La Presse Bisontine 147 - Octobre 2013

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 147 - Octobre 2013

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ÉDUCATION Un premier bilan de la réforme Novillars et Chalezeule dans le rythme Deux communes de l’Est bisontin ont adopté la semaine à 4,5 jours pour leurs écoliers. Les élèves y trouvent leurs comptes, les mairies à défaut d’évaluer les coûts s’appuient sur le tissu associatif pour organiser les activités. Les profs, eux, s’adaptent.

À Chalezeule, le lundi après 15 h 30, les écoliers du pri- maire ont le choix entre cui- sine, tennis de table ou pho- tographie. “On a aussi de la poterie et du bricolage” dit un élève de CM2 de la classe de Laurence Ravier. À Novillars, on fait de l’éveil musi- cal, des jeux sportifs, des arts mar- tiaux. On aurait pu évoquer aussi les jeux de société avec le club des aînés ou encore le foot, le tennis. La liste est longue. Bref, les éco- liers ne sont pas livrés à eux-mêmes une fois l’école terminée, une crain- te qui avait été soulevée par les parents d’élèves. Depuis mardi 3 septembre, Chale- zeule et Novillars ont engagé la réforme. À Chalezeule, “la rentrée s’est bien passée. je suis sereine” résume Jocelyne Iwasinta, élue de Chalezeule en charge du dossier.

Idem pour le maire de Novillars Philippe Beluche qui a néanmoins dû convaincre, voire imposer, la réforme à l’école maternelle. La directrice n’a pas souhaité en dire plus. Pour le primaire, le changement s’est déroulé sans difficulté : “La

pause méridienne de 2 heures car 85 enfants déjeunent régulièrement à la cantine” rappelle Philippe Beluche. Il a eu gain de cause. À Chalezeule, la directrice de l’école élémentaire rappelle que la réfor- me a été votée “démocratiquement entre la commune et les 75 familles.” “La cassure du mercredi matin n’était pas favorable, relate Dahi- ba Imekhlef. Beaucoup de parents conduisaient déjà leurs enfants au centre car ils travaillent. Les élèves s’adaptent même si leur présence dans l’établissement n’est pas plus allégée.” Le coût, les deux communes avouent ne pas l’avoir encore évalué. Pour l’instant, les parents paient le péri- scolaire du matin et du soir et la cantine, mais rien pour les activi- tés péri-éducatives. À Chalezeule, l’adjointe estime que

Dahiba Imekhlef (directrice

l’année sera blanche sur le plan budgétaire, c’est-à-dire que les dépenses seront équivalentes aux recettes du fait de l’octroi par l’État de 50 euros par élève. Pour le mai- re de Novillars, il y aura sans dou- te un impact puisque le temps de travail et l’ouverture de la cantine le mercredi occasionnent des frais. “J’ai demandé cette année à mon adjoint à l’éducation de regarder là où il y aurait des économies bud- gétaires à réaliser. Nous attendrons l’année prochaine, une fois que nous connaîtrons le coût réel, pour prendre

une décision” dit Philippe Beluche qui n’exclut pas de demander “la solidarité intergénérationnelle” via l’impôt à ses concitoyens. L’édile n’en est pas encore là. Menée dans ces deux communes, la réforme bénéficie d’encourageantes appréciations. Pour les félicitations, il faudra patienter. Les grandes villes, com- me Besançon qui a repoussé à 2014, vont devoir rapidement plancher sur le sujet qui paraît, sur le papier, beaucoup plus complexe à traiter. E.Ch.

situation de la ville permettait d’engager cette réforme car il n’y a pas de transport et des locaux dispo- nibles ainsi que du personnel” témoigne Michel Guillaume, le directeur du primai- re. Une centaine d’élèves ont fait leur rentrée à Novillars avec une contrainte pour le maire : “Préserver la

Une année blanche sur le plan du coût.

de l’école de Chalezeule) et Laurence Ravier (à gauche), ont pris - facilement - leurs marques.

Le maire de Novillars Philippe Beluche a réussi à mobiliser le tissu associatif local autour du projet éducatif. Chalezeule en fait de même.

Zoom Samedi : compliqué pour les familles recomposées À Chalezeule, on a réfléchi avant de juger sʼil était bon pour les élèves de venir le mercredi ou le samedi matin. “Après réflexion et concertation, nous avons choisi le mercredi matin car beaucoup de familles sont recomposées. Les enfants ont par exemple lʼhabitude de rejoindre leur père dès le vendredi soir” témoigne la direc- trice. Lʼécole sʼadapte.

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