La Presse Bisontine 143 - Mai 2013

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 143 - Mai 2013

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URBANISME

14 000 habitants Les portes de la Citadelle se dévoilent Des Prés de Vaux à Tarragnoz en passant par le secteur

Le quartier Saint-Jean est caractérisé par une popu- lation en hausse, et plus jeune que dans le reste de la ville.

Saint-Jean, les quartiers situés au pied de la Citadelle restent paradoxalement méconnus. L’A.U.D.A.B. les a passés au scanner.

C e quartier ne sera pas desservi par le tram- way. Il est pourtant cen- tral, au cœur historique et antique de Besançon. C’est aussi par ce quartier que les touristes accèdent à la Cita- delle, avec toutes les difficul- tés que l’on connaît. Il est proche des nouveaux phares culturels de Besançon, Rodia et Cité des arts. Pourtant, le quartier Saint- Jean est encore méconnu, com- me isolé du reste de la ville. Alors, c’est d’abord pour “mieux connaître ce quartier, son poten- tiel et sa relation aux autres quartiers de la ville” que l’agence d’urbanisme du Grand Besan- çon a engagé une enquête sur son potentiel de développement. Ce secteur dit des “portes de la Citadelle” compte près de 14 000 habitants (13 600 en 2008). Il regroupe donc plus d’un Bison- tin sur 10. Sur le plan démo- graphique, il se démarque du reste de la ville. “Il a connu une croissance démographique d’environ + 5 % entre 1999 et 2008, ce qui distingue ce sec- teur par rapport au centre élar- gi (- 2 %) et au reste de Besan- çon (0 %). L’analyse de l’évolution de la population montre donc que dans les dernières années

Plus largement émergent quelques idées pour faciliter la liaison entre les différentes par- ties des portes de la Citadelle. Ainsi l’agence d’urbanisme sug- gère-t-elle par exemple de créer de nouveaux ponts sur le Doubs. “Alors que le bord Est du Doubs compte deux ponts successifs et une passerelle piétonne sur le périmètre d’étude, le bord Ouest ne possède qu’un seul pont, étroit (N.D.L.R. : celui de Mazagran). Des nouveaux franchissements pourraient améliorer les liai- sons inter-quartiers, notamment le passage du Doubs par les modes doux au niveau de l’île des Grands Bouez” évoque l’agence. L’autre atout de taille de ce secteur, c’est qu’il permet de maintenir un rapport ville- nature immédiat de par sa situa- tion décentrée. À l’arrière de la Citadelle, côté Sud, les urbanistes bisontins suggèrent l’aménagement d’un panorama qui offrirait à la fois un point de vue unique sur les forts Chaudanne, Bregille ain- si que sur les forts Tousey et Trois-Châtels, “mais aussi une alternative à l’accessibilité de la Citadelle.”

ce secteur a gagné des habitants, contrairement à ce qu’on pour- rait croire” note l’A.U.D.A.B. Autre particularité de ce sec- teur : la jeunesse de sa popu- lation. Près de quatre habitants sur dix sont âgés de 15 à 29 ans. La présence importante d’institutions (Conseil régional, C.I.O., D.I.R.E.C.C.T.E., tribu- nal administratif, rectorat, centre régional du livre…) crée également une dynamique propre à ce quartier. S’il est assez difficilement acces- sible, ce secteur de Besançon voit également évoluer à la haus- se le nombre de commerces. “Des hôtels plutôt haut de gamme se sont aussi installés récemment. Le monde socio-économique a sans doute compris le potentiel de ce quartier. Il y a par ailleurs des cours magnifiques, des espaces très bien conservés mais en même temps quelques pro- priétés délabrées. Ce secteur a tout pour devenir un quartier d’excellence. Mais il faut qu’il soit plus lisible” résume le direc- teur de l’A.U.D.A.B.Michel Rou- get. D’où la suggestion faite par l’agence de “réaliser des inter- ventions de rénovation, d’aménagement de la voirie et des espaces publics.”

