La Presse Bisontine 148 - Novembre 2013

LE GRAND BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 148 - Novembre 2013

LANTENNE-VERTIÈRE

350 ème anniversaire de la tuilerie

Des millions de tuiles et une entreprise toujours au top

La tuilerie Koramic (ex-Migeon) a fêté les 350 ans de son site de Lantenne-Vertière. Une saga industrielle qui doit notamment sa pérennité à la famille Migeon. L’ancien responsable Alain Migeon était de la fête.

Les salariés de la tuilerie ont reçu une tuile souvenir gravée spécialement pour l’occasion (photo Grégory Tachet).

2 30 sites répartis sur 30 pays, 15 500 employés dont 900 en France et 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Voilà pour les chiffres. Derrière les chiffres il y a souvent de vraies histoires, parfois de véritables sagas. C’est le cas d’un des sites les plus anciens du groupe Koramic, celui de la tuilerie de Lanten- ne-Vertière qui vient de fêter ses… 350 ans. Édifiée en 1663 sur un site géologiquement répu- té pour la qualité de son argi- le, par le seigneur d’Estrabonne pour ses propres besoins et com- me source de revenus, elle res- te, 350 plus tard, la dernière tuilerie du Doubs et un des fleu- rons du groupe Koramic-Wie- nerberger, numéro 1 mondial des solutions en terre cuite pour murs, toitures, façades et sols. C’est la famille Migeon qui fera entrer la tuilerie de Lantenne- Vertière dans la modernité. En 1882, quand elle est rachetée par Paul-François Migeon, 300 tuiles sont produites tous les jours, principalement vendues dans un rayon d’à peine 8 kilo- mètres alentour. Aujourd’hui, la tuilerie produit 55 millions de tuiles par an (soit l’équivalent de 90 maisons individuelles par jour). Albert Migeon, le petit- fils du repreneur, modernisera l’outil de production avec notam- ment des innovations techniques comme la fosse à terre et le four à feu continu. Et c’est Alain Migeon et Philippe Lafaurie, les deux beaux-frères, qui par- achèveront la modernisation de l’usine par de colossaux inves- tissements consentis à la fin

des années quatre-vingt, faisant de Lan- tenne-Vertière le site le plus moderne de France. Les débuts furent pour le moins difficiles com- me en témoigneAlain Migeon arrivé dans l’entreprise en 1966 aux côtés

SAINT-VIT

Une liste F.N. contre lui Pascal Routhier candidat à sa succession Après une petite période de réflexion, le maire de Saint-Vit a décidé de briguer un troisième mandat à la tête de Saint-Vit. Il expose ses motivations et donne la couleur du prochain mandat s’il est réélu.

L’équivalent de 90 maisons individuelles par jour.

de son père. “Au milieu des années soixante-dix, la dette de la tuilerie équivalait à sept années de chiffre d’affaires.Tout le monde considérait que la tui- le en terre était condamnée à cause de la tuile en ciment. On a fait un choix, il a été payant” résume Alain Migeon dont la famille a cédé la tuilerie au grou- pe Koramic en 1998. Dans un “environnement cha- huté” comme le décrit l’actuel P.D.G. de Wienerberger-Fran- ce Francis Lagier, quelles sont les perspectives de la tuilerie qui emploie 180 salariés ? “Il y a quatre axes de développement pour nous : le marché de la réno- vation qui souffre moins de la crise, l’export qui représente aujourd’hui 30 % de notre acti- vité et cette part augmente, notamment enAngleterre depuis peu, le bardage en façade, et la tuile à poser sur les toitures en pente, un nouveau créneau. Nous sommes concurrencés par la toi- ture plate, à nous de proposer des solutions innovantes.” J.-F.H.

