La Presse Bisontine 147 - Octobre 2013

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 147 - Octobre 2013

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POLITIQUE

Union des démocrates et indépendants “Je lance un appel pour participer à la reconquête de Besançon”

L a Presse Bisontine : Après avoir quitté le groupe MoDem au conseil munici- pal pour rejoindre l’U.D.I., vous annon- cez votre candidature aux élections municipales et vous demandez l’union de la droite. Quels sont les premiers retours ? Philippe Gonon : J’ai beaucoup de retours positifs car les gens veulent l’union. Cette union est la seule condition pour gagner : elle sera privilégiée. Il faut maintenant que l’on règle les détails de l’écriture d’un projet commun et ensuite la constitution d’une liste en 2014. Qui peut nous reprocher ce rap- prochement ? Si je n’y arrive pas, ce sera un constat triste. L.P.B. : il vous restera la possibilité d’y aller seul… P.G. : Oui, mais ce n’est pas ma volon- té. L.P.B. : Les tractations avec Jacques Grosper- rin ou Jean-François Humbert ont donc débu- té… Vous en êtes où ? P.G. : Pour l’instant, ce n’est pas l’heure des tactiques politiciennes car ce sont sur les idées que nous allons nous battre. Je le répète, l’union sera le seul moyen pour gagner. J’ai effectivement ren- contré Jacques Grosperrin (U.M.P.). L.P.B. : Était-ce une rencontre pour vous par- tager la mairie pour l’un et le Grand Besançon pour l’autre ? Seriez-vous prêt à laisser la main à Jacques Grosperrin pour la place de maire ? P.G. : Il faut par moment savoir fait fi de ses ego. Il y aura peut-être des négo- ciations âpres, dures,mais il faut savoir si nous voulons gagner. À partir de là, nous imaginerons une répartition des rôles entre nous. Nous nous sommes rencontrés afin d’évoquer l’union. Il faut rédiger un programme commun. Cette discussion ne s’arrêtera pas là Candidat aux municipales, Philippe Gonon (U.D.I.) prône le rassemblement du centre et de la droite pour battre Jean-Louis Fousseret. Quid des inimi- tiés et des vieilles ran- cœurs ? Le conseiller municipal répond tout en listant les axes de travail engagés par son équipe. Ses priorités : l’emploi et le gel des impôts.

Philippe Gonon le rassembleur (au centre) présente son plan de bataille pour faire basculer Besançon au centre ou à droite.

je le répète, mais des idées, des projets.

car nous l’avons ouverte à Jean-Fran- çois Humbert et aussi auMoDem (Julie Baverel) que j’ai pu rencontrer. Les accords nationaux entre François Bay- rou et Jean-Louis Borloo devraient faci- liter le rapprochement. L.P.B. : De vous ou de Jacques Grosperrin, qui est le premier à avoir décroché son télépho- ne pour joindre l’autre ? P.G. : Le premier contact a eu lieu lors de la cérémonie des vœux de nouvelle année. Je lui ai posé la question : com- ment abordons-nous les municipales ? Nous sommes soucieux de cette union. L.P.B. : Quid du sénateur Jean-François Hum- bert ? P.G. : Je compte rencontrer une deuxiè- me fois Jean-François Humbert pour évoquer une fusion des idées dans un premier temps et dans un second temps,

dans la Mare ou les billets de bus Gin- ko. J’ai une page entière de reproches sur mon ordinateur que je garde en stock. L.P.B. : L’emploi est votre priorité. Comment relever le défi ? P.G. : Sur l’emploi, nous aurons une approche différente de ce qui se fait. Nous sommes des gens qui venons d’ailleurs que du public. Je ne vais pas vous en dire plus… L.P.B. : Les fonctionnaires doivent-ils avoir peur ? P.G. : Il faut de l’emploi public comme il faut du privé.Un emploi est un emploi. Je ne tire pas sur les fonctionnaires : nous avons besoin d’un service public fort. L.P.B. : Vous parlez de logement également. Comment aider ce secteur sans augmenter les impôts ? P.G. : Une partie des logements à Besan- çon ne sont plus conformes au stan- dard énergétique. Il faut un grand plan de rénovation du public que nous ouvri- rons au privé. La politique peut pas- ser par une vente partielle des loge- ments publics, ce qui se fait déjà. Nous avons des fonds européens que nous ne savons pas utiliser. J’ai une spécia- liste ici qui peut l’attester. L.P.B. : Pour conclure, pensez-vous, après un premier échec, être prêt ? P.G. : Vous pouvez constater que des hommes et des femmes, de plus en plus nombreux, viennent avec nous pour rédiger un projet. On travaille. Je lan- ce un appel pour participer à la recon- quête de Besançon en 2014. Propos recueillis par E.Ch.

