La Presse Bisontine 143 - Mai 2013

RETOUR SUR INFO - LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 143 - Mai 2013

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Kelly Maîtrepierre se raconte dans “Laissée pour morte”

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Grand Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

L e livre de Kelly Maîtrepierre se lit comme un journal intime. Dans “Laissée pour morte”, la jeune femme de 25 ans raconte l’épouvantable agression dont elle a été victime le 16 mars 2002 à Saint-Vit. Ce jour-là, la collégienne est torturée par deux de ses copines âgées de 13 et 14 ans dans une vielle bâtisse rue de la Libération que les trois filles avaient l’habitude de fréquenter. Elle recevra

21 coups de couteau avant d’être traînée dans une cave où ses tortionnaires l’abandonneront. Elle par- viendra à s’en extraire avant d’être hospitalisée dans un état grave. Les deux jeunes adolescentes seront condamnées pour “actes de barbarie et de torture, tentative de meurtre avec préméditation”. Ce mons- trueux fait divers fera la une des médias nationaux. Aujourd’hui maman de deux enfants, Kelly a attendu d’être prête avant de raconter son histoire dans un livre qu’elle a commencé à écrire il y a trois ans. “Ces événements ont bouleversé ma vie. Ils font partie de moi, et c’est pourquoi j’ai besoin à présent de les rela- ter pour que les gens puissent se rendre compte de l’horreur que m’ont fait vivre ces deux personnes que je considérais à l’époque comme mes meilleures amies” confie Kelly qui se reconstruit petit à petit. “Elles ont tué ma vie. Je tente de tourner la page sur cette agres- sion terrible” dit-elle. Dans “Laissée pour morte”, l’auteur parle de sa vie d’avant sans aucun tabou à propos de l’alcool, la drogue, la débauche. Elle souhaite que son témoignage serve aussi de mise en garde à l’égard des jeunes. Kelly Maîtrepierre publie ce livre à compte d’auteur. Il est vendu 15 euros dans de nombreux bureaux de tabac de Besançon et de la région. Avec les bénéfices, Kelly voudrait pouvoir concrétiser un projet profes- sionnel, et habiter une maison avec ses enfants.

Le Sénat adopte le projet de loi sur la réforme bancaire

1 600 filiales que possèdent nos quatre banques généralistes, 400 se situent dans les paradis fis- caux. Or aujourd’hui, une grande partie de nos problèmes sont liés à l’évasion fiscale” disait-il dans notre dernière édition. C’est plus que jamais d’actualité… Le texte oblige les banques à publier des informations sur leurs activités à l’étranger, paradis fis- caux inclus. “En plus de leurs implantations, de leur chiffre d'affaires et de leurs effectifs, elles devront désormais rendre publics leurs bénéfices, leurs impôts et leurs subventions, dans tous les pays où elles disposent de filiales.” Le texte prévoit encore la créa- tion d’une agence de financement des collectivités territoriales et prive les dirigeants des banques révoqués de rémunération diffé- rées type stock-options. Il englo- be encore un certain nombre de mesures au bénéfice des usagers des banques.

L e 22 mars, le Sénat a adop- té à la majorité le projet de loi de réforme bancaire. Ainsi, il maintient le cap fixé par l’Assemblée Nationale qui avait approuvé un mois plus tôt ce texte qui propose de sépa- rer les activités les plus spécu- latives des banques de leur acti- vité de détail. Le texte doit maintenant être examiné en deuxième lecture à l’Assemblée Nationale. Jusqu’à présent, les parlementaires font mentir les sceptiques qui prétendaient que les élus reculeraient sous la pres- sion du lobby des banques, suf-

fisamment puissant pour les conduire à vider cette loi de sa substance. Membre de la com- mission des Finances, le dépu- té du Doubs Éric Alauzet est un des artisans de ce texte. Il a défendu un amendement ren- forçant l’étanchéité entre la banque de dépôt et sa filiale, et un autre prescrivant la transparence sur les filiales des banques dans l’ensemble des pays du monde. Cette dernière mesure qui doit permettre de lutter contre l’évasion fiscale est essentielle pour le par- lementaire. “On sait que sur les

Éric Alauzet est un des artisans de la réforme bancaire.

Dans ce livre, Kelly Maîtrepierre raconte son histoire sans tabou. Elle entre dans les moindres détails de son agression.

Rythmes scolaires : Chalezeule ouvre la voie

S ur les 281 communes du Doubs à avoir au moins une école, à peine 20 se sont engagées à appliquer la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée prochaine, soit 7,11 %. C’est peu. Dans celles qui ont répondu favorablement, seulement une dou- zaine dans toute la périphérie bisontine. Par- mi elles, la commune de Chalezeule, 1 259 habitants. Dans la bourgade proche de Besan- çon, les élus ont eu la chance d’abord d’avoir des enseignants favorables à la réforme. Les parents, consultés, ont indiqué leur préfé- rence pour le mercredi matin en tant que demi-journée supplémentaire (les enseignants étaient plus partisans du samedi matin). Le

conseil d’école et le conseil municipal ont emboîté le pas en donnant leur feu vert à cette mise en place dès la rentrée de sep- tembre 2013. “On a eu la chance d’avoir des interlocuteurs à peu près tous d’accord sur le principe. Ces discussions dans un bon climat nous ont permis d’avancer vite” se réjouit Joce- lyne Iwasenta, l’adjointe aux affaires scolaires. La solution retenue à Chalezeule est la suivan- te : “On a allongé la matinée de travail d’1/4 d’heure, jusqu’à 11 h 45, et on a baissé le temps de midi de 2 heures à 1 h 45. La classe se ter- minera à 15 h 30 et on aura donc une heure d’activités périscolaires entre 15 h 30 et 16 h 30” détaille l’élue. La mise en place de la réforme a été facilitée par le fait que Chalezeule dispo- se du personnel communal compétent travaillant déjà sur le temps scolaire et “qu’on doit juste redéployer.” Chalezeule profitera également des fonds d’amorçage promis par l’État pour “payer des intervenants qui nous permettront de mettre en place un vrai projet périscolaire” ajoute M me Iwasenta. De 15 h 30 à 16 h 30, les 109 enfants scolarisés l’an prochain à Chale- zeule se verront ainsi proposer des activités manuelles ou physiques, de la cuisine ou enco- re du jardinage afin que “chaque enfant y trou- ve son compte.” Chalezeule a également la chance de bénéficier à la rentrée prochaine de l’ouverture d’une cinquième classe.

Chalezeule est une des seules vingt communes du Doubs à engager la réforme dès cette année.

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