L a Presse Bisontine :Avant de vous déci- der à vous représenter, vous avez tout de même hésité. Pourquoi ? Pascal Routhier : Ce n’est pas une déci- sion que l’on prend à la légère notam- ment à cause des répercussions sur le plan familial. Le principal motif de mon hésitation a été la vie de famille. En tant qu’élu, on est souvent dehors, et je n’ai jamais cherché à imposer mes obligations d’élu à ma famille, même si mon épouse essaie dem’accompagner de temps en temps dans certainesmani- festations. L’autre motif d’hésitation, ce sont les difficultés financières que les élus locaux rencontrent aujourd’hui avec des financements publics gelés depuis plusieurs années qui rendent notre fonction beaucoup plus compli- quée qu’avant. Gérer une ville de 5 000 habitants est une maîtrise financière de tous les jours. Et j’aime bien cette pression liée à ce genre de challenge. En pesant tous ces éléments, j’ai déci- dé de repartir. L.P.B. : Vous préparez une liste ouverte com- me la dernière fois ? P.R. : Il y aura dans la liste des gens de gauche,d’autres de droite,qui tirent tous dans le même sens. C’est pour cela je pense que ça a toujours bien fonctionné et qu’il n’y a plus vraiment d’opposition à Saint-Vit. Tous les opposants d’avant nous ont suivis dans nos projets, c’était une opposition constructive. L.P.B. : Votre future liste est déjà en prépara- tion ? P.R. : Nous sommes en pleines discus- sions. Il y a beaucoup de mes co-lis- tiers qui arrêtent pour différentes rai- sons. Certains n’avaient pas trouvé leur place au sein du conseil, d’autres encore ont quitté Saint-Vit. Annick Jacquemet ma première adjointe devrait repartir avec moi. D’ailleurs, la parité a apporté beaucoup, c’est une très bonne chose et je compte beau- coup sur les dames dans mon équipe, elles apportent vraiment des idées nouvelles. L.P.B. : Après avoir longtemps été en concur- rence avec Besançon, l’heure du rapproche- ment avec la C.A.G.B. n’a-t-elle pas sonné ? P.R. : Certains ne l’entendent pas de

Pascal Routhier est élu depuis 1995 à Saint-Vit, maire depuis 2001.

cette oreille mais je pense que ce sera inéluctable. Comment profiter sinon des mêmes services que les communes de l’agglomération comme le très haut débit, l’accès à la patinoire, aux pis- cines pour nos scolaires. Travailler avec une agglomération forte ne peut que contribuer à notre développement à l’Ouest bisontin. Je pense que de toute façon à terme, la loi devrait nous imposer ce rapprochement. L.P.B. : Quels sont vos projets pour Saint-Vit si les Saint-Vitois vous renouvellent leur confiance ?

P.R. : Il faudra d’abord qu’il trouve 27 personnes pour constituer sa liste. Et je ne vois pas la place du vote contes- tataire à Saint-Vit. 287 personnes ont voté F.N. aux dernières législatives à Saint-Vit, tout cela ne fait pas une majorité. L.P.B. : Mais le thème de l’insécurité risque bien d’être au cœur des prochaines munici- pales, à Saint-Vit comme ailleurs ? P.R. : : Même si des vols sont commis car Saint-Vit est un lieu de passage entre Dole et Besançon et qu’on a eu à déplorer quelques voitures brûlées, on ne va pas mettre un policier muni- cipal devant chaque maison. Si je ne vois pas l’intérêt de créer une police municipale à Saint-Vit, en revanche, la vidéo-surveillance pourrait aider les forces de l’ordre. On devra décider de cette opportunité avec mes collègues conseillers. On sait que l’insécurité sera un thème vendeur, mais il ne faut pas exagérer non plus. L.P.B. :Vous l’ancien suppléant de la députée Françoise Branget aurez-vous d’autres pré- tentions sur une élection nationale ? P.R. : J’ai décidé de ne plus jamais me présenter à une élection nationale, ni législative, ni sénatoriale. J’ai pris mes distances avec l’U.M.P.

P.R. : Il faudra rénover les deux groupes sco- laires Jouffroy-d’Abbans et Nicolas-Ledoux qui sont vétustes. Il y aura encore beaucoup de voi- rie à faire et on devra terminer l’avenue Charles-De-Gaulle et le centre-ville.Mais l’enjeu du prochain mandat sera certainement le développement de l’emploi. L.P.B. : On annonce à Saint- Vit la présence d’une liste Front National emmenée par Robert Sennerich. Vous crai- gnez une poussée du F.N. ?

“On sait que l’insécurité sera un thème vendeur.”

Propos recueillis par J.-F.H.

Alain Migeon était présent le 3 octobre dernier.

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