La Presse Bisontine 146 - Septembre 2013

ÉCONOMIE

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La Presse Bisontine n° 146 - Septembre 2013

SCIENCES

Témis : quel impact sur l’emploi ?

L’emploi privé multiplié par trois à Témis D errière ces bâtiments alignés et superposés, des hommes, des femmes. Témis cet impersonnel se fait un Lieu d’innovation, l’espace Témis à Besançon est aussi un espace créateur d’emplois. Depuis 2007, le nombre de salariés déclarés est passé de 932 à 2 121 pour le secteur des microtechniques, soit une évolution de + 127 %. Le domaine de la santé est en croissance. Le point.

25 500m 2 qui sont actuellement en chantier. Ces mètres carrés ont permis à Mécasem (aéro- nautique) et bientôt Cryla (micro- techniques) de se développer. Pour cette dernière, c’est un transfert d’emplois de la rue Fontaine-Écu à Témis. Ces activités s’ajoutent à celles déjà présentes avec Breitling (horlogerie),Médical Labo, Polin- nove, Prodeux, Novatech, Bio- parc, Covalia, Alcis, Screencell, Flowdit, L.P.A., etc. Lieu de création, Témis abrite également des services : crèche, banque, conseils. En 5 ans, le nombre de sociétés œuvrant dans ce domaine est passé de 2 à 16 et leur effectif de 134 à 332 personnes. “Cette surreprésen- tation des sociétés de services s’explique par la présence d’une population importante d’étudiants et par le développe- ment de logements” rappelle le technopôle. Le technopôle peut bomber le torse. L’arrivée deTémis sciences (250 personnes) lui donnera enco- re plus de vie… Preuve que Témis est aujourd’hui le nou- veau poumon de la recherche régionale. E.Ch.

blissements est passé de 932 en 2007 à 2 121, soit une hausse de 127 % en cinq ans. On compte 104 structures contre 32 aupa- ravant. “Les entreprises de microtechniques ou de haute tech- nologie sont pas-

“Nous devons anticiper les problèmes du futur.”

nom à Besançon et plus géné- ralement en Franche-Comté. En l’espace de cinq ans, le Techno- pôle installé entre la rocade bisontine et le boulevard - sou- vent comparée à une “Silicone Valley” (en beaucoup plusmodes- te) - est devenu un aspirateur à emplois depuis son inaugu- ration en 2005. Les élus peu- vent s’en vanter. “C’est vrai que l’on oublie trop souvent d’en fai- re la publicité” fait remarquer Jean-Louis Fousseret le maire, qui est aussi le président de Témis. L’édile a raison : ces deux dernières années, 15 nouveaux projets ont été concrétisés et 160 emplois créés. Chiffres à l’appui, voici la pho- tographie de ce que représente cette zone dédiée à la micro- technique et à la santé à Besan- çon : sur les 35 hectares deTémis Microtechniques, le nombre d’emplois déclarés par les éta-

sées de 15 à 37, et leur effectif de 220 à 250. Celles de services aux entreprises de 12 à 51 et leur effectif de 90 à 530” dit un rap- port. Au total, l’emploi privé est passé de 310 à 1 050 salariés ! Jolie envolée pour la micro- technique. Le domaine de la santé n’est pas en reste :il comptabilise 25 entre- prises et 440 emplois privés et 500 emplois de la fonction publique. Toujours pour Témis Santé, 3 200 m 2 vont entrer en chantier avec Bioparc 2 - dédié aux dispositifs médicaux, télé- médecine et biotechnologie - et F.C.I. production (40 emplois). La zone où gambadaient lesmou- tons est en perpétuel change- ment. Au nord, en direction du fort des Justices, ce sont

Témis totalise

3 109 emplois répartis dans le secteur des micro- techniques ou de la santé mais aussi des services.

