La Presse Bisontine 143 - Mai 2013

La Presse Bisontine n° 143 - Mai 2013 L’ÉVÉNEMENT LA DROITE S’EST DONNÉE UN AN POUR GAGNER

6

Depuis bien longtemps, la droite n’avait pas réuni de son côté autant de chances de pouvoir s’illustrer plus glorieusement dans la bataille des municipales. Le scru- tin a lieu en mars 2014 et moins d’un an avant l’échéance, elle est pour l’instant en ordre de marche derrière un candidat désigné, Jacques Grosperrin, plus com- batif que jamais. Tous les leaders bison- tins de l’U.M.P. semblent unis derrière cette candidature que Paris a validée par- mi les premières des grandes villes fran- çaises. Les militants, eux, sont plus moti- vés que jamais. Le contexte national est peu flatteur pour la gauche socialiste actuellement. Enfin, les querelles appa- raissent de plus en plus visibles au sein de l’équipe Fousseret notamment au sein de la jeune garde. Malgré tous ces atouts apparents qui plaident en faveur de la droite, détrôner le maire actuel relève toujours de la gageure. L’U.M.P. est la première à dégainer, elle se donne un an pour prendre cette citadelle socialiste supposée imprenable.

STRATÉGIE

Un scrutin beaucoup plus serré ?

Ne pas répéter les erreurs du passé… La droite conduite par Jacques Grosperrin veut à tout prix éviter les ratages de la dernière campagne des municipales dont la dislocation de l’opposition actuelle est une des causes. Ses lieutenants y croient.

U n candidat désigné deux mois avant le scrutin, une liste fice- lée au dernier moment dans des arrière-cours politiciennes, fai- te de bric et de broc au gré des équi- libres politiques à respecter entre les différentes mouvances de la droite, l’obligation de respecter la fameuse “diversité” : tout a conduit la listemenée par Jean Rosselot en mars 2008 à l’échec. Le candidat U.M.P. fait pour- tant mieux cette année-là que six ans auparavant où il a péniblement atteint les 20 %. Mais avec 25 % des suffrages recueillis, face à une équipe Fousseret plus unie qu’en 2001, la liste Rosselot n’avait aucune chance de gagner. Le maire sortant, on s’en souvient, sera réélu au premier tour, lui apportant un regain - excès diront d’autres - de confiance. Cinq ans plus tard, la donne a semble- t-il changé du côté de la droite. “Ça va se jouer à 300 voix, mais la droite va

gagner” prédit un observateur averti de la vie politique locale. Onze mois avant l’échéance, Jacques Grosperrin a été choisi par les instances natio- nales de l’U.M.P. pour porter les cou- leurs du parti de droite contre Jean- Louis Fousseret qui sollicitera un troisième et dernier mandat. “Je pen- se qu’il y a une vraie chance cette année. Àmon avis, il aurait même fallu démar- rer en septembre” pense Pascal Bon- net qui fut lui aussi candidat à la can- didature et qui se range derrière Jacques Grosperrin. Lui qui a 18 ans de mandat municipal derrière lui sent le vent tourner en faveur de la droite. Beaucoup comparent le contexte actuel à celui de 1983 où la droite avait failli l’emporter (voir page 8), mais Pascal Bonnet tempère néanmoins ce paral- lèle : “Il y a eu beaucoup d’investissements lors de ce dernier mandat, reconnaît-il, alors qu’en 1983, après le premier mandat de Robert

Depuis le mandat du R.P.F. Henri Régnier

(1950-1953), la droite n’est jamais revenue aux affaires à Besançon.

perrin sait que le moindre faux pas dans l’élaboration de celle-ci peut hypo- théquer ses chances de victoire. Le dernier élément qui peut plaider en faveur de la droite bisontine, ce sont les signes de tension latents que l’on sent couver au sein même de la majo- rité municipale. Le conflit ouvert mis au grand jour lors du dernier conseil municipal entre les quadras socialistes FrankMonneur et Jean-Sébastien Leu- ba. Ce dernier avait échoué il y a quelques mois dans sa candidature à la présidence de la section locale du P.S., de peu, face à un autre quadra, Nicolas Bodin. Toutes ces crispations, sans même reparler de ces affaires comme celle du Pavé dans la mare qui empoisonnent l’ambiance au conseil, donnent déjà unmauvais goût de guer- re de succession chez ces socialistes vindicatifs. Il semble loin le temps des équipes parfaitement soudées autour de leur leader . La droite bisontine qui a un an pour se construire peut aussi profiter de ce contexte tendu à gauche. J.-F.H.

Louis Fousseret, “ce serait le mandat de trop. Les années précédentes, Jean- Louis Fousseret était sur la proximité avec les habitants, un atout indéniable pour lui. Depuis quelque temps, le mai- re s’est bunkerisé dans sa tour d’ivoire que constitue son cabinet. Il n’entend plus, il n’écoute plus.” Ce qui peut fai- re basculer la ville selon les princi- paux observateurs de la droite actuel- lement, ce sont avant tout les questions économiques et fiscales.

Schwint, il n’y avait pas eu grand-cho- se de fait pour Besançon. C’est pour- quoi l’éventuelle victoire de la droite cette fois-ci ne se fera pas forcément sur le bilan mais sur ce que la droite saura proposer” analyse encore Pas- cal Bonnet. Le discours est encore plus volonta- riste du côté de Michel Omouri, un des élus de droite qui s’est illustré le plus souvent lors de ce dernier mandat, un des plus offensifs aussi. Pour lui, “tous les élus de l’opposition ne se posent plus aucune question et s’alignent derrière Jacques Grosperrin.” Michel Omouri, il se voit bien jouer un des premiers rôles dans la campagne. Il est la cau- tion crédible de la droite U.M.P. dans les quartiers, il a fait des questions de jeunesse, de sécurité et de logement ses spécialités. Un des quatre piliers de l’U.M.P. municipale estime que “l’année prochaine, il y aura deux sur- prises : les municipales où la gauche va s’effondrer et la dissolution dans la foulée de l’Assemblée Nationale.” Michel Omouri estime aussi que pour Jean-

Ensuite, il faut avoir une liste qui tienne la route. Sur ce point, aucun nom nouveau, même si Jacques Grosperrin annonce déjà “de vraies surprises.” Du côté des nouvelles têtes, quelques noms commencent à pei- ne à émerger : Marie- Laure Dalphin du côté des femmes par exemple. Certes le temps n’est pas encore à la constitution de la liste. Jacques Gros-

“Le maire n’entend plus, il n’écoute plus.”

Selon Michel Omouri (U.M.P.), “il y aura une vraie surprise l’an prochain.”

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online