La Presse Bisontine 147 - Octobre 2013

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 147 - Octobre 2013

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RÉFORME

Initiative locale

La droite départementale présente sa carte cantonale Les élus de droite du Conseil général se sont mis au boulot pour proposer une carte cantonale de 19 cantons. Ils devancent ainsi le projet de découpage que préparent actuellement les services de l’État et qui pourrait desservir leurs intérêts.

A u Conseil général, les élus de l’opposition ne se font guère d’illusion. Ils savent que le redé- coupage des cantons prévu par la loi du 18 mai 2013 qui ins- taure un nouveaumode de scru- tin pour l’élection des futurs conseillers départementaux, tombera d’en haut. Ils pensent qu’ils n’auront pas leur mot à dire sur la nouvelle carte can- tonale que concocte actuelle- ment le ministère de l’Intérieur pour chacun des 101 départe- ments français. On sait qu’en 2015 le Doubs comptera 19 can- tons d’au moins 25 000 habi- tants (et 38 élus), contre 35 aujourd’hui et autant de conseillers. En revanche, il fau- dra attendre l’automne pour découvrir où passeront les fron- tières de ces circonscriptions électorales. Cette question des périmètres inquiète la droite départemen- tale qui n’a pas voulu attendre que les services de l’État ren- dent leur copie pour proposer

Jean-François Longeot indique que le découpage proposé par la droite ne relè- ve pas du “tripatouillage politique”, mais de la “cohérence territoriale.”

un projet de redécoupage can- tonal. “Être attentiste, ce n’est pas une méthode. Nous voulons participer et ne pas subir” annon- ce Jean-François Longeot, conseiller général du canton d’Ornans et leader de l’opposition départementale. S’il préférait à cette réforme celle du conseiller territorial de Nicolas Sarkozy qui consistait à regrouper les Départements et la Région, “ce qui nous aurait permis d’être plus efficaces dans nos politiques et de réduire le nombre d’élus” ,

découpage du département en 19 cantons, une cohérence ter- ritoriale que les services de l’État pourraient négliger selon lui. “Nous avons respecté les com- munautés de communes. Seules les deux grandes agglomérations de Besançon et Montbéliard sont divisées en plusieurs cantons” développe Jean-François Lon- geot. Ainsi, sur cette carte, Besançon est divisée en 4 cantons, qui ne concernent que la ville, au lieu de six aujourd’hui. Résultat, les communes de Saône, Mamirol- le, Morre, Fontain, Arguel, ou La Vèze, qui appartiennent au canton de Besançon-Sud sont rattachées, dans ce projet, au nouveau canton d’Ornans élar- gi, au Sud, au canton d’Amancey. Les cantons de Boussières et de Quingey sont également regrou- pés, et celui de Pontarlier est limité à la communauté de com- munes du Larmont. “Nous avons travaillé sur des bassins de vie et des bassins économiques cohé- rents” insiste Jean-François Lon-

il est obligé désor- mais “de faire avec la loi.” L’opposition vient donc de finaliser une carte canto- nale qui respec- te les principes de la réforme, à commencer par le critère démo- graphique. Le groupe d’élus a souhaité conser- ver dans ce

geot. L’élu redoute que son can- ton d’Ornans, comme il a pu l’entendre, soit regroupé avec ceux d’Amancey, de Levier et de Montbenoît, ce qui relèverait selon lui plus d’un “tripatouillage politique que de la cohérence ter- ritoriale.” Ils sont nombreux à droite à estimer que cette réfor- me a une visée purement poli- tique. En redécoupant les can- tons, la gauche tiendrait là une occasion d’affaiblir ses adver-

saires. Elle y parviendrait par exemple si les cantons d’Ornans, Amancey, Levier et Montbenoît devaient être regroupés. En effet, alors que la droite a de grandes chances de conserver ces quatre fiefs en 2015, elle perdra mathé- matiquement des sièges au futur Conseil départemental si le regroupement doit être celui-là. L’opposition craint que la réfor- me soit faite de manière à “déca- piter la droite et les cantons

ruraux.” Il faudra attendre la publication de la nouvelle car- te cantonale qui sera présentée au Conseil général pour avis dans quelques semaines. En cet- te période de rentrée, dans chaque camp les calculettes sont sorties pour évaluer, en fonction de là où se trouveront les fron- tières des 19 futurs cantons, les chances d’une victoire électo- rale. En jeu : le basculement à droite du Département.

“Décapiter la droite et les cantons ruraux.”

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