La Presse Bisontine 145 - Juillet-Août 2013

ÉCONOMIE 38

La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013

L’intersyndicale a fait part de ses inquiétudes lors d’une conférence de presse organi- sée l’avant- veille de la venue de la ministre Marisol

C.H.U. MINJOZ

RÉACTION Le directeur “Le C.H.U. ne Jusqu’ici peu loquace sur la question, le directeur répond longuement aux questions de La Presse Bisontine. Selon lui, on ne peut pas remplacer tout le monde “au pied levé.” L a Presse Bisontine : Selon les syndicats, le budget 2012 du C.H.R.U. serait en déficit de 400 000 euros mais le déficit cumulé de l’hôpital atteindrait les 20 millions. Quels sont les chiffres précis ? Patrice Barberousse : Avec un déficit de 218 000 euros pour un budget total de 458,7 millions d’euros, le résultat financier pour 2012 est en quasi-équilibre. Cela tra- duit le redressement financier progressif du C.H.R.U., qui connaissait en 2008 un déficit de 6,2 millions d’euros. En 2012, l’établissement a continué à déve- lopper son activité tout en assumant le démé- nagement d’une partie des services de Saint- Jacques vers le site de JeanMinjoz. Il a créé de l’emploi et investi 60 millions d’euros. Il a respecté ces deux dernières années les trois critères de suivi de l’équilibre finan- cier évaluant : le résultat financier, le poids des emprunts et la capacité d’autofinancement. La somme des déficits des années précé- général du C.H.R.U. Patrice Barberousse

Après les grèves

“I l y a des petits feux d’artifice qui se déclen- chent un peu partout dans l’hôpital” enta- me Pascale Letombe, représentante C.G.T. du personnel au C.H.U.Minjoz.Des “petits feux d’artifice” comme autant de bombes à retar- dement pour des personnels qui se disent exté- nués et “la montée de Saint-Jacques à Minjoz n’a fait qu’aggraver les choses. L’hôpital n’est plus en capacité de gérer les situations de débordement” affirment en chœur lesmembres de l’intersyndicale qui tenaient conférence de presse fin mai. Indi- ce de ce mal-être : la grève entamée par le labo- ratoire de bactériologie du C.H.U. dont les effec- tifs absents n’étaient pas suffisamment remplacés. Deux personnes arrêtées plus d’unmois n’ont pas été remplacées. Une des conséquences concrètes de ces questions de non-remplacement des per- sonnes en arrêt (maladie ou maternité), c’est l’engorgement des salles de réveil en chirurgie. Faute de places en salles de réveil, un des blocs opératoires a dû être fermé. “La direction avait La tension est vive au sein du personnel hospitalier. Après des grèves qui ont touché plusieurs services, les syndicats réclament de nouvelles embauches. On sent une partie du personnel au bord de la rupture. Les syndicats maintiennent la pression

Touraine à Besançon.

aussi les urgences où l’activité serait en aug- mentation de 5 % depuis un an. “Encore insuffi- sant d’après l’A.R.S. pour donner des sous.” Aujour- d’hui, 50 % des patients hospitalisés arrivent à l’hôpital de Besançon par les urgences. “Ce n’est pas de l’abus. S’ils viennent aux urgences, c’est que tous ces gens n’ont pas pu voir un médecin, inutile de chercher des boucs émissaires” réagit Leslie Casenove, du syndicat Sud-Santé. Le per- sonnel reconnaît que la France “devient le recours à un phénomène d’austérité encore plus grave dans certains autres pays en Europe” , prenant l’exemple de ce ressortissant espagnol venu se faire opérer au C.H.U. Minjoz après trois ans de vaine attente dans son pays. Résultat de cette surcharge, à en croire les syndicats hospitaliers, “il y a des personnes en situation de burn-out , avec des reprises de travail de plus en plus déli- cates.” Les syndicats mettent aussi la lumière sur ce personnel qui est “rappelé quand il est en congés, ou ces infirmières appelées tous les jours pour fai- re des remplacements de nuit. Et quand on a le courage de dire non, on se fait insulter. Même nos temps de récupération ne sont plus sereins” com- mente une infirmière. Le malaise est vraiment palpable chez ce per- sonnel de plus en plus inquiet du fossé qui semble s’être creusé entre la direction - qui est restée sur le site de Saint-Jacques - et ces milliers de sala- riés qui s’estiment débordés et pire, désabusés. J.-F.H.

promis de recruter 15 infirmiers-anesthésistes, elle en a recruté 8 et doit encore en recruter 7, mais ce n’est pas encore assez” ajoute un des membres de l’intersyndicale. Selon le personnel, la remon- tée de Saint-Jacques à Minjoz aurait eu comme conséquence une augmentation de l’activité hos- pitalière pour le personnel. “Avec quelques créa- tions de postes, mais à la marge.” Comme l’explique Alain Touyard, autre repré- sentant syndical secrétaire du C.H.S.C.T. (comi- té d’hygiène, de sécurité et des conditions de tra- vail), “avant, il y avait des pools de remplacements. Mais aujourd’hui, ces pools sont absorbés dans l’activité des services. Il n’y a plus aucune sou- plesse pour s’adapter.” Le gros problème selon

Aurélien Fourneret, infirmier F.O., est que “le C.H.U. a un besoin mala- dif de réduire les déficits à tout prix. Et la variable d’ajustement, c’est for- cément le personnel.” “Les personnels sont dans une situation de “sur- adaptation”. Ils tiennent, mais jus- qu’à quand ?” interroge un autre syn- dicaliste. D’autres syndicalistes avancent même que le “directeur géné- ral obtient des primes en fonction des résultats financiers du C.H.U.” , ce qui n’inciterait pas à de nouvelles dépenses fussent-elles en personnel. Les “petits feux d’artifice” concerne- raient plusieurs services, notamment

“Ils tiennent, mais jusqu’à quand ?”

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