La Presse Bisontine 144 - Juin 2013
La Presse Bisontine n° 144 - Juin 2013
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CHANGEMENT D’ADRESSE Cabinet de Médecine Manuelle et d’ostéopathie Docteur Stéphane GONDY Diplômé des facultés de médecine de Strasbourg et Paris 33 CHEMIN DES TILLEROYES BATIMENT 1 - En face la Clinique St VINCENT 25000 BESANÇON
FINANCEMENT Apport personnel et taux d’endettement Les banques reviennent à des principe de bon sens Jamais les conditions bancaires n’ont été aussi favorables pour réaliser un projet immobilier. Les taux d’intérêt sont historiquement bas. Mais cela ne suffit pas à dynamiser un marché dans lequel les banques ne prêtent plus sans conditions, et où les acquéreurs potentiels n’ont pas forcément le cœur à investir.
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D ébut mai, l’Observatoire Crédit Loge- ment-C.S.A. a indiqué que les taux d’intérêt des crédits immobiliers accor- dés par les banques en France aux par- ticuliers ont atteint leur niveau historique le plus bas au mois d’avril. Ils sont en moyenne de 3% ! “Cette nouvelle baisse des taux bénéficie autant au marché du neuf (2,98% en avril contre 3,93% en février 2012) qu’au marché de l’ancien (2,99% contre 3,97% en février 2012), et dans une
moindre mesure aux travaux (3,04% contre 3,93% en février 2012)” remarque l’Observatoire. Les conditions d’emprunt n’ont jamais été aussi inté- ressantes pour les acquéreurs qu’aujourd’hui. Mais ce n’est pas parce que les taux sont bas que l’accès au crédit est facilité. Beaucoup de can- didats à l’accession à la propriété pestent contre les banques qui ont rejeté leur demande de prêt. Ces refus mettent également dans l’embarras les vendeurs qui ne sont jamais à l’abri que la
Les analyses publiées par l’Observatoire Crédit Logement-C.S.A. sont révélatrices de la prudence des banques. En effet, la production de crédits pour l’ensemble des prêts bancaires a reculé de 26,4% en 2012 ! Mais depuis le début de l’année 2013, elle “paraît se ressaisir avec + 9,0%” en France. En Franche-Comté, le crédit immobilier reste la principale activité des banques. Sur 25 milliards d’euros de crédits consentis, 16 mil- liards sont du crédit immobilier. Le paramètre qui est révélateur d’un change- ment dans le financement des projets est la durée de l’emprunt. Dans le neuf, elle se réduit, pas- sant de 231 mois en décembre 2012 à 206 mois an avril 2013 selon l’Observatoire Crédit Loge- ment-C.S.A. Cette durée d’emprunt dans l’ancien est plus stable. Elle est de 215 mois en avril, contre 218 mois en décembre 2012. Les banques ne sont pas les seules arbitres du marché de l’immobilier. La frilosité est aussi du côté des acquéreurs dont beaucoup préfèrent épargner et remettre à plus tard leur projet immobilier qui va les engager sur 20 ou 30 ans. Une durée trop longue, incompatible avec la per- ception incertaine qu’ils ont de l’avenir. “L’allongement de la durée de remboursement des prêts est pourtant irrémédiable. On rejoint en cela les autres pays européens” conclut Alain Grenot.
transaction échoue suite à l’impossibilité de l’acquéreur de trouver les financements. Si le marché de l’immobilier a évolué avec la cri- se, la position des banques a changé elle aussi. Elles ne s’aventurent plus à financer les projets des acquéreurs jusqu’à couvrir les frais de notaires de la transaction, comme elles pouvaient le fai- re au milieu des années 2000. Désormais, les banques françaises s’efforcent de respecter deux règles. “Lorsqu’une personne achète un bien, il faut qu’elle apporte entre 10% et 20% du mon- tant de l’opération. La banque veille ensuite à ce que le taux d’endettement de l'emprunteur ne dépassent pas les 30%. Elles sont sensibles au
reste à vivre” remarque Alain Gre- not, président du comité des banques de Franche-Comté. Après des années d’euphorie immo- bilière qui ont conduit à des dérives comme aux Etats-Unis avec la cri- se des subprimes qui a plongé dans le marasme total des ménages pro- priétaires (et provoqué la crise financière), les banques sont reve- nues “à des principes de bon sens remarque Alain Grenot. On peut le regretter pour les agents immo- biliers, mais notre métier n’est pas de surendetter les gens.”
“Notre métier
n’est pas de suren- detter.”