P.G. : Nous n’allons pas tout dévoiler, seulement nos engagements. Le pre- mier concerne la dépen- se publique. En cas de victoire, nous gèlerons le taux de tous les impôts locaux et des taxes locales pendant les six années qui viennent, à périmètre de compétences constant. Je m’engage à figer le taux des particuliers et des entreprises. Deuxiè- mement, je m’engage à modifier le fonctionne- ment de la municipalité, c’est-à-dire que vous n’entendrez plus jamais dans un conseil munici-

L.P.B. : La venue dans votre groupe de Jean- Marie Girerd (président du groupe U.M.P. à Besançon) a été mal perçue par la droite. Que répondez-vous ? P.G. : Ce n’est pas un acte hostile. Cela prouve notre volonté d’union. Jean- Marie Girerd l’a peut-être mal expli- qué. L.P.B. : Vous avez parfois voté différemment du groupe U.M.P. sur les dossiers présentés au conseil municipal. Comment nous faire croi- re à une entente cordiale ? P.G. : Ces discussions sont là pour connaître les thèmes qui nous ras- semblent ou nous opposent. Même s’il y a quelques différences, nous avons des perceptions communes.Vous savez, la droite et le centre se ressemblent. On peut accepter des différences de visions sur des sujets mais sur l’emploi, vous ne mettrez pas une feuille de ciga- rette entre nous. Ce sera notre priori- té comme sur la gestion des finances publiques et le logement. Il y a des sujets sur lesquels nous ne serons pas d’accord. C’est normal. L.P.B. : Justement, parlez-nous de votre pro- gramme. P.G. : C’est un projet rédigé par des gens compétents dans lequel nous avons constitué 10 pôles de compétence qui fonctionnent. Et ce n’est pas un effet d’annonce.

“Ce n’est pas un acte hostile.”

pal valider un projet à 3millions d’euros (N.D.L.R. : dossier des correspondants de nuit) sans que nous n’ayons une vraie analyse. Nous aurons une autre démarche. L.P.B. : N’importe quel candidat serait fou d’annoncer une augmentation des impôts… P.G. : Nous, nous annonçons un gel. Je demande à Jean-Louis Fousseret d’en faire de même. Sous le magistère du maire, on se rend compte que le taux d’imposition est de 0 % à son arrivée (en 2001). Le lendemain des élections, il explose de 5 %. Nous sommes 15 points au-delà de l’inflation. Nous sommes aux taquets de la pression fis- cale. Ce n’est pas moi qui le dis mais la Chambre régionale des Comptes. L.P.B. : Que reprochez-vous au maire et à son équipe ? P.G. : Beaucoup de choses. Il y a eu des sujets préoccupants comme le Pavé

pourquoi pas, jusqu’à la constitution d’une liste commune. L.P.B. : Il n’est donc pas encore l’heure pour vous de désigner les 54 per- sonnes qui pourraient vous rejoindre ? P.G. : Non. Nous nous mettons d’accord sur les idées et ensuite, l’automne sera propi- ce à la rédaction d’un projet. Nous pourrons discuter. L’heure n’est pas à parler des ego,

“Il y aura des négociations.”

L.P.B. : Quels sont les contours de ce projet ?

Responsable des pôles de compétences Éducation : Monique Ropers Commerce : Henri Caetano-Robinet Social-santé : Catherine Comte-Deleuze Logement-urbanisme : Marie-Corinne Corbet Finances : Jean-Marie Girerd Développement économique : Christophe Bissieux Tourisme : Gérard Garrigues Sport : Patrick Gesell

L’équipe emmenée par le

conseiller municipal d’opposition.

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