Les phrases-cultes des élus bisontins Conseil municipal du 26 mars 2013 Les perles du conseil Jean-Louis Fousseret a ouvert la séance par un message de fermeté adressé à des individus néo-nazis qui se sont récemment manifestés à Besançon : “Nous n’accepterons pas qu’une poignée de néo-nazis s’installe à Besançon et prospère. Les antisémites, les racistes, les colporteurs de haine ne sont pas les bienvenus. Nous les combattrons.” Monique Ropers (U.D.I.), ironise à propos de la réforme sur les rythmes scolaires que la municipalité de Besançon appliquera à partir de 2014. “Les fondamentaux sont lire, écrire, compter. J’en ai vu des réformes passer et même trépasser. La frénésie des réformes n’a pas cessé depuis 40 ans. Plus il y en a et plus le niveau baisse. Vous dites que les rythmes scolaires sont impossibles aujourd’hui. Mais nos générations Monsieur le Maire, ne devraient-elles pas demander une pension d’invalidité pour des rythmes scolaires trop élevés ? Avouez que le résultat de la torture que nous avons subie n’est pas si mal. Je ne comprends pas cette logique de travailler moins.” Réponse de Jean-Louis Fousseret : “L’idée de la réforme n’est pas de travailler moins, mais de travailler différemment. L’école d’aujourd’hui n’est plus celle que nous avons connue. Quand j’ai démarré ma scolarité, il n’y avait pas Internet, pas de télévision. Il faut considérer que la société a changé, et que pratiquer du sport, du théâtre, de l’informatique, va permettre aux enfants d’être plus en phase avec la société.” Pascal Bonnet U.M.P. réagit : “On ne sait pas encore ce que va coûter la réforme des rythmes scolaires à Besançon. Avez-vous les moyens de la porter, alors que l’État se désengage ? Vous avez été suffisamment inquiet pour qu’on vous alerte sur ce point.” Réponse de Jean-Louis Fousseret qui souhaite éviter que le débat municipal glisse sur les questions de politique nationale : “Je suis localo-local. Beaucoup rêvent de faire de la politique nationale, ou en ont rêvé… Moi-même j’ai rêvé d’en refaire…” Jean Rosselot (U.M.P.) enchérit : “Monsieur le Maire, vous nous avez tellement apitoyés par vos gémissements et vos plaintes, que nous sommes surpris de cette lacune dans votre exposé d’occulter les charges qui résultent de cette réforme.” Jean-Louis Fousseret s’agace qu’il y ait eu des fuites dans la presse du rapport de la commission transparence qui a travaillé sur les liens entre la Ville et le Pavé dans la mare. Des fuites qui ont été “organisées par la majorité” selon Michel Omouri (U.M.P.) : “Je déplore qu’un certain nombre de personnes ne puissent pas se taire. Il vaut mieux que je ne sache pas qui est l’auteur de ces fuites car je serai impitoyable. C’est inacceptable.” Jean-Sébastien Leuba (P.S.) donne son avis sur ce rapport, sachant que c’est suite à ses interrogations soulevées en septembre dernier, que la commission transparence a été mise en place : “La divergence avec la majorité concerne un dossier. La commission est allée au-delà de mes attentes.” Alors que la réconciliation entre Jean-Sébastien Leuba et la majorité se tricotait doucement, Frank Monneur (P.S.) a provoqué un nouveau clash en qualifiant “d’anomalie de comportement” la position défendue par Jean- Sébastien Leuba en septembre 2012. La réaction de ce dernier ne s’est pas fait attendre. Piqué au vif, il s’est levé et a quitté la salle sous les applaudissements de l’opposition municipale qui a salué son “courage.” Le Maire n’a pas cautionné les propos de Frank Monneur. Jean-Louis Fousseret tacle Martine Jeannin (Centre droit) qui compare le taux d’imposition de Besançon à celui de Morteau : “Il faut nous comparer avec les villes de même strate. Si vous allez au Gratteris, vous verrez que les habitants paient moins d’impôts car il n’y a pas les mêmes services. Je suis sûr aussi que les gens de Morteau paient plus d’impôts que ceux de Fuans.”

J.-F.H.

SOCIAL Le président du C.E.S.E. Jean-Paul Delevoye

en visite à Besançon

Le président du Conseil économique, social et environnemental (C.E.S.E.)

L’ ancien sénateur U.M.P. et ministre de la Fonction publique sous Chirac, deve- nu ensuite Médiateur de la République, préside depuis 2010 le Conseil écono- mique et social. Il est venu le 4 avril dernier à Besançon distiller un peu de sa hauteur de vue sur les changements que notre société connaît. Selon lui, “la société connaît un changement d’envergure autour de deux grands phénomènes : un bouleversement énergétique et une révolution dans les communications. Cette métamorphose s’accompagne d’un changement culturel profond puisqu’il s’agit d’anticiper.” Ce gaulliste pragmatique en a profité pour jus- tifier si nécessaire l’utilité du C.E.S.E., souvent décrié, en affirmant que la société actuelle avait d’autant plus “besoin de lieux d’apaisement et de synergies des intérêts plutôt que de division.” Selon M. Delevoye, le rôle du C.E.S.E. est jus- tement “d’anticiper un certain nombre de sujets de société et de nourrir la réflexion politique, comme récemment il l’a fait sur la politique éner- gétique. Le C.E.S.E. doit s’exprimer dans un calendrier oxygéné, dépassionné, et cultiver cet- a fait une halte à Besançon le 4 avril dernier pour parler aux étudiants de choc de compétitivité et de choc culturel.

te curiosité sur les principaux sujets de société.” Dans une période où “on a trop tendance à pri- vilégier le conflit” , il exhorte aussi les étudiants de son auditoire à retrouver “le sens du risque.” Le matin, Jean-Paul Delevoye avait fait une intervention remarquée à Frasne, lors de l’assemblée générale de la fédération départe- mentale des coopératives laitières. Du gaullis- me, il affirme toujours avoir gardé cette “indé- pendance de la pensée.” Jean-Paul Delevoye a été reçu par Jean-François Robert, le président du Conseil économique et social régional.

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