La Presse Bisontine 148 - Novembre 2013

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 148 - Novembre 2013

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SANTÉ

Personnel infirmier Quand le C.H.U. a recours à l’intérim Pour pallier des manques temporaires de personnel, l’hôpital de Besançon fait appel à des intérimaires. Cela concerne principalement les infirmiers.

de, ainsi que “le manque de réglementa- tion, ou de respect de celle-ci” engendrent une dérive des coûts. Cependant, tous les hôpitaux n’ont pas recours à l’intérim de la même manière. Le phénomène concernerait d’abord les petits hôpitaux et les établissements situés dans les secteurs moins attractifs, ce qui n’est pas le cas à Besançon. Au Centre Hospitalier Universitaire, le recours à l’intérim est marginal. “Nous n’avons jamais recruté de médecin inté- rimaire” indique la direction des affaires médicales. En revanche, la réalité est tout

L’établissement fait plus rarement appel à des aides soignants (4 jours en 2012) et à des kinés (1 jour en 2012). “Avant d’ap- peler un intérimaire, on cherche d’abord des solutions d’organisation en interne (le C.H.U. emploie 1 200 infirmiers). Le recours à l’intérim nous coûte entre 200 000 et 250 000 euros par an pour le personnel non médical soit 0,1 % de la masse salaria- le” précise encore la direction des res- sources humaines. C’est dans le cadre d’un marché public passé avec une enseigne spécialisée dans le travail intérimaire des professions soi- gnantes type Adecco, que le C.H.U. peut obtenir rapidement du personnel via une plateforme disponible 24 heures sur 24. L’hôpital de Besançon paraît moins concer- né par le phénomène que d’autres éta- blissements où les tensions sur le per- sonnel médical et non médical sont plus fortes. Les agences d’intérim profiteraient de la situation. Selon Olivier Véran, “elles facturent volontiers au-delà de 1 000 euros une journée de travail, jusqu’à 1 500 euros une garde de 24 heures. Les hôpitaux sont obligés de céder à cette pression afin d’assurer la continuité des soins.”

C’ est le député socialiste Olivier Véran qui a mis les pieds dans le plat en s’attaquant à la ques- tion de l’intérim hospitalier. L’élu de l’Isère est à l’initiative d’un grou- pe de travail parlementaire qui va émettre prochainement un certain nombre de pro- positions pour mieux réguler ce secteur générateur d’un “surcoût immense” pour les établissements de soins. Selon la Fédé- ration Hospitalière de France le recours à l’intérim a coûté 67 millions d’euros aux hôpitaux en 2012, soit une hausse de 30 % en trois ans. “Si le nombre de médecins hospitaliers a augmenté en France, de plus en plus de postes sont vacants, notamment en anesthésie-réanimation, en pédiatrie, aux urgences, jusqu’à 35 % des postes en radiologie. Désormais, tous les territoires et tous les hôpitaux sont concernés. Face à ce phénomène qui s'amplifie, les hôpi- taux font appel à des médecins intéri- maires” écrit Olivier Véran sur son blog. Selon lui, la loi de l’offre et de la deman-

autre pour le personnel non médical. L’hôpital fait régu- lièrement appel à des infir- miers intérimaires pour pallier “des absences de der- nières minutes. Dans la majorité des cas, on a recours à l’intérim pour les nuits et les week-ends” indique le service des res- sources humaines duC.H.U. Ainsi l’hôpital a eu recours à du personnel infirmiers intérimaire pour 360 nuits et 86 jours en 2012, et 288 nuits de janvier à sep- tembre 2013 et 5 jours.

“1000 euros une journée de travail.”

Le travail intérimaire

pour le personnel non médical coûte à l’hôpital entre 200 000 et 250 000 euros par an.

