La Presse Bisontine 144 - Juin 2013

La Presse Bisontine n° 144 - Juin 2013 L’ÉVÉNEMENT IMMOBILIER À BESANÇON C’EST LE MOMENT D’ACHETER !

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Ce n’est pas la seule, mais l’incertitude du lendemain est une des raisons qui plombent le marché de l’immobilier. Ceux qui sont en capacité d’acheter préfèrent attendre et épargner plutôt que de s’engager dans un prêt sur vingt ans. Les vendeurs, de leur côté, s’ils n’y sont pas contraints, retardent leur projet, persuadés que les prix vont remonter. “Retrouver la confiance”, l’expression est sur toutes les lèvres des acteurs de l’immobilier qui s’évertuent à démonter aux acquéreurs que c’est le bon moment pour acheter. L’argument numéro un est celui des taux d’intérêt qui n’a jamais été aussi bas. Ils sont en moyenne de 3 %, un taux tellement avantageux

que beaucoup d’emprunteurs renégocient aujourd’hui leur prêt auprès de leur banque.

TENDANCE

Besançon et sa région

Coup de fatigue sur le marché de l’immobilier ancien Les maisons des années 60-70 et les appartements de la même époque sont très peu demandés par les acquéreurs. Cette désaffection vient de l’obligation de réaliser des travaux pour améliorer la performance énergétique de ces logements.

L a morosité a gagné le secteur de l’immobilier. Depuis quelques mois, la tendance du marché est baissière tant du côté des prix que des transactions. “Jusqu’au 31 jan- vier 2012, beaucoup de personnes se sont pressées de vendre leur bien pour échapper à la réforme sur les plus- values. Cela a dopé le marché. En revanche, de février 2012 à février 2013, on observe une baisse de 22 % en Fran- ce du nombre de transactions dans l’ancien” remarque Didier Lance, pré- sident de la Chambre des notaires du Doubs. Un climat général national dégradé qui se confirme localement puisque dans notre département le nombre de transactions recule de 33 % pour les appartements anciens et 43 % pour les maisons. Le volume de vente diminue, alors que paradoxalement, les taux d’intérêt his- toriquement bas devraient encoura- ger l’investissement immobilier. Ce décalage reflète la crise de confiance actuelle qui bride la consommation. “Les gens sont dans une posture atten- tiste. Beaucoup remettent leur achat à plus tard, même lorsqu’on leur propo- se le bien qui leur correspond. Le maître- mot, c’est la confiance qui a un vrai impact sur l’économie” estime Pascal Roussel, fondateur de Lapierre Tran- saction à Besançon. La situation “très tendue” que ce pro- fessionnel de l’immobilier constate à l’échelle de la capitale régionale s’estompe au fur et à mesure que l’on se rapproche de la frontière suisse. “Les choses sont très différentes sur la bande frontalière où on ne ressent pas cette crise de confiance. Les gens ont

du travail, ils ont la tête dans le gui- don, et un pouvoir d’achat. Nous enre- gistrons une progression constante sur le Haut-Doubs” avoue-t-il. La bonne santé de l’économie suisse profite aux résidents de se territoire qui ressen- tent finalement assez peu les effets d’un contexte dégradé en France. Mais voilà, Besançon n’est pas le Haut- Doubs. La morphologie du marché a changé dans la capitale régionale.Tous les biens ne se vendent plus à n’importe quel prix en ville comme c’était le cas de 2000 à 2007. Dans l’ancien, la Chambre des notaires enregistre en 2012 une baisse des prix de 2,6 % pour un appartement à Besançon par rap- port à 2011 qui fut une excellente année (1 787 euros/m 2 en 2012 contre 1 840 euros/m 2 en 2011). En revanche, selon cet organisme, le prix des mai- sons reste stable. “Les maisons qui se vendent mal sont celles des années 70-

80. À l’inverse, celles des années 90-2000 se ven- dent toujours bien” obser- ve encore Didier Lance. “Le vendeur doit baisser son prix car il y a peu de demandes pour ces biens des années 60-70” confir- me Frédéric Vermot, directeur de l’agence Square Habitat de Besan- çon. Le principal handicap des logements anciens qui intéressaient il y a quelques années encore les primo-accédants, est leur piètre performance énergétique. “Il y a sou-

“Très peu de demandes de biens.”

Didier Lance, président de la chambre des notaires du Doubs : “Le nombre de transactions recule de 43 % pour les maisons dans le Doubs.”

ra une dynamique à partir du moment où des mesures gouvernementales inci- tatives seront prises pour pousser les vendeurs à vendre (réforme sur les plus-values immobilières) et les acqué- reurs à acheter (trouver un dispositif équivalent au prêt à taux zéro, et bais- se de la T.V.A.). Bref, un vœu pieux au regard de la politique de purge des niches fiscales engagée par le gouver- nement, censée être autant de sources d’économies. T.C.

pas les affaires dans l’ancien. Selon ce professionnel, un autre élé- ment perturbe lemarché de l’immobilier à Besançon et en particulier dans la Boucle, c’est le chantier du tram. “Le centre-ville actuellement est un peu déserté par les prospects. On a très peu de demandes car les gens ont des dif- ficultés à accéder à ce secteur. C’est même devenu compliqué de trouver des locataires pour les logements à louer.” Les observateurs de l’immobilier ancien considèrent que ce marché retrouve-

vent des travaux importants à prévoir pour améliorer la performance éner- gétique de ces logements. Par ailleurs, d’ici le 1 er janvier 2017, la plupart des copropriétés construites avant 2001 devront réaliser un audit énergétique qui fera des préconisations pour amé- liorer leur performance énergétique. Pour ces raisons, les produits qui se vendent sont les produits récents” pour- suit Frédéric Vermot. La remise en cause du prêt à taux à zéro et l’augmentation de laT.V.A. n’arrangent

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