Bisontine n° 150 - Janvier 2014 30 LE GRAND BESANÇON

AUXON Trop d’offres, peu de demandes Le T.G.V. sans effet sur l’immobilier Les nouvelles infrastructures ont très souvent un impact direct sur le prix de l’immobilier qui, là où se fait l’implantation, connaît une hausse significative. Pas à Auxon où la gare T.G.V. n’a pas fait accélérer le marché.

D eux ans pile après l’ouverture de la gare T.G.V. d’Auxon, un constat s’impose pour les profes-

sionnels de l’immobilier qui exercent dans le Grand Besan- çon. “Il y a eu un avant et un après…” constate David Blond, professionnel de l’immobilier à Besançon. “Dès que le projet a

Le prix de l’immobilier n’a pas vraiment décollé depuis la mise en service de la gare il y a tout juste deux ans.

NOVILLARS

Le personnel inquiet pour son avenir Hôpital de Novillars : ils dénoncent un possible tour de vis L’Agence régionale de

ments mis en avant par son col- lègue. “Les acqué- reurs sont en plus en position d’attente du fait de la crise. C’est le marché d’aujourd’hui avec des prix qui ont baissé et une incer- titude quant à l’avenir.” Des consi- dérations locales comme nationales auxquelles il convient d’ajouter un autre “non-effet T.G.V.” : si parfois

été connu, on a assisté à une petite spéculation sur le prix des terrains. Depuis, c’est la décep- tion” poursuit-il.Accès mal réflé- chis, activité insuffisante ou la crise en général…Pourquoi cet- te zone n’a-t-elle pas bénéficié du même engouement sur la pierre que celui annoncé de l’arrivée du tramway ? Les rails n’ont donc pas tous le même effet. “Au départ du projet, beaucoup croyaient et espéraient qu’il s’accompagnerait d’une plus grande densité commerciale autour de la gare. Mais il y a eu télescopage avec d’autres zones d’activités du même type sur Besançon” poursuit le spé- cialiste qui explique ainsi le manque d’engouement des pro- fessionnels pour s’installer ici. “Et le phénomène est le même pour les particuliers qui vont plus là où est l’activité et sur des secteurs accessibles… alors que là on est à une dizaine de kilomètres de Besançon. Et sans voie rapide.” Autre agence immobilière,même discours avec une agence de la rue des Granges : “Trop d’offres sur ce secteur pour finalement peu de demandes, donc les prix n’ont pas grimpé comme on aurait pu le croire” confirme Sylvain Lethier, autre profes- sionnel, reprenant les argu-

J usque-là, les infirmiers et infir- mières du centre hospitalier de Novillars disent avoir pris sur eux. “La direction oublie que notre travail ne consiste pas seule- ment à soigner les patients. Nous fai- sons de plus en plus d’administratif, nous assurons le lien avec les assistantes sociales, nous accompagnons les patients lorsqu’ils sortent de l’hôpital…Aujour- d’hui, on va vers une régression de la prise en charge des patients” s’inquiète syndicats, il n’y a pas de déficits mais un manque de financement. Psychia- trie en danger ? santé a commandé un audit devant servir de base pour un retour à l’équilibre de l’hôpital psychiatrique de Novillars. Un exemple : la réduction des R.T.T. Selon les

une infirmière. Pire, la sécurité des patients et des agents feraient défaut. Une employée évoque une agression dans une unité de soins et “un bip d’appel à renfort” qui n’a pas fonctionné. S’ils disent aimer leur métier, les profes- sionnels qui se retrouvent à 3 pour gérer 23 individus ne se reconnaissent plus dans le système de soin psychiatrique appelé à se mettre en place. À Novillars, l’audit servant de base de travail à l’A.R.S. et à la direction du Centre hospitalier pour un “contrat de retour à l’équilibre financier” met donc le feu aux poudres, d’autant que les salaires n’ont pas bougé depuis quatre ans. La direction - qui n’a pas donné suite à nos sollicitations - doit apurer un déficit prévisionnel de 720 000 euros,

deux heures actuellement. “Ce temps est nécessaire en hôpital psychiatrique où il est nécessaire d’évoquer le cas de chaque patient” , rapporte Gilles Spicher du syndicat C.G.T. Autre point d’achoppement : le redéploiement des effectifs et l’annonce “de la suppression du poste de pâtissier aux cuisines, les deux équivalents temps plein à la blan- chisserie ou l’externalisation du poste de coiffeur” rapporte l’intersyndicale. Un transfert des patients au long cours vers des centres médico-sociaux est éga- lement préconisé, “ce qui entraînerait une baisse du nombre de lits et donc de postes.” La psychiatrie dans le Doubs est-elle le parent pauvre de la santé ? L’audit, dont nous nous sommes pro- curé la synthèse, semble le prouver : “Les taux de mortalité dus à des patho- logies mentales dans le Doubs sont glo- balement moins favorables par rapport à la moyenne régionale et nationale” indique le rapport. Triste constat. Prochaine étape pour Norbert Nusbaum (S.U.D. Santé Sociaux), Gilles Spicher (C.G.T.) ou Lydie Cottiny (F.O.) : ren- contrer la direction et les politiques, dont certains sont membres du conseil de surveillance, à l’instar de Danièle Nevers ou de Barbara Romagnan.

La demande n’a pas augmenté.

des citadins en mal de cam- pagne profitent du raccourcis- sement des délais de transport pour continuer à travailler en ville et habiter au vert, ce n’est pas le cas ici. “Des gens qui tra- vaillent à Paris ou Dijon auraient pu s’installer à Auxon mais ce n’est pas le cas. Et ceux qui travaillent en Alsace sont de fait exclus puisque le premier T.G.V. partant d’ici n’y arrive pas avant 10 heures” conclut fataliste David Blond. La gare a donc aux yeux des professionnels que peu d’atouts au final pour déclencher un effet levier sur les prix de l’immobilier. D.A.

un chiffre contesté par les syndicats qui rappellent que le centre hospitalier est simplement sous-doté financièrement par l’État. Les conclusions de l’audit sont claires : une suppres- sion de sept jours de R.T.T. et une diminution du temps de relève journalier pour les unités de soins entre une heure et 1 h 30 contre

Une mortalité plus haute

dans le Doubs.

EN BREF

Les Vaîtes Le projet d’urbanisation aux Vaîtes sera porté par la S.P.L. Territoire 25 (adossée à la S.E.D.D.). 1 050 logements seront construits aux Vaîtes sur douze ans. L’opération Vaîtes coûtera 15,5 millions d’euros à la Ville. Le foncier est vendu moins cher aux promoteurs pour que ceux-ci revendent les futurs logements à un prix inférieur de 15 % au prix du marché. Vignette Les vignettes autoroutières Suisse et Autriche 2014 sont disponibles, notamment sur le site sur www.automobile-club.org. Pour la Suisse, elle est en vente au prix de 33 euros. Une vignette autoroutière est actuellement à l’étude en Allemagne.

L’intersyndicale F.O.-C.G.T.- S.U.D. fustige cet audit qui va à l’encontre de leur conception du soin en ser- vice psychia- trique.

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