La Presse Bisontine 143 - Mai 2013

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 143 - Mai 2013

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HANDICAP 1 600 professionnels

“C’ est un grand bond en avant, de 60 ans en arrière” sourit Michel Clerc, le nouveau pré- sident de l’A.D.A.P.E.I. du Doubs. L’his- toire avait démarré en 1955 avec une seule association,l’A.D.A.P.E.I.duDoubs, puis s’était écrite avec la création au fil des ans de plusieurs antennes, sept au total, qui sont à nouveau réunies sous une seule et même entité. Besan- çon, Montbéliard, Ornans, Morteau, Baume-les-Dames, Pontarlier etMaîche n’existent plus en tant qu’associations autonomes depuis le début du mois d’avril. L’A.D.A.P.E.I. du Doubs, c’est un poids lourd de l’insertion avec un chiffre d’af- faires annuel de 120 millions d’euros, 3 500 agréments pour 3 300 personnes handicapées accueillies et suivies (ce qui en fait désormais la deuxième plus grosseA.D.A.P.E.I. de France), et 1 600 professionnels salariés de la structu- re, répartis dans 70 établissements et services sur le territoire départemen- tal. L’idée de ce rapprochement des struc- Photos non contractuelles Les A.D.A.P.E.I. ne font plus qu’une La fusion des sept antennes A.D.A.P.E.I. du Doubs est effective depuis début avril. Les dirigeants de la nouvelle structure ouvrent une période de quinze mois de concertation avec le personnel pour convaincre tout le monde de l’intérêt de ce rapprochement. “Il n’y aura aucun plan social.” tures avait germé il y a quatre ans, elle s’est concrétisée en novembre 2011 et il a donc fallu encore plus d’un an pour la mettre en œuvre. Plusieurs raisons ont guidé cette fusion-absorption. “D’une part, chacune des sept A.D.A.P.E.I. avait certainement des choses à apprendre aux autres et l’idée est que chaque per- sonne handicapée doit pouvoir bénéfi- cier dumeilleur accompagnement.Ensui- te, il devenait fondamental que la “militance” soit centralisée pour éviter d’aller solliciter des partenaires de façon désordonnée. Enfin, il s’agissait d’ini- tier la création de fonc- tions supports communes afin de dégager des marges de manœuvre financières destinées à renforcer nos actions en faveur des familles” détaille Michel Clerc. “L’idée sous-jacente de cette fusion est vraiment de ne pas dégrader en quoi que ce soit, au contraire, l’accompagne- ment qui existe dans les

Michel Clerc, à gauche, président de cette nouvelle A.D.A.P.E.I. du Doubs, et Marc Bengel, le directeur général.

laisse néanmoins ouverte la porte au non-remplacement de certains per- sonnels amenés à partir. Ou alors à la possibilité d’augmenter certaines com- pétences, donc certains salaires, en n’écartant pas l’éventualité de baisser le nombre global de salariés… Une période de discussion de quinze mois avec les représentants du personnel vient de s’ouvrir.Au bout de cette pério- de, des accords de substitution devront être signés dans les six sections concer- nées par la fusion, les salariés de la septième section, celle qui absorbe les six autres, gardant leur statut actuel. Forte de cette fusion, la nouvelle A.D.A.P.E.I. du Doubs compte pour- suivre les actions engagées en matiè- re d’éducation, d’intégration par le tra- vail (1 700 des 3 300 handicapés suivis dans le Doubs ont un poste de travail

dans des structures adaptées) et de ges- tion de la fin de vie, un “nouveau” défi pour l’A.D.A.P.E.I. Pour le pôle travail de l’A.D.A.P.E.I., le grand projet actuel est la diversification des structures. “Par exemple à Montbéliard, on a mis en place une unité de production culi- naire et une cafétéria il y a quelques mois, pour compléter le savoir-faire des travailleurs jusque-là spécialisés dans la sous-traitance automobile pour Peu- geot” illustre M. Bengel. Malgré tous les efforts déployés par l’association, il reste deux domaines où le manque de réponses se fait le plus cruellement sentir depuis quelques années : la vieillesse et l’autisme. D’autres grands défis pour cette nou- velle association à dimension départe- mentale. J.-F.H.

70 établissements que nous gérons. L’ob- jectif est d’abord d’augmenter le niveau de compétences de nos équipes et si pos- siblement nous pouvons faire des éco- nomies d’échelle, nous les ferons” ajou- te Marc Bengel, le directeur général de la nouvelle structure. Le point sensible de cette fusion, ce sont les conséquences sociales. Si les quatre syndicatsmajoritaires présents au comi- té d’entreprise de l’A.D.A.P.E.I. se sont tous prononcés en faveur de cette fusion, ils sont émis pour la plupart des réserves, voire des avis négatifs, sur ses consé- quences en terme d’emploi. “On sacra- lise la masse salariale” répond Marc Bengel. Le directeur général le répè- te : “L’objectif de cette fusion n’est pas de faire des gains de productivité. Il n’y aura aucun plan social.” Ce qui signi- fie, en clair, aucun licenciement, mais

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