FORMATION Partenariat G.R.E.T.A.-C.N.A.M. Une nouvelle licence “bâtiment et construction”

SANTÉ Parcours de soins “On aurait pu nous prévenir !” C’est la loi depuis 2005. Pourtant beaucoup de patients consultent encore un spécialiste sans être recommandés par leur médecin trai- tant. Ils seront moins bien remboursés. D ans son cabinet, ce dermatologue bisontin reçoit régulièrement des patients qui ne sont pas adressés par leur médecin traitant. “Il y en a environ 1 sur 5 qui se présente sans la lettre de son géné- raliste” déplore le spécialiste. Pourtant, cela devrait être la règle depuis la loi de 2005 relative aux parcours de soins coordonnés. Mais voilà les habitudes sont tenaces, et le principe n’est pas encore automatique chez tous les patients, ce qui a le don d’exaspérer des spécialistes qui décident de faire preuve de fermeté face à ce qu’ils considèrent com- me de la négligence. “Il m’arrive d’éconduire des patients” assume un spécialiste bisontin qui ajoute : “À la décharge des patients, il faudrait peut-être encore leur demander lors qu’ils prennent rendez-vous s’ils ont bien une lettre de leur médecin traitant. Car souvent ils me disent, surpris, “mais on aurait pu me prévenir !” Les gens oublient que c’est la loi et qu’elle date de plus de cinq ans.” Cette lettre a son importance. Sans elle, un patient ne peut pas pré- tendre être remboursé à hauteur de 70 % par la Sécurité sociale.

C’ est une première qui en appellera certainement d’autres. Le G.R.E.T.A. de Besançon et le C.N.A.M. (Conservatoire national des arts et métiers) ont uni leurs forces pour lan- cer à Besançon une premiè- re formation en commun, la licence professionnelle “bâti- ment et construction”. “C’est la première licence pro- fessionnelle du réseau des G.R.E.T.A. en Franche-Com- té” se félicite Nermina Tour- noux, la directrice du G.R.E.T.A. de Besançon. Cet- te nouvelle formation en alter- nance qui a démarré début octobre avec un effectif de 14 Le G.R.E.T.A. de Besançon et le C.N.A.M. ont lancé conjointement une licence professionnelle. Une première collaboration de ce type en Franche-Comté.

Christophe Decreuse, directeur régional du C.N.A.M. et Guy Flander, proviseur de Jules-Haag et président du G.R.E.T.A. Franche-Comté.

“Lorsqu’un patient est hors parcours de soin, il est rem- boursé à 30 %. Ensuite, il n’est pas certain que samutuel- le couvre les frais à cause de ce défaut de courrier” remarque la Caisse primaire d’assurance-maladie du Doubs. Seuls deux spécialistes peuvent être consultés sans recommandation du médecin traitant : les oph- talmologistes et les gynécologues. La C.P.A.M. du Doubs a établi des statistiques sur le nombre d’assurés qui consultent un spécialiste au C.H.U. de Besançon en dehors du parcours de soins prévu par la loi. De septembre 2011 à septembre 2012, il y en a eu 155 sur 2 681 consultations. L’année suivante, sur la même période ils étaient 151 sur un total de 2 532 consultations soit une évolution de - 2,58 %. Cela s’ar- range, mais peu mieux faire !

“Éconduire des patients.”

jeunes dans la première pro- motion est ouverte aux can- didats titulaires d’un Bac + 2, sortant d’un D.U.T. Génie civil ou d’un B.T.S. Économie de la construction ou encore bâtiment. En un an, soit 580 heures de formation au G.R.E.T.A. et plus de 1 000 heures en entreprise, le jeu- ne acquiert les connaissances pour devenir “économiste de la construction” dans des

grandes entreprises ou des cabinets d’architecture. Durant sa formation il est rémunéré dans le cadre d’un contrat de professionnalisa- tion. Selon NerminaTournoux, “la réussite est le point fort des licences pros. Plus de 8 étu- diants sur 10 obtiennent leur diplôme dans l’année qui suit

leur inscription. L’insertion est une autre gran- de force de la licence pro, qui affiche des taux d’emploi à la sortie compris entre 75 et 95 %. Trois ans après l’ob- tention de ce diplôme, 94 % des diplômés occupent un emploi.” J.-F.H.

Renseignements sur www.greta-besancon.com

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