Les taux d’intérêt dans l’ancien sont légèrement inférieurs à 3%.
BUDGET
ANALYSE Fabrice Jeannot “C’est difficile, mais il ne faut pas dramatiser” Président régional de la fédération des promoteurs immobiliers, Fabrice Jeannot espère que le dispositif fiscal Duflot sera reconduit à Besançon pour encourager l’investissement locatif.
De 500 000 à 700 000 euros Une demande pour les biens chers Des acquéreurs sont prêts à débourser plus de 500 000 euros dans un bien immobilier mais pas
L a Presse Bisontine : Comment évolue le marché de la construction neuve à Besançon ? Fabrice Jeannot : Besançon suit la tendance des autres régions de France. En 2012, la produc- tion de logements neufs a reculé de 40 % par rapport à 2011. En revanche, si les promoteurs ont des projets en stock, il n’y a pas de stock de logements neufs sur le marché. Cette situation assure la stabilité des prix dans la capitale régio- nale. Ici le marché est équilibré, bien géré et sain. L.P.B. : Quelles sont les perspectives pour 2013 en terme de production de logements ? F.J. : 2013 se présente sur la même ligne que 2012. C’est difficile, mais il ne faut pas drama- tiser. Ce qui manque, c’est la confiance et l’envie du côté des acquéreurs. En revanche, la situa- tion peut s’aggraver si le dispositif Duflot s’arrête le 30 juin. L.P.B. : En quoi le dispositif fiscal Duflot est-il si impor- tant ? F.J. : Depuis 1986, il y a toujours eu des aides fis- cales pour encourager l’investissement locatif. Résultat, les loyers ont très peu augmenté en dix ans, alors que celui des logements a doublé voire triplé dans certaines villes. Sans ce dis-
positif fiscal, l’investissement locatif sera moins attrayant, il y aura donc moins de mises en chan- tier. Le risque est que le recul de la production engendre à la fois une augmentation des loyers, et peut-être une dégradation du parc locatif exis- tant. Dans un contexte où il y a une demande, les propriétaires ne verront pas l’intérêt de réno- ver leur bien s’ils peuvent le louer en l’état. Ces tensions et ces déséquilibres peuvent être évi- tés avec ce dispositif. J’ajoute que moins de pro- ductions de logements signifie également moins d’emplois.
n’importe lequel. La belle maison contemporaine
P our Frédéric Vermot, le directeur de l’agence Squa- re Habitat de Besançon, c’est le moment d’acheter. “Les prix dans les appartements récents sont stabilisés, et dans l’ancien ils sont à la baisse. En effet, des personnes ont acheté il y a 6 ou 7 ans quand les prix étaient plus élevés que le mar- ché actuel. Face à des acqué- reurs qui ont une capacité d’investissement limitée, il faut qu’elles acceptent de perdre un peu d’argent si elles veulent vendre” dit-il. serait particulière- ment recherchée.
À plus de 500 000 euros, les acquéreurs cherchent une maison contemporaine.
“Le marché est équilibré, bien géré et sain.”
L.P.B. : Des appartements neufs, desti- nés à la location, vendus aujourd’hui à Besançon,profitent au dispositif Duflot. La ville a-t-elle des chances d’être enco- re éligibleà cedispositifaprèsle 30juin ? F.J. : Les communes avaient jus- qu’au 31 mars pour déposer un dossier. L’État a jusqu’au 30 juin pour dire quelle zone sera éligible au dispositif Duflot. La ville de Besançon a monté un très bon dossier.Pour l’instant,nousn’avons pas plus d’informations.
Outre le neuf, il y a toujours une demande pour les biens rares qui sont aussi les plus chers.LaChambre desNotaires du Doubs remarque que des acquéreurs sont prêts à débour- ser 600 000 à 700 000 euros dans une habitation si celle-ci en vaut la peine. Mais cette clientèle a souvent des exigences à la hauteur de ses moyens, ce qui n’a rien de surprenant au regard desmontantsmis en jeu. “On observe que les personnes
qui peuvent investir 500 000 à 700 000 euros dans une habi- tation ont une idée très précise de ce qu’elles souhaitent” avoue Frédéric Vermot. Pour ce pro- fessionnel, le bien de caractère n’est pas forcément la maison de ville. “À ces prix-là, beaucoup de gens veulent du contempo- rain. La maison à toit plat par exemple,peu gourmande en éner- gie.” Les goûts changent en fonc- tion des époques, dans l’immobilier aussi.
Propos recueillis par T.C.
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