La Presse Bisontine 143 - Mai 2013

26 DOSSIER

La Presse Bisontine n° 143 - Mai 2013

VIE COURANTE

L’environnement de l’hôpital à construire Parkings, cigarettes et sirènes attendent des soins À l’hôpital, on se soigne. Des soins qui se rédui- sent en fumée à regar- der les poubelles débor- gare malfamée” s’exclame un habitué de l’hosto. Des cadres de santé ont d’ailleurs envoyé une missive à la direction pour qu’elle réagisse. Des milliers de personnes transitent chaque jour à Minjoz occasionnant de nouveaux désagréments comme la tranquillité

les barrières et déposer la per- sonne malade. Autre point à digérer pour le C.H.R.U. : le trafic. Aux Hauts- du-Chazal, plusieurs habitants se plaignent du bruit des sirènes. “Heureusement, la nuit, on n’en- tend rien”, témoigne un rési- dent, plutôt énervé contre les personnes qui se garent n’im- porte où. “Et je ne parle même pas de la poussière du fait des travaux” témoigne l’un d’entre eux. Prévisible, l’arrivée de 800 sala- riés supplémentaires ajoutée aux flux de patients engendre des désagréments. À l’inverse, cette actualité fait des heu- reux… à l’image des restau- rants rapides qui ont investi la proximité de la faculté de méde- cine. du tramway, la navette du per- sonnel, gratuite, dessert du lun- di au vendredi, toutes les dix minutes, le site Jean-Minjoz entre le parking provisoire de la route de Franois (200 places) et le hall dʼentrée du nouveau bâtiment niveau zéro. Un gain de temps pour les agents hos- pitaliers. Zoom Navette gratuite pour le personnel D epuis le 4 mars et jusquʼà la date de mise en service

des habitants des Hauts-du-Chazal. Le problème du stationnement semble se résorber pour les visiteurs.

dantes de mégots écrasés sur le parvis de l’établissement. “Le hall ressemble à une entrée de

Certes, il paraît délicat d’in- terdire - aux visiteurs ou au personnel - de s’en griller une devant les portes d’entrée du désormais nouveau centre hos- pitalier universitaire. Mais, des dispositions pourraient être prises pour inciter le fumeur à se diriger vers un espace plus éloigné de l’entrée en y ajou- tant des cendriers adéquats même si le passage de centaines de personnes par jour demeu- re un frein. L’établissement, en phase de rodage durant les travaux, a néanmoins passé la vitesse supé- rieure - en collaboration avec la Ville - pour régler le problè- me du stationnement des visi- teurs en attendant l’arrivée du tramway. Actuellement, le sys- tème de parkings gratuits pour les visiteurs - limité à une durée

Les cendriers remplis à craquer à deux mètres

de l’entrée principale.

de 2 heures - semble fonctionner. Aucu- ne voiture-ventou- se ne reste station- née, permettant de trouver assez aisé- ment une place. La Ville de Besançon a même décidé d’of- frir un tarif spéci- fique pour les per- sonnes en difficulté financière. En cas de mobilité rédui- te, il est toujours possible de passer

Plus de voiture- ventouse.

SANTÉ

L’amiante, épée de Damoclès Nouvelles inquiétudes

autour de l’amiante

Depuis le 11 avril, les techniciens ne travaillent plus dans les sous-plafonds de l’hôpital par mesure de précaution. Aurait-on caché des risques au personnel ?

R éunis en comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de tra- vail (C.H.S.C.T.) le 11 avril der- nier, les délégués du personnel ont pris une décision radicale en inter- disant au personnel technique de l’hô- pital de poursuivre les travaux dans les sous-plafonds de l’hôpital. Une mesure de précaution afin d’éviter toute exposition à l’amiante, ce sili- cate de magnésium cause principale du cancer broncho-pulmonaire ou de la plèvre. Un véritable retournement de situation. Il y a un an, lors d’une conférence de presse exceptionnelle, l’intersyndi- cale de l’hôpital avait réuni les jour-

nalistes pour leur annoncer qu’après 2010, “plus aucun salarié n’avait été en contact avec l’amiante.” En 2013, machine arrière. “Nous estimons qu’on nous a menti” rapporte un délégué

pris toutes les mesures pour que ses employés ne soient pas exposés, ce que conteste l’intersyndicale (C.F.D.T., C.G.T., Sud-Santé, F.O., U.N.S.A.). Ces derniers avaient rédigé une lettre ouverte au ministère de la Santé et à l’Agence régionale de santé (A.R.S.) en février 2012. Depuis, la police judi- ciaire de Dijon enquête sur demande du procureur sur ce problème, qui, rappelons-le ne concerne pas seule- ment Besançon mais également d’autres villes en France. Le chiffre de salariés bisontins concer- nés demeure délicat à quantifier mais le rapport de l’inspecteur du travail a effectivement conclu “à une infrac-

du personnel. Alors que les travaux de désa- miantage se déroulent à l’étage moins 2, ce sont encore six étages qui doi- vent être désamiantés pour un montant total d’environ 10 millions d’euros, laissant planer des interrogations. La direction de l’hôpital rappelait - en 2012 - avoir

“On nous a menti.”

Pour moins de 2 heures, le stationnement est gratuit.

tion de mise en danger de la vie d’au- trui.” Les personnes concernées sont néanmoins identifiées. Ce sont celles qui œuvraient par exemple dans la salle informatique de stockage, celles qui ont percé des trous sans combi- naison ou ont utilisé des colles pour les sanitaires à base de produits amiantés. Des fiches d’exposition permettraient aux salariés d’être pris en charge en cas de déclaration de la maladie. Elles ouvrent droit au suivi médical post- professionnel pour les personnes qui ont quitté l’établissement (retraités, préretraités, chômeurs, inactifs). Selon l’intersyndicale, “la direction aurait été en possession des infor- mations permettant de protéger ses

agents depuis 2006 et, de façon plus précise, depuis 2009, grâce à l’élabo- ration d’un diagnostic amiante avant travaux.” La direction, que nous avons tenté de joindre, n’a pas répondu à nos sol- licitations. Elle aurait toutefois pris des dispositions en créant une cellu- le “sécurité” dès 2008, recruté un pos- te d’ingénieur spécialisé dans l’ana- lyse et la prévention des risques, procédé au retrait total de l’amian- te sur le site Minjoz dans le cadre des travaux de modernisation et de mise aux normes ou encore présenté un plan de retrait présenté en 2010. Le C.H.S.C.T. n’est visiblement pas convaincu. À suivre. E.Ch.

En 2012, l’intersyndicale de l’hôpital aler- tait sur le danger de l’amiante. Un an plus tard, le problème est loin d’être résolu (photo archives L.P.B.).

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