La Presse Bisontine 143 - Mai 2013

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 143 - Mai 2013

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NEUCHÂTEL

Finances publiques

La sœur jumelle voit l’avenir en rose Les comptes sont bons à Neuchâtel, la ville jumelée à Besançon. Le chef-lieu de canton a bouclé son exercice 2012 en excédent ! De quoi faire des envieux du côté des collectivités locales françaises… Le point avec Alain Ribaux, le directeur des finances neuchâteloises.

Alain Ribaux (à gauche) est directeur des finances de la Ville de Neu- châtel. Il accueille ici le 33 333ème

L a Presse Bisontine : Après avoir mis de l’argent en réserves, vous avez bouclé l’exercice 2012 de la Ville de Neuchâtel avec un excédent de 3,6 millions de francs suisses. Quelle est la recette miracle ?

habitant de Neuchâtel.

Alain Ribaux : Pourquoi tout va si bien actuellement ? C’est parce qu’on fait très attention à ce qu’on dépense. On a pu le faire justement parce qu’on a eu un début de crise à l’automne 2008. On a décidé à ce moment-là de ser-

rer les boulons. C’est uniquement quand il y a des crises qu’on arrive à faire cela. C’est malheureux, mais

c’est ainsi. Et en parallèle, la situation ne s’est pas révélée aussi mauvaise que cela,

la crise de 2008 n’a duré chez nous que quelques semaines et l’activité est repartie de plus belle. Ce budget 2012 bénéficie donc de l’effet d’anticipation que nous avions initié en 2008. Depuis cette date, nous n’avons pas desserré les boulons. Nous avons maintenu la baisse de notre endettement, amorcée il y a sept ans déjà, et nous n’avons pas rouvert les vannes dans le fonc- tionnement. L.P.B. : Mais il n’y a pas que les économies qui vous permettent d’atteindre un tel résultat ! A.R. : Non, nous avons la chance de bénéfi- cier d’une forte hausse de nos recettes fiscales. Cette hausse est liée à la for- te activité des entreprises de nos ter- ritoires, notamment Bulgari et Pane- rai dans le secteur horloger, et Philip Morris dans le tabac, dont les affaires flambent en ce moment. La plupart de nos entreprises se portent à merveille, elles contribuent donc davantage aux recettes communales. Les recettes liées à la fiscalité sur les personnes phy- siques se portent tout aussi bien, c’est notamment dû à la hausse continue de la population de la ville depuis une dizaine d’années qui apporte tous les ans 1 ou 2 millions de recettes sup- plémentaires. L.P.B. : Comment maîtrisez-vous les dépenses de fonctionnement ? A.R. : Chaque fois qu’il y a un départ à la retraite, nous faisons une analyse précise et globale du fonctionnement d’un service. Nous avons procédé aus- si à la mutualisation de certains ser- vices. Les charges de personnel ont été en baisse de 2,1 millions de francs par rapport aux prévisions cette année. La fortune nette de la Ville, c’est-à- dire les réserves, atteint 50 millions de francs, on pourrait envisager au pire 10 ans de budget en déficit de 5 millions grâce à ces réserves. L.P.B. : Vous avez dit récemment lors d’une conférence de presse vouloir une ville qui rayonne. Quelle est l’ambition de Neuchâtel ? A.R. : L’idée est que notre région se relè- ve et soit plus visible en Suisse, que Neuchâtel compte un peu plus sur la scène nationale. Nous avons cette pers- pective. Cela passe notamment par de gros investissements que l’on a les moyens de consentir, comme le réamé- nagement global des rives du lac et du port, en cours, ou le développement de notre pôle technologique baptisé Micro- city qui accueille l’antenne “greente- ch” du Polytechnicum de Lausanne. On espère attirer des entreprises de recherche dans le domaine du solaire dont on se fait une spécialité. L.P.B. : Comment se présente 2013 sur le plan budgétaire ? A.R. : Nous serons au niveau de 2012, le budget sera à nouveau bénéficiaire, il n’y a pas de doute là dessus. On est parti très fort cette année. C’est sûr que ça facilite la vie de partir avec des finances communales aussi bonnes… Propos recueillis par J.-F.H.

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