La Presse Bisontine 144 - Juin 2013

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 144 - Juin 2013

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IMMOBILIER

La crise incite-elle les acheteurs ?

En immersion

avec des acheteurs Trouver son futur cocon demande en moyenne trois à six mois d’attente, d’observation, de conseils. C’est tantôt la galère, tantôt le coup de foudre. Selon un professionnel de l’immobilier, les vendeurs bisontins tardent à baisser les prix pour éviter de vendre à perte.

L e salon trop sombre pour Madame. La cui- sine pas assez grande pour Monsieur. L’achat d’un bien, maison ou appartement, est une gageure. Peur de la mauvaise affaire, du mauvais conseil, du vice caché, tend à inciter les potentiels ache- teurs bisontins à l’affût du prix barré. Depuis peu, Gregory (31 ans) et Aline (30 ans), ont trouvé leur bonheur à Besançon, rue du Muguet : une maison cossue, avec un lopin de terrain, une véranda, une grande terrasse et même une piscine hors-sol. Ils racontent comment, après quinze biens visités à Besan- çon, ils ont réussi à dire “oui”. “Au départ, nous voulions un appartement avec un balcon. C’était notre condition. Nous en avons visité beaucoup. D’abord

par nous-mêmes” explique le couple, tous deux enseignants dans la vie active. Finalement, c’est avec une agen- ce qu’ils trouvent la perle rare. “Nous avons visité quinze appar- tements avec une agence bien connue à Besançon, mais fran- chement, nous trouvions que les prestations propo- sées étaient

saient d’acheter un apparte- ment a été stoppé… pour cette demeure qui les comble. “Nous aurons finalement mis 6 mois pour trouver” explique Grégo- ry. Le couple a également dû rallonger légèrement son bud- get initial. “Mais au final, ce n’est pas la même vie” com- mentent les deux amoureux. Malgré les idées reçues, la cri- se ne serait pas une condition pour réussir le bon achat explique un spécialiste en immo- bilier installé à Besançon. “En général, les statistiques mon- trent qu’un couple va mettre 88 jours pour trouver son bien. À Besançon, ça peut prendre deux jours comme six mois. On remarque que les personnes qui ont construit un bien ou acheté durant la période 2007 et qui veulent revendre pour diverses raisons (divorce, mutation), ne

Olivier Martin, agent immobilier : “J’ai mis deux jours pour trouver un bien à un acheteur. Parfois, il faut six mois.” La crise ne facilite pas toujours les transactions.

“Au-delà de 300 000 euros, dur de vendre.”

sons. En revanche, Planoise et Clairs-Soleils demeurent - selon les spécialistes - moins deman- dés. Et ça l’est encore plus en périphérie. L’arrivée du T.G.V. que beaucoup annonçaient com- me une poule aux œufs d’or dans la proximité d’Auxon ou de Châ- tillon-le-Duc ne semble pas drai- ner de nouveaux clients comme l’attestent la plupart des agences sur la place. C’est toute la dif- ficulté entre l’ajustement de l’offre et de la demande.

médiocres par rap- port au prix. On trouvait que c’était une perte de temps que de passer par un professionnel. Finalement, une autre agence a trou- vé ce que l’on recherchait.” A savoir de l’aisance et un espace lumi- neux. Certes, le projet qu’ils cares-

veulent pas descendre le prix. Nous savons qu’il ne pourra pas se vendre à ce prix-là” témoigne Olivier Martin, gérant de l’agence immobilière Lavalliè- re à Besançon. Le blocage n’est parfois pas loin, même s’il devient parfois obli- gatoire pour un propriétaire de se séparer de son bien par sou- ci financier à l’image des prêts- relais. “Oui, c’est difficile en ce moment de vendre, ajoute Oli- vier Martin. Je dis que les per-

sonnes qui ont pu acheter des biens affichés au-delà de 4 000 euros du mètre carré, il n’en existe plus beaucoup.Vendre plus de 300 000 euros un bien, c’est plus compliqué.” La véri- table demande se situerait aux alentours de 1 800 à 2 000 euros du mètre carré. Des secteurs sont néanmoins plus demandés que d’autres. C’est le cas des Chaprais pour les appartements, un quartier très densifié. Et de l’Ouest bisontin pour les mai-

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