La Presse Bisontine 149 - Décembre 2013

BESANÇON 18

La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013

Malveillance, la plaie du chantier Les entreprises qui construisent le tramway composent avec la délinquance. Barrières fracassées ou jetées dans le Doubs, vol de matériel, cabanes de chantier visitées voire incendiées… Cela a un coût pour les sociétés mais c’est aussi du temps perdu. LE FEUILLETON DU TRAM Des faits quotidiens de dégradations

F in août, l’entreprise Bouygues a dépêché à Besançon une équipe de plongeurs équipée d’un grappin pour débarras- ser le Doubs des barrières et des plots de chantier qui reposaient au fond de la rivière à l’aplomb du pont Battant. Ce matériel n’est pas tombé à l’eau par hasard. Il y a été jeté, tout au long du chantier, par des personnes malveillantes. Ces incivilités font par- tie du lot quotidien des entreprises de T.P. qui construisent les 14 kilomètres de tramway à travers Besançon. “Tous les lundis matin sur Battant, on le sait, ce sont 10 à 15 plots qui tiennent les barrières qu’il faut remplacer car ils ont disparu. Le plus souvent, ils ont été jetés à l’eau. Vous faites le calcul de la quantité que cela représente sur une opération d’un an et demi” apprend- on auprès de la société Bouygues. Au total, ce sont près de 800 plots qu’il a fallu remplacer entre le pont Battant et le quai Veil-Picard.À cela s’ajoutent les barrières de sécurité qui sont fra- cassées ou balancées à la rivière. L’accumulation de ces faits observés surtout le week-end et les lendemains de fêtes étudiantes du jeudi soir, finis- sent par coûter cher aux sociétés. “C’est un coût important de plusieurs dizaines de milliers d’euros, lorsqu’il faut chan- ger entre autres des linéaires de bar- rière. Mais au-delà du volet financier, pour nous, c’est aussi du temps perdu à tout remettre en place.” Les dégradations, auxquels s’ajoutent quantité de détritus jetés sur le chan- tier, sont systématiques. Récemment, la société Bouygues en a déploré sur le chapiteau qui recouvrait le pont Bat- tant pour permettre la réalisation du revêtement de finition. La petite délinquance est une plaie pour les bâtisseurs du tramway. La société Eurovia a créé un emploi spé- cialement dédié à la remise en place des barrières et à leur changement le long du parcours Est.

Mais il ne s’agit pas seulement de cas- se des équipements de sécurité. La malveillance, c’est aussi le vol régu- lier du matériel électroportatif, les baraques de chantier qui sont visitées, dégradées, incendiées. Dans le secteur Est, une société s’est fait piquer en pleine journée un niveau d’une valeur de 40 000 euros ! Et puis il y a les engins de travaux publics qui sont des cibles privilégiées. Au minimum leurs carreaux sont cassés.Au pire, la machi- ne finit au garage. “À quatre reprises, on nous a coupé les faisceaux des pel- leteuses. C’est tout ce qui commande l’alimentation électrique de l’engin. Cela signifie une immobilisation de deux voire trois jours de la machine. Quand l’engin ne démarre pas le matin, la journée est fichue” constate l’entreprise Bonnefoy. Cela s’est pas- sé dans le quartier des Vaîtes et de Chalezeule.

Les entreprises portent plaintes, mais pas sys- tématiquement, pour les assurances qui cou- vrent une partie du pré- judice. Dans les cou- loirs de la C.A.G.B., maître d’ouvrage du tramway, le chiffre de 200 000 euros circulait, correspondant au coût de lamalveillance, sup- porté par les entre- prises qui intervien- nent sur le chantier. L’Agglo ne le confirme pas puisque ce coût est finalement assez diffi- cile à évaluer. “Entre les dégradations et la perte d’exploitation qu’elles engendrent, ce serait plutôt 200 000 euros par entre- prise” relève un cadre d’une société de T.P. Des sommes impor-

“Plutôt 200 000 euros par entreprise.”

Beaucoup d’entreprises reconnaissent que le chantier du tram à Besançon est particulièrement sensible à la délinquance.

tantes qui dans tous les cas incombent aux entreprises concernées et pas à la C.A.G.B. qui est néanmoins attentive à ce sujet. “Évidemment que l’on par- le du vandalisme avec les entreprises remarque Pascal Gudefin, directeur de la mission tramway. Cela a été une dif- ficulté du chantier. Ce sont des pro-

de ces faits, on dit sur le chantier qu’il y a ceux qui cassent gratuitement, ceux qui volent pour revendre, et d’autres qui agiraient ainsi lâchement pour montrer leur opposition au tramway. Autant de suppositions improuvables en l’absence de coupables. T.C.

blèmes récurrents qui sont une entra- ve à leur travail disent les entreprises” reconnaît-il encore. Les acteurs du projet doivent mal- heureusement composer avec ce phé- nomène, car il serait impossible de mettre le tracé en travaux sous sur- veillance permanente. Parmi les auteurs

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