La Presse Bisontine 150 - Janvier 2014

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 150 - Janvier 2014

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SCIENCES Un satellite pour appréhender les étoiles en 3D Des Bisontins collaborent à une mission spatiale Trois astronomes de l’université de Besançon participent à la mission Gaia, un satellite qui sera lancé dans l’espace jeudi 19 décembre depuis la base de Kourou, en Guyane. Il mesurera la position et le mouvement d’un milliard d’astres. Une retransmission en direct est prévue à l’Observatoire.

J eudi 19 décembre, à 10 h 12 et 18 secondes, Céline Reylé,Annie Robin et Jean-Marc Petit auront les yeux rivés sur leur écran. C’est à ce moment précis que la fusée russe Soyouz propulsera dans les airs Gaia, un satellite astrométrique de l’agence spa- tiale européenne (E.S.A.). Les trois Bisontins membres de l’Observatoire des Sciences de l’Univers terre homme environ- nement temps astronomie de Franche-Comté-Bourgogne, tra- vaillent avec un consortium de 300 autres chercheurs depuis 13 ans sur ce projet d’envergure. Si le moment est attendu, voire crucial, il n’est pas une fin en soi : “Nous n’en sommes qu’au milieu de l’histoire” résume Céli- ne Reylé, directrice de l’Observatoire. À eux d’écrire le reste… en publiant le fruit de leurs prochaines données que transmettra ce satellite lancé par

Céline Reylé, Annie Robin et Jean-Marc Petit (absents sur la photo) ont travaillé sur ce satellite européen qui s’envole jeudi 19 décembre.

l’E.S.A. pour un coût d’environ 730 millions d’euros. Car une fois lancé, Gaia sera un pourvoyeur d’informations sur notre galaxie, son histoire, sa for- me. “L’image de la voie lactée tel- le que nous la connaissons va peut-être changer. Mesurer 1 mil- liard d’astres, c’est du jamais vu. Son prédécesseur (Hipparcos) en a observé 115 000 avec une pré- cision de distance beaucoupmoins bonne. Gaia va nous donner une

mieux comprendre les méca- nismes de formation des galaxies. Les Bisontins n’ont pas conçu le produit en lui-même. Ils ont été impliqués pour simuler des don- nées (physiques) que transmet- tra le satellite. Ces données ont permis aux autres groupes de chercheurs de tester par exemple la télémétrie. Gaia doit aussi contribuer àmieux comprendre le fonctionnement interne des étoiles ainsi qu’à mieux mesurer l’influence de la matière noire. Sa précision lui permettra également de partici- per à la chasse aux exoplanètes. Plus que le lancement, l’équipe bisontine attend d’analyser les résultats. Elle devra se montrer patiente car Gaia tournera cinq ans autour de la planète. En 2018, les milliers d’informations seront accessibles aux chercheurs du monde entier, prélude à de nou- velles découvertes. E.Ch.

troisième dimension que nous n’avions pas jusque-là” pro- met l’astronome bisontine. Les objectifs affichés sont ambitieux puisque la sonde doit cartographier en 3D plus d’unmil- liard d’objets de notre galaxie avec une précision infi- me et ce, afin de

5 ans dans l’espace.

Gaia doit cartographier en 3D plus d’un milliard d’objets de notre galaxie (photo C.N.E.S.).

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