La Presse Bisontine 143 - Mai 2013
LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n° 143 - Mai 2013 31
CHALÈZE Une nouvelle association
Il faut sauver l’aqueduc d’Arcier Une association de sauvegarde de l’aqueduc romain qui ache- minait l’eau jusqu’à Besançon s’est constituée. Son objectif : préserver un ouvrage qui disparaîtra si rien n’est entrepris.
D e cette arche, 2 000 ans d’histoire nous contem- plent. Sans cet ouvra- ge, Besançon n’aurait
jamais acquis son statut de capi- tale régionale et serait peut-être resté un anonyme village posé au bord du Doubs. L’aqueduc
construit selon les estimations, entre l’an 60 et l’an 70 après J.- C., sous l’empereur romainVes- pasien, s’étend sur une dizaine de kilomètres de long, entre la source d’Arcier, sur la commu- ne de Vaire-Arcier et conduisait l’eau jusqu’à Besançon, sur l’actuel square Castan. De cet ouvrage d’art voulu par les Romains ne subsiste aujour- d’hui que 900 m de tronçons, dont certains sont envahis par la végétation, écroulés ou enco- re cachés. Mais “entre les por- tions enterrées et les portions détruites, seuls 500 m environ sont aujourd’hui visibles, contre 2 km en 1996” note Marie- Marthe Fauvel, passionnée du sujet. “L’ouvrage se dégrade à grande vitesse. C’est maintenant qu’il faut agir si on veut le sau- vegarder” ajoute Jean-Pierre Mettetal, fraîchement élu pré- sident de l’association “L’aqueduc d’Arcier, patrimoine historique” récemment créée par une poi- gnée de passionnés pour sau-
Certaines parties de cet aqueduc romain sont parfaitement visibles du promeneur (photo A.U.D.A.B.).
ver ce monument antique. L’aqueduc d’Arcier court sur cinq communes : Vaire-Arcier, Chalèze, Montfaucon, Morre et Besançon. Cet ouvrage hydrau- lique pourrait être un cadeau de l’empereur Vespasien à la capitale séquane en reconnais-
avant d’envisager les premières actions de sauvegarde. “Cer- taines parties situées sur des ter- rains privés ont même été trans- formées en couloirs, en niches pour statue, voire en barbecue” ajoute Marie-Marthe Fauvel. L’association nouvellement créée compte déjà une trentaine de membres. “Notre idée est de maintenir en état les parties les mieux préservées et les plus inté- ressantes, environ 500mau total. Il y a notamment une partie aérienne de cet aqueduc sur Cha- lèze. Les premiers travaux pour- raient démarrer dès l’année pro- chaine. Nous allons commencer à solliciter les financeurs poten- tiels : collectivités locales, Fon- dation du patrimoine, mécènes…” poursuit Jean-Pier- re Mettetal. À terme, l’idée est
de faire de cet aqueduc le sup- port de circuits touristiques et de découverte. Dimanche 14 avril, les bénévoles de l’association ont parcouru l’ensemble du tracé pour cibler les premières actions priori- taires à mener. Certes l’aqueduc d’Arcier n’aura jamais l’attractivité du pont du Gard. Il n’empêche : l’ouvrage millénaire vit peut-être ses der- nières décennies si personne ne se penche sur sa conservation. Si ce patrimoine n’est pas gran- diloquent, il mérite néanmoins une bienveillante attention. J.-F.H.
sance du loyalis- me des Séquanes envers Rome. Certains tron- çons sont situés sur des terrains communaux, d’autres sur des propriétés pri- vées, d’où la dif- ficulté première qui consiste à lever toutes les contraintes réglementaires
Un cadeau de l’empereur Vespasien.
Renseignements : Jean-Pierre Mettetal au 03 81 61 22 89
Ces pierres ont été édifiées il y a près de 2 000 ans.
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