La Presse Bisontine 144 - Juin 2013

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 144 - Juin 2013

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FINANCE À partir du 1 er février 2014 Le virement bancaire change de style dans les entreprises Dans un moins d’un an, toutes les entreprises devront se plier à la standardisation des moyens de paiement en Europe. Le dispositif s’appelle le S.E.P.A., il vise à simplifier et à harmoni- ser un certain nombre d’opérations bancaires dont les virements.

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Alain Grenot, président du Comité régional des banques, invite les entreprises à moderniser sans attendre leurs outils informatiques pour adopter le S.E.P.A.

L e Parlement européen a voté. Les entre- prises ont jusqu’au 1 er février 2014 pour adopter le S.E.P.A. (Single Euro Pay- ments Area). Cet outil bancaire en vigueur depuis 2008, mais assez peu utilisé à ce jour, a pour but d’harmoniser les modes de paiement au sein de la zone S.E.P.A. qui concerne 32 pays dont les 17 pays de la zone euro, auxquels s’ajoutent les 10 pays de l’Union Européenne non zone euro, et enfin les quatre pays de l’association européenne de libre- échange dont fait partie la Suisse. Parmi les moyens de paiement harmonisés dans le cadre de ce dispositif, il y a les virements et les pré- lèvements. Actuellement, chaque pays a ses propres pro- cédures qui régissent les virements en euros internes au territoire et transfrontaliers.Avec le S.E.P.A., la règle sera la même pour tout le monde. “Demain, que vous fassiez un vire- ment de Besançon à Dole, de Besançon à Ber- lin, ou de Besançon à Budapest, ce sera le même tarif qu’un virement franco-français, les mêmes conditions d’exécution et juridiques, et les mêmes procédures” résume Alain Gre- not, président du comité des banques de Franche-Comté. En France, près de 3 milliards d’opérations de virement et plus de 3,5 milliards de pré- lèvements sont réalisés chaque année. Mais le S.E.P.A. est loin d’être entré dans la pra- tique quotidienne des entreprises tricolores. En mars 2013, 35,4 % des virements étaient effectués selon le Single Euro Payments Area. Le taux de pratique est de 0,82 % pour les prélèvements ! La dernière enquête de la C.G.P.M.E. datée de février 2012 indique que 69,2 % des entreprises ne connaissent pas l’harmonisation européenne des paiements. En revanche, pour celles qui utilisent ces nou- veaux outils, 37,5 % estiment que le S.E.P.A.

représente plus de 50 % de leurs virements. C’est assez peu, sachant qu’en février 2014, le système s’appliquera à tous les acteurs éco- nomiques, y compris les administrations qui sont pour l’instant les meilleurs élèves. À en croire les banques, la standardisation a du bon. Les entreprises ont tout à gagner à se convertir au S.E.P.A. qui est à la fois plus simple d’utilisation, plus rapide et moins cher lorsqu’on commerce avec d’autres pays euro- péens du fait d’une tarification de l’opération bancaire réduite. Mais ce changement obli- ge les entreprises à faire évoluer leur systè- me informatique et en particulier les logiciels de traitement les données bancaires. Selon Alain Grenot, il y a urgence à effectuer

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cette mutation au risque, pour certaines sociétés, de s’exposer à des bugs ennuyeux en 2014. “Le 1 er février, tous les virements traditionnels seront remis en cause y compris ceux qui concer- nent les salaires ! Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises télé- transmettent des ordres de vire- ment à leur banque. Ces fichiers devront être compatibles S.E.P.A. sans quoi l’opération ne pour- ra pas être exécutée” prévient- il. Évidemment, les banques seront conciliantes un temps, mais pas éternellement. C’est pourquoi en avril, le comité des banques de Franche-Comté a réuni tous les prospects qui sont en contact avec les entreprises (experts comptables, organismes professionnels, banques) pour qu’ils les sensibilisent à ce sujet. T.C.

Y compris le versement des salaires.

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