La Presse Bisontine 145 - Juillet-Août 2013

La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013

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résultat qui fait mal

À cette question posée aux Bisontins en mai, le “non” l’emporte.

en face à face. Le profil des ménages interrogés varie selon leur âge, lieu de résidence (Besançon en particulier mais aussi Avanne-Ave- ney, Châtillon-le-Duc,Thise et Grand Besançon) ou selon leur catégorie socioprofessionnelle. L’étude évoque également les habitudes d’achats alimentaires dans les grandes surfaces : lemagasin Carrefour d’École-Valen- tin apparaît comme le plus cité. Elle traite du shopping : sans surprise, Châteaufarine est en tête. L’analyse détaille égale- ment la fréquentation des marchés à l’instar des Beaux-Arts, Palente et de Planoise. Touchés, les professionnels de la vente peuvent entrevoir un avenir meilleur. À 87 %, les actifs disent être globalement “satisfaits du commerce en centre-ville.” Preuve que la boucle reste ancrée dans le cœur des Bisontins… E.Ch.

il ne passera pas par chez nous (64), il m’a tellement embê- té que je ne veux plus le prendre (10 fois).” Le constat est pire lorsque le cabinet interroge les actifs : 226 personnes

Le MoDem s’y met aussi Après lʼU.M.P., cʼest au tour du MoDem, avec un peu de retard, de se placer aux chevets des commerçants bisontins en lançant une consultation sur Internet. “Julie Baverel (présidente du MoDem du Doubs), Odile Faivre-PetitJean (conseillè- re municipale de Besançon) et Michel Josse (président délégué, ancien conseiller municipal, chef dʼentreprise) entendent recueillir les attentes des commerçants afin de les porter au sein du futur conseil municipal avec la volonté tenace de construire une ville capitale, accueillante et rayonnante” disent-ils. Information : http://www.modem25.fr/ consultation-des-commercants-de-besancon/

(sur 300) déclarent qu’elles ne fréquente- ront pas plus souvent le centre avec le tram ! Remis le 2 mai dernier, ce travail d’en- quête répond à une méthodologie rigou- reuse : recensement du commerce sur le centre-ville élargi et le long de l’axe du tram, analyse des études existantes, ren- contre de techniciens, élus, président d’unions commerciales et enquêtes télé- phoniques auprès de 500 ménages de l’ag- glomération. 300 actifs travaillant en centre-ville ont également été interrogés

“Le tram ne passe pas près de chez moi.”

RÉACTION

Commentaires et perspectives pour l’opposition Michel Omouri : “Il faut passer aux mesures d’urgence”

L’élu U.M.P. membre de l’opposition réagit à l’étude que nous dévoilons. Selon lui, le maire a manqué d’anticipation. Il propose que la Ville achète les fonds de commerce vides.

et à plusieurs titres. Sa première fau- te est de ne pas écouter. Les commer- çants que l’on peut interroger, sans pas- ser par des cabinets, nous l’affirment simplement : l’accessibilité au centre- ville est primordiale pour permettre l’activité commerçante. Les spécialistes parlent de “marchabilité” : en combien de temps allez-vous à un commerce à pied ? 5 minutes, 10 minutes ? Au-delà ce sont les zones commerciales exté- rieures qui attirent grâce à leur par- king privatif. Nous n’avons donc pas sur Besançon suffisamment de mar- chabilité ! Les parkings sont saturés et payants. La réduction du nombre de parkings par les aménagements urbains et l’augmentation de 20 % du station- nement sont les premières causes des difficultés actuelles. La seconde erreur est d’avoir voulu aller vite pour finir la mise en fonc- tionnement du tramway au plus tôt et permettre ainsi aux électeurs de le voir rouler avant mars 2014. Cela a préci- pité le planning des travaux et bloqué plus encore l’accessibilité. Mieux, le tramway ne viendra pas améliorer cet état de fait car là où les voitures ne passent plus aujourd’hui, elles ne pas- seront plus demain. La troisième erreur est de penser que le tramway est un facteur de dévelop- pement de l’activité commerciale…Ou plutôt de penser que le dogmatisme de la “ville sans voiture” est un facteur de développement économique. L’erreur n’est pas que le tramway, mais l’en-

L a Presse Bisontine :Vous avez été l’un des premiers à confier que le tram avait occasionné la perte de nombreux emplois en centre-ville. Cette étude conforte-t-elle votre thèse selon laquelle le maire aurait sous-estimé la gravité de la san- té commerciale ? Michel Omouri : D’abord, je voudrais réagir à chaud sur la révélation d’une telle étude. Je m’interroge clairement sur le fonctionnement actuel de la muni- cipalité, sur le système Fousseret en place depuis maintenant 12 ans. De nouveau un scandale de la gestion des fonds publics ! Car quoi soyons clairs, qui est à l’initiative de cette étude ? La S.E.D.D., satellite en charge de l’aménagement. Pour quelles raisons ? Quelle est sa compétence dans le domai- ne ? Pourquoi une orientation si clai- re des questions quant au tramway ? Qui finance le cabinet qui a réalisé ce travail ? Combien cela a-t-il coûté ? De 40 000 à 70 000 euros ? Ce sont les sommes habituellement mobilisées pour se payer une étude de consom- mation… Le F.I.S.A.C. a-t-il été mobi- lisé pour cela ? Quel est l’objectif ? Je pense que la municipalité prend conscience de la gravité de la situa-

tion et qu’elle a cherché à se dédoua- ner dans l’urgence de la publication des prochains bilans des commerces en voulant démontrer que le tramway viendrait améliorer la situation du centre-ville… Mais cette étude ne démontre rien ! Ou plutôt si, elle vient appuyer ce que je déclare depuis long- temps maintenant : le tramway n’est pas un facteur de développement et a détruit des emplois et de l’activité en centre-ville. Déjà 600 emplois selon moi en septembre 2012 et nous sommes

Conseiller municipal d’opposition et membre de l’équipe de campagne de Jacques Grosperrin, Michel Omouri (U.M.P.) réagit et propose une politique plus interventionniste.

en juin 2013. L’hémor- ragie ne s’est pas arrê- tée là. Les locaux vides s’entassent dans toutes les rues. L’étude le dit : le tramway ne vient pas améliorer l’accessibili- té au centre-ville et les travaux ont accéléré le problème. Lemaire n’est pas un bâtisseur mais un fossoyeur d’emplois. L.P.B. : En quoi le maire serait-il responsable de la faillite commerciale ? M.O. : Il est responsable

“Je m’interroge sur le système Fousseret.”

semble de la politique d’urbanisme actuelle : parkings-relais, stationne- ment prohibitif,manque de parkings… L.P.B. :Vous critiquez, mais avez-vous des pro- positions à émettre pour relancer le commerce en centre-ville ? M.O. : Je ne suis d’ailleurs pas tout seul à avoir des idées au sein de l’équipe de campagne de Jacques Grosperrin. Je pense que l’on aurait dû venir amor- tir le choc en prenant en charge la tran- sition des travaux mais c’est trop tard. Aussi nous sommes dans l’obligation

de passer à des mesures d’urgence : la Ville doit acheter les fonds de com- merce et les murs commerciaux à des prix demarché raisonnables pour amor- tir la faillite des commerçants et des bailleurs. En profiter d’ailleurs pour rénover ces locaux souvent vétustes, et faciliter la reprise de ces locaux en activité commerçante au travers de loyers progressifs. Il faut une politique interventionniste. Inutile d’inventer encore une taxe quelconque pour régu- ler le marché. Propos recueillis par E.Ch.

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