La Presse Bisontine 149 - Décembre 2013

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013

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HISTOIRE

L’héritier de la famille fait revivre le pain d’épices Pour les nostalgiques du pain d’épices Tupin En fabriquant des pains d’épices de façon traditionnelle, la maison Tupin a fait saliver des générations de Bisontins entre 1919 et 1974. Elle approvisionnait les fameux cochons de la Sainte-Catherine consommés le 25 novembre à Vesoul. Fils et petit-fils des fabricants, Jacques Tupin rend hommage à ses aînés en créant le “Chalet du pain d’épice” à Étalans où il réside.

C ette période précédant Noël, c’était pour la maison Tupin une véritable course contre-la-montre.

Jacques, fils et petit-fils des créateurs, s’en souvient, com- me si l’odeur de la cuisson lui chatouillait encore les narines. Jeune, il devait - avec son frè- re - mettre la main à la pâte dans l’usine située au 1, rue Charrière à Besançon pour aider ses parents à fabriquer les pains d’épices dont 30 000 d’entre eux étaient vendus le 25 novembre, date de la foire de la Sainte- Catherine à Vesoul. Ce sont les fameux cochons. Pour que la mémoire Tupin ne s’envole pas, il a créé le “Cha- let du pain d’épices” situé à Éta- lans. Dans ce village-là où il réside désormais, il accueille les visiteurs tous les mardis sur rendez-vous (préalablement pris par téléphone au 06 60 09 67 62). L’entrée est libre.Avec son épou- se Marie-Noëlle, il a rassemblé une collection de photos, cadres, cartes postales, moules et objets divers. Un moyen de trans- mettre et pourquoi pas parta- ger son histoire et celle de sa famille. Comme des reliques, il détient des documents rares collectés au fil du temps. De l’héritage du travail de son père et de son grand-père, il ne dis- pose finalement que de peu d’éléments : “J’ai récupéré des moules de pain d’épice, des fac- tures d’époque, des images, deux petites machines pour emballer les pains d’épices, etc.” dit-il. Une quarantaine de personnes était employée avant la guerre puis une douzaine après. C’était

la grande période. Si le travail s’est lentement méca- nisé, la société Tupin a toujours gardé son savoir- faire artisanal. “Mon père comme mon grand-père glaçait tous les pains d’épices à la main avec un pin- ceau large pour leur donner un bel aspect.” Dans son chalet, Jacques retrace l’épopée du pain d’épices. “En 1919, mon grand-père a débuté seul. Il par- tageait, rue de

Jacques et Marie-Noëlle Tupin dans leur chalet du pain d’épices, en mémoire à la société créée à Besançon.

ESCALADE Professeur à la fac de sports et inventeur L’inventeur espère

“Le four, plus cher que l’usine.”

prendre de la hauteur

Frédéric Lab a créé un système de fixation rapide et sûr des prises d’escalade artificielle. Professeur à la fac de Sport, il espère commercialiser rapidement son produit qui “révolutionnerait son sport” dit-il.

Vesoul, son four avec un bou- langer pour faire les pains d’épices. Puis il a pu construi- re et acheter un four grâce au prêt de son ex-employeur, la société Brochet, narre-t-il. Le four qu’il avait acheté avait coû- té plus cher que l’usine.” Ensui- te, le grand-père a tissé un réseau en France pour écouler ses produits. Si le petit-fils avoue ne plus pos- séder les recettes de ses aïeux, il s’emploie à réaliser ces pâtis- series, consommées en famille. Dans son musée, il a gardé un cochon réalisé par son père. Une dédicace. Preuve que l’odeur du pain d’épices Tupin reste à jamais gravée dans les mémoires. E.Ch.

Frédéric Lab est professeur de sport à l’université de Franche-Comté et inventeur d’un

Chalet du pain d’épices à Étalans, rue de la Gare, ouvert les mardis, sur rendez-vous au 06 60 09 67 62 (entrée gratuite)

système de prise d’escalade novateur.

L es obstacles ne sont pas du gen- re à intimider Frédéric Lab, professeur de sports à la facul- té de Besançon.Mais l’inventeur de SK’Lab, processus novateur dans le monde l’escalade, doit aujourd’hui franchir la dernière étape de son pro- jet : la commercialisation. À 45 ans, ce Bisontin a mis la main sur une trouvaille qui paraît simple. Encore fallait-il l’imaginer. Comme tous les profs de sport ou les amateurs de grim- pe, il s’est retrouvé confronter à la longue et délicate mission de chan- ger les prises d’une voie d’escalade. “Il faut des clés de tailles différentes dans une main, des prises dans l’autre main, et il faut dévisser puis revisser. C’est long, très long et on est jamais sûr qu’elles sont bien vissées.” Partant de son expérience, il a inventé une prise qui se fixe avec une attache en un quart de tour et sans pas de vis. “On a juste besoin d’une clé, qui est la

même pour toutes les prises que l’on installe en un quart de tour. On peut ensuite fixer la prise dans le sens choi- si. C’est trois fois plus rapide et sûr. Cette idée ne m’est pas venue d’un seul coup mais a mûri dans la durée” , explique-t-il. Aidé dans ses démarches adminis- tratives par l’incubateur d’entreprises innovantes de Franche-Comté situé à Besançon, Frédéric a protégé son

implique de changer les inserts sur les murs. Mes inserts sont toutefois com- patibles avec les prises standards.” Sachant que son invention offre davan- tage de sécurité, il espère faire de son produit la future norme au niveau européen puis mondial. “Une com- mission de sécurité se tient, réunis- sant tous les fabricants. L’enjeu est que ma prise devienne la norme. Tous les gens qui font de l’escalade sont conquis car cela facilitera la vie de tout le mon- de” note cet amateur de varappe. Testées, ses pièces peuvent être démon- tées et remontées 1 000 fois. Cela représente une durée de vie de 20 ans. Un bémol : le coût est deux fois plus important que les prises tradition- nelles. Seules d’importantes com- mandes lui permettront d’abaisser les coûts de fabrication. Pour Sk’Lab, l’ascension approche. E.Ch.

invention, aujourd’hui bre- vetée. Techniquement, il a fait évoluer son produit et remporté le concours Oséo en projet en émer- gence avec une aide finan- cière à la clé. Reste désor- mais, “l’étape la plus difficile” juge-t-il : la ven- te. “Les grandes firmes sont toutes intéressées mais derrière, il y a un enjeu énorme car cela

Bientôt la norme mondiale ?

Durant la seconde guerre mondiale, la fabrique Tupin délivrait à manger aux Bisontins.

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