La Presse Bisontine 147 - Octobre 2013

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 147 - Octobre 2013

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RENCONTRE

Questions à Nicolas Jouille, directeur du site “Une usine presque familiale” Nicolas Jouille dirige le site d’Ornans. Face à la concurrence extérieure, il explique comment l’usine résiste à la crise et quels sont les prochains défis qu’elle devra relever.

L a Presse Bisontine : Qu’est-ce qui différencie Alstom Ornans des cinq autres sites de pro- duction répartis en France ? Nicolas Jouille : Ici, à Ornans, il y a un côté affectif. Des personnes travaillent ici depuis de nom- breuses années voire des géné- rations. Il y a bien sûr le cadre mais surtout une ambiance presque familiale que l’on ne retrouve pas partout. D’ailleurs, la plupart des personnes qui tra- vaillent ici habitent la vallée ou le plateau. Il y a un sentiment d’appartenance. L.P.B. : Du coup, les relations avec la ville sont cordiales. Pourtant, la vie d’une industrie n’est-elle pas incom- patible avec la vie citadine ? N.J. : Nous avons de très bonnes relations avec la ville. Lorsque nous avons réimplanté le site en 2008, Alstom a investi 3 millions d’euros ici, preuve de notre atta- chement. Nous avons également modifié nos plans de circulation en lien avec la ville, on respec- te l’environnement, on trie nos déchets. L.P.B. : La concurrence des Bombar- dier, Siemens ou C.A.F. associée à une crise économique a-t-elle des réper- cussions sur votre activité ?

N.J. : Notre carnet de commandes est complet pour deux ans. Le niveau d’activité est bon mais nous demeurons prudents car de nombreux projets dans le mon- de entier, notamment publics, sont annulés ou retardés du fait de la crise. Le T.G.V. en Angle- terre est retardé, peut-être pareil au Brésil. Nous devons être vigi- lants sur la dépense. Nous conti- nuons toutefois à investir dans l’outil industriel et la recherche :

c’était 4 millions d’euros l’an dernier. L.P.B. :Vous remportez des marchés, certes, mais en contrepartie vous devez transférer vos compétences dans les pays concernés. N’avez-vous pas peur de perdre la face ? N.J. : Il y a effecti- vement une part de transfert de tech- nologie pour prendre des mar- chés comme enAsie et même aux États- Unis. Il vaut évi- demment mieux remporter un mar- ché qu’en perdre

“Des projets publics retardés ou annulés.”

un. Cet argent, on peut le réin- vestir dans notre recherche et développement. Notre force est de posséder l’ensemble des flux de production : on conçoit, on valide, on réalise les pièces et on assure le service après-vente.

des trains et tramways de demain ? N.J. : Les moteurs devront être encore plus compacts et plus puissants. Nous devons égale- ment tenir compte de leur “recy- clabilité”.

Propos recueillis par E.Ch.

Nicolas Jouille, le nouveau directeur du site Alstom Ornans.

L.P.B. :A quoi ressembleront les moteurs

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