De jeunes entreprises oui, mais sont-elles pérennes ? Cʼ est au cœur du bâtiment Témis Innovation, struc- ture à lʼarchitecture futuriste que 45 entreprises ont pris leur envol. Nombre dʼentre elles ont travaillé et mûri leur projet dans lʼincubateur dʼentreprises inno- vantes, dirigé par Blandine Tatin, pour ensuite se lancer dans la jungle du marché. Depuis sa mise en service à lʼété 2005, 45 entreprises ont été accueillies à la maison des Microtechniques, dont 23 étaient issues de lʼincubateur. 21 sont à ce jour installées en pépinière ou hôtel dʼentreprise, représentant 93 emplois. Sur les 24 sorties : 15 se sont installées sur le Grand Besan- çon, représentant un total de 110 emplois dont 8 sur Témis et 81 emplois sur Témis santé. Trois ne sont plus en Franche-Comté. Une est partie aux États- Unis, 2 en Alsace et 6 ont cessé leur activité.

RENCONTRE Ils se développent dans des marchés de niche Entrepreneurs aux dents longues Trois Bisontins ont été lauréats du concours Oséo récompensant les entreprises innovantes. L’un a développé une lampe miniature pour éclairer les chirurgiens lorsqu’ils opèrent. Un autre conçoit des capteurs pour l’armée et l’invention du dernier permet d’aider les forces spéciales au combat.

J eunes, brillants, et convain- cus que leur invention révo- lutionnera leur domaine de compétence. Trois Bisontins sont lauréats du concours Oséo d’aide à la création d’entreprises innovantes. Une récompense sous for- me de monnaie sonnante et trébu- chante, certes, mais aussi l’accomplissement d’un travail de recherche mené depuis de nombreuses années. Au total, 175 structures ont été récom- pensées à l’échelle nationale et 358 mil- lions d’euros mobilisés lors de concours réputé difficile. “Avec trois lauréats, la Franche-Comté est la 4 ème région inno- vante juste derrière l’Ile-de-France, P.A.C.A. et Rhône-Alpes. C’est dire…” commente Jérôme Bouquet, directeur de la Banque publique d’investissement de Franche-Comté. La région n’a donc pas à rougir. “On est bien meilleurs

développé le premier produit L.E.D. médical développé avec deux chirur- giens du C.H.R.U. de Besançon. Il s’agit d’une lampe miniature parfaitement adaptée pour éclairer les zones d’ombre lors des microchirurgies de la main notamment. Ce dispositif a notam- ment été testé par un chirurgien de l’armée française pour soigner des citoyens syriens touchés par cette guer- re civile. - S.A.S. Impact, un militaire des forces spéciales imagine un procédé de géolo- calisation. Stéphane Juigné est un ancien mili- taire de l’armée de l’air et des forces spéciales. Aidé par l’incubateur d’entreprise, cemilitaire bisontin conçoit et développe des dispositifs intelli- gents d’appui aux forces armées qui, sur le terrain, conduisent des actions spéciales. Comme en Afghanistan ou au Mali plus récemment, les forces au sol doivent être en étroite relation avec celles dans les airs. Le Bisontin a conçu un système d’information géographique mobile. Concrètement, les militaires présents sur le terrain pourront envoyer et recevoir des données stratégiques en temps réel et connaîtront leur posi- tion exacte et des détails géo-localisés du lieu où ils se trouvent. Le ministè- re de la Défense est intéressé par cet- te application. - F.R.E.C.N.S.Y.S., des capteurs pour envi- ronnements extrêmes. Sylvain Ballandras, directeur de recherche à Femto-S.T. et son équipe

de quatre personnes conçoivent et four- nissent des capteurs, des filtres et des sources radio-fréquences sur tranches de matériaux piézoélectriques. Pour faire simple, les applications de ces composants concernent l’instrumentation, la défense, le spa- tial et les télécommunications. L’entreprise va développer une acti- vité de fonderie pour créer ces micro- dispositifs.

que la Bourgogne” lâche (amusé) le maire de Besançon Jean-Louis Fousseret, coupant court aux trop nom- breux complexes d’infériorité. Les gagnants viennent d’horizons divers. Tour d’horizon. - IIn Médical, la lumière des chirurgiens. François Cabaud et Christophe Favret ont créé une société dans le biomédical. Ils ont

Une lampe miniature pour chirurgiens.

Sylvain Ballandras crée des capteurs qui équiperont, notamment, les avions de chasse.

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