La Presse Bisontine 147 - Octobre 2013

DOSSIER I

21 La Presse Bisontine n° 147 - Octobre 2013

IMMOBILIER DANS LE GRAND BESANÇON LES NOUVELLES TENDANCES DE L’ARCHITECTURE

La construction d’une maison individuelle est bien souvent le projet d’une vie. Au moment d’affiner son idée, on a tendance à se tourner naturellement vers les constructeurs de maisons individuelles, pour la plupart très professionnels, en négligeant toutefois de faire appel à un architecte qui peut donner d’autres clés de compréhension. Cette profession recèle un savoir-faire spécifique qui permet de cibler avec précision vos désirs et de les concrétiser, en conciliant qualité et originalité. Dans ce dossier, La Presse Bisontine a voulu mettre en lumière les spécificités de ce métier si riche en créativité. Avec la sortie récente du “Guide de l’architecture moderne et contemporaine” édité par la Maison de l’architecture, la rédaction vous propose de faire une balade à travers quelques projets originaux de constructions dans le Grand Besançon.

(Réalisation E.U.R.L. Brulet Stéphane - 06 50 69 66 75)

Sur un marché de la maison individuelle que se partagent principalement les pavillonneurs, les architectes souffrent d’un déficit d’image entretenu par un certain nombre d’idées reçues. Aujourd’hui, en Franche-Comté, ils tentent de combler leur retard. Architecture contemporaine Les architectes veulent séduire CONSTAT

E n publiant “Le guide de l’architecture moderne et contemporaine en Franche- Comté”, la Maison de l’Architecture entend piquer la curiosité du grand public. “Le motif de ce guide est d’essayer de faire décou- vrir aux gens la production architec- turale locale” remarque Pierre Guillau- me, président de la Maison de l’Architecture de Franche-Comté. Mais il y a aussi derrière ce livre “vitri- ne”, l’intention de susciter l’envie chez les particuliers qui ont un projet de construction, de le confier à un archi- tecte. Un réflexe que la plupart n’a pas. Les porteurs de projet se tournent de façon presque naturelle, dans leur grande majorité, vers des construc- teurs de maisons individuelles qui savent, par ailleurs, communiquer sur leurs produits et leurs services. De leur côté, les architectes ont à lutter contre un certain nombre d’idées reçues qui collent à la peau de la profession et qui contribuent à éloigner la clien- tèle. “On se traîne des casseroles. Dans l’esprit des gens, on reste des artistes qui se font plaisir. Ils ont peur de ne pas être écoutés, ou pensent encore que

leur maison leur coûtera forcément plus cher s’ils passent par un archi- tecte” regrette Pierre Guillaume. Or, tous les architectes vous diront qu’ils travaillent dans le respect du budget fixé par le client. Ces idées “très bien implantées” semblent être aussi la conséquence d’unmanque d’information et de culture de l’architecture contem- poraine qui intègre pourtant toutes les nouvelles normes de construction et notamment la R.T. 2012. Les architectes peinent à faire pro- gresser qu’ils réalisent des projets de maison individuelle sur mesure, tra-

L’architecture contemporaine intègre toutes les nouvelles normes de construction, l’originalité en plus. (Réalisation E.U.R.L. Brulet Stéphane - s.brulet@orange.fr)

rentable. Il n’a pas de catalogue” esti- me François-Xavier Cahn, président de l’ordre des architectes. “Ce qui est le plus gratifiant pour nous, c’est lors- qu’une personne rentre dans samaison, et nous dit : ça correspond exactement à ce que je voulais” ajoute l’architecte Cléo Châtelet. Certaines enquêtes indiquent qu’actuellement en France, moins de 15 % des projets de maisons indivi- duelles sont confiés à des architectes. C’est peu. “C’est assez marginal. Mais nous avons un tel handicap ! Dans beaucoup d’endroits, les esprits ne sont pas prêts à une architecture contem-

l’architecture d’urbanisme et de l’Environnement). Si la profession peine à occuper le mar- ché privé, elle est en revanche très pré- sente sur les marchés publics. L’explication est aussi légale. La loi oblige les collectivités à passer par un architecte et à lui confier une mission complète (de l’étude à la réalisation) d’un projet de construction. Biblio- thèque, cantine, caserne, collège, dans le Doubs beaucoup de projets publics aux lignes architecturales contempo- raines ont été réalisés ces dernières années. T.C.

poraine, préférant l’architecture régio- nale, alors qu’elle répondrait souvent mieux aux contraintes de la vie moder- ne. Néanmoins, j’ai quand même l’impression que les choses changent. Les particuliers comprennent que dans beaucoup de cas il est préférable de se tourner vers un architecte, qu’il s’agisse de construction ou de rénovation. Les évolutions sur les économies d’énergie, la préservation de l’environnement ouvrent les esprits sur les solutions alternatives auxquelles notre profes- sion répond” observe Pierre Guillau- me qui intervient également au C.A.U.E. du Doubs (Conseil de

vaillés dans le détail avec un client. “Mon rôle au départ est de faire rêver le client.Ensuite,je dois trou- ver le moyen de réaliser son rêve en l’écoutant.C’est la qualité de synthèse dont fait preuve l’architecte qui fait la qualité du projet. L’architecte peut passer un temps infini à peaufiner un projet pour qu’il cor- responde à la demande. Par rapport aux pavillo- neurs, il ne sait pas être

“Trouver le moyen de réaliser son rêve.”

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