La Presse Bisontine 142 - Avril 2013

A g e n d a

La Presse Bisontine n° 142 - Avril 2013

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“Il faut continuer à soutenir toute la chaîne de l’art contemporain” Pour mieux communiquer et être plus visibles du grand public, des structures qui travaillent pour l’art contemporain se sont fédérées en 2011. Elles forment ensemble le Besançon Réseau Art Contemporain (B.R.A.C.) qui crée l’événement à l’occasion de l’inauguration de la Cité des Arts en avril. GALERIES - CORINNE LAPP-DAHOUI ET JEAN GRESET

L a Presse Bisontine : Le Besan- çon Réseau Art Contemporain a été créé en novembre 2011. Qui participe au B.R.A.C. et dans quel but ? Jean Greset et Corinne Lapp-Dahoui : Le B.R.A.C. est une association de douze structures bisontines (voir encadré) qui ont un lien avec l’art contemporain. Il y a des galeries privées, des maisons d’éditions, des associations et Repères Les structures membres du B.R.A.C. Allégorie Réelle/Édition Untitled Artyevents/Ronchaux Room Centre dʼart Le Pavé dans la Mare Encasou Galerie Jean Greset Galerie Omnibus Lʼartothèque de Besançon Les éditions de

l’Institut Supérieur des Beaux- arts. Cette fédération répond à deux objectifs : augmenter la lisi- bilité de l’art contemporain à Besançon en ayant une commu- nication conjointe, et organiser deux fois par an un événement, au printemps et à l’automne. Pour l’instant, nous sommes can- tonnés à la capitale régionale mais nous espérons nous étendre sur toute la Franche-Comté. Le B.R.A.C. défend le pluralisme avec cette idée que des formes d’expression différentes peuvent exister dans des lieux différents. Nous sommes contre la pensée unique. L.P.B. : Existe-t-il d’autres réseaux de ce type ailleurs en France ? J.G. et C.L.-D. : Oui. Beaucoup de réseaux locaux, régionaux, se sont constitués dans le même but que le nôtre. Parfois ce sont les collectivités qui les portent. En novembre, en tant que B.R.A.C., nous avons assisté à une réunion des réseaux d’art contemporain organisée à Strasbourg. Nous avons pu constater l’importance qu’il y a à se fédérer dans le contexte actuel. Si tous les lieux d’exposition n’ont pas besoin du B.R.A.C. pour exister, il y a d’autres petites structures pour qui le travail en réseau est très important. L.P.B. : Dans certaines régions, ce sont donc les collectivités qui soutiennent

ces réseaux. Par qui êtes-vous soute- nus à Besançon ? J.G. et C.L.-D. : Nous attendons des soutiens de la Ville de Besançon qui nous aide déjà pour l’impression de documents, et du Conseil régional. Pour l’instant, c’est de la Suisse que le B.R.A.C. a reçu le plus de fonds dans le cadre de l’exposition “We Suis- se” que nous avons organisée en octobre dernier et dont le but était de présenter des artistes d’origine helvétique. Les trois quarts du financement de ce pro- jet ont été assurés par la fonda- tion Pro Helvétia. Cet organis- me soutient directement les opérations qui assurent la pro- motion des artistes suisses à l’étranger. L.P.B. : Comment expliquez-vous qu’il y ait une telle différence dans le rap- port à l’art contemporain entre la Fran- ce et la Suisse ? J.G. et C.L.-D. : La différence est que l’art contemporain est très présent en Suisse. Il l’est moins en France. Il y a énormément de fondations, et tout une organi- sation qui travaille à la promo- tion de l’art contemporain sous toutes ses formes. Tout n’est pas négatif en France. Mais il faut reconnaître que le soutien de l’État à l’art contemporain a ten- dance à diminuer. Le risque est que demain ne survivent que les gros vaisseaux de la culture. L’autre problème est que notre

Cet aspect financier va à l’encontre de la philosophie du B.R.A.C. L.P.B. : Forts de cette expérience, allez- vous continuer à travailler avec la Suis- se ? J.G. et C.L.-D. : Nous avons intérêt à travailler avec nos voisins suisses. Le succès de l’exposition “We Suisse” en est la preuve. Elle sera donc renouvelée. L.P.B. :La Communauté d’agglomération du Grand Besançon engage une réflexion sur l’opportunité d’installer des œuvres d’arts sur le parcours du tramway com- me cela se fait dans d’autres villes. La discussion est embryonnaire et il n’y a pas de budget pour cela dans

pays est frappé par le centralis- me. Tout se passe à Paris. Les décisions se prennent là-bas, et le marché est là-bas aussi. Alors que chez nos voisins suisses ou allemands, l’art contemporain est partout. L.P.B. : Faut-il comprendre que l’art contemporain est plus démocratisé en Suisse ? J.G. et C.L.-D. : Nos voisins suisses sont formés à l’art contemporain. Dans ce pays, les enfants sont initiés à cette culture. En Franche-Comté, il n’y a pas de musée dédié à cet art, ce qui pri- ve le public d’un accès direct à cette culture et donc de références dans ce domaine. Le F.R.A.C. va jouer partiellement ce rôle d’éveil à l’art contemporain. Les médias ont également un rôle à tenir. Or, en France, on ne parle de l’art qu’à travers la valeur vénale des œuvres. Le plus sou- vent, le sujet émerge dans l’actualité que lorsque le prix de vente d’un tableau atteint par exemple des records. Malheu- reusement, pour beaucoup de personnes qui reçoivent ce mes- sage, l’art n’est plus qu’une his- toire d’argent et de spéculation.

tiative est d’amener l’art contem- porain dans des lieux de forte affluence. Il semblerait en effet que l’Agglo réfléchisse à un pro- jet de parcours artistique le long du tramway. Nous espérons être associés dans le choix des artistes, et pouvoir faire des propositions le cas échéant. Le B.R.A.C. a une mission d’expertise artistique. En cela nous souhaitons être consultés dans les décisions qui seront prises dans cette ville, au même titre que d’autres struc- tures telles que le Fonds Régio- nal d’Art Contemporain pourrait l’être également. Il nous semble important que le choix des artistes et des œuvres se fasse de préfé- rence avec les acteurs locaux et pas avec des personnes exté- rieures. L.P.B. : Le Fonds Régional d’Art Contem- porain ouvre ses portes en avril. Per- cevez-vous ce nouveau pôle culturel plutôt comme un allié ou comme un concurrent au B.R.A.C. ? J.G. et C.L.-D. : Le F.R.A.C est por- teur selon nous. Il ouvrira des horizons différents sur l’art contemporain et permettra au public de se forger une culture. Nous pouvons imaginer par

l’immédiat. Qu’en pen- sez-vous ? Attendez- vous que le B.R.A.C. soit associé à la dis- cussion ? J.G. et C.L.-D. : A Dijon, à Stras- bourg, àMarseille, les usagers du tram découvrent des œuvres d’art sur le parcours du tramway. Le prin- cipe de cette ini-

“Nous sommes contre la pensée unique.”

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