La Presse Bisontine 142 - Avril 2013
LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n° 142 - Avril 2013
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THISE
La campagne des municipales lancée ? Le conseil municipal au bord de la crise de nerfs
“Ç a sent le soufre à Thi- se, la commune est au bord de l’implosion” commente un administré de la commune. Le conseil municipal
Le rejet du Plan local d’urbanisme par une majorité de conseillers municipaux à Thise provoque une crise. Le maire, mis en minorité, dénonce une trahison de son premier adjoint. Ambiance.
du 15 février dernier à Thise marquera certainement un tour- nant définitif pour le mandat de Bernard Moyse. Le maire élu en 2008 a été mis en minorité, par 11 voix contre 8 (et 2 abs- tentions) par ses collègues adjoints et conseillers munici- paux à l’occasion du vote du Plan Local d’Urbanisme (P.L.U.). Ce n’est pas tant le rejet de ce texte pourtant fondamental pour le développement de la com- mune de Thise qui irrite le mai- re, mais la façon dont ce vote- sanction est survenue, sans qu’il s’y attende. “D’autant que lors des précédentes réunions de municipalité, ce P.L.U. avait été approuvé quasiment à l’unanimité. C’est clairement une trahison. Le premier adjoint Alain Loriguet m’a planté un couteau dans le dos. C’est quel- qu’un qui veut être calife à la place du calife” n’hésite pas à affirmer le maire Bernard Moy- se. Conséquence probable : le retrait de leur délégation (et donc de leur indemnité) aux élus “dissidents”. “C’est une hypothèse que l’on étudie sérieu- sement” confirme M. Moyse qui a pris attache auprès des ser- vices de la préfecture pour agir en conformité avec la loi. De leur côté, les élus qui ont voté contre le P.L.U. reprochent au maire et à ses proches un manque de communication autour du projet, et dénoncent les méthodes “autoritaires” du premier magistrat. “Ceux qui râlent aujourd’hui, on ne les a jamais vus. Il y a déjà eu plus de 100 heures de débat autour de ce P.L.U. ” commente l’adjoint à l’urbanisme Jacques Chou- teau, soutien du maire. Clairement, les hostilités sem- blent lancées à Thise pour les prochaines municipales de mars 2014. Cependant, le pre- mier adjoint Alain Loriguet ne veut pas confirmer ses inten- tions de monter une liste, pour l’instant : “Le P.L.U. n’est vrai- ment pas un prétexte, plusieurs élus se sont posé des questions auxquelles ils n’ont pas eu de réponse. Ce P.L.U. doit être retra- vaillé afin qu’il puisse être voté rapidement. Mais pas en l’état. Certains prennent cette réaction
comme le début de la campagne élec- torale, il n’en est rien. Ce n’est pas en projet actuel- lement” affirme M. Loriguet.Avec ses collègues adjoints Lauren- ce Guibret et Maryse Benth, ils dénoncent un “excès d’autoritarisme du maire.” “A un moment donné, qui trahit ? C’est plutôt celui qui présente le projet qu’il souhaite fai- re passer sans lever toutes les incertitudes autour de ce pro- jet. C’est plutôt nous qui avons
“Il veut être calife à la place du calife.”
Le maire Bernard Moyse envisage de retirer leur délégation à ces adjoints
l’impression d’avoir été trahis dans cette histoire” disent-ils. De son côté, le maire Bernard Moyse estime que ses nouveaux adversaires “nous fournissent par leur attitude de sérieux argu- ments pour notre prochaine cam- pagne.” Le tableau est posé à Thise qu’on croyait tranquille bourgade de 3 265 habitants aux portes de Besançon. La question du P.L.U. en devien- drait presque anecdotique au regard du putsch provoqué à ce conseil municipal. Pourtant, ce document préparé depuis plus de sept ans était arrivé au bout des longues procédures prépa- ratoires. Les élus réfractaires ont agité le chiffon rouge de la densification urbaine et de la mixité sociale pour attiser les oppositions à ce texte. Un col- lectif de Thisiens anti-P.L.U. a fait entendre sa voix. Ses membres étaient présents lors des derniers conseils munici- paux pour apporter une pres- sion supplémentaire au maire. Le maire, qui écarte l’hypothèse d’une démission dit vouloir “tout faire pour que le P.L.U. abou- tisse. On essaiera de le faire pas- ser avant l’été” espère le maire sans doute très affaibli politi- quement par cet épisode.
entrés en issidence.
AMÉNAGEMENT Le calendrier des travaux n’est pas arrêté 2 x 2 voies Devecey-École-Valentin : place à la bataille financière Si l’État a les coudées franches sur le plan juridique, il doit maintenant revoir le plan de financement du projet de mise à 2 x 2 voies de la R.N. 57 entre Devecey et École-Valentin. Pour commencer, 3 kilomètres devraient être réalisés. L’ association de Défense de Châ- tillon-le-Duc ferraille contre l’État depuis plus de vingt ans
d’euros ont déjà été investis dans la réalisation de l’échangeur de la R.D. 1 qui mène à la gare T.G.V. d’Auxon. Compte tenu du contexte économique, l’État va revoir ses ambitions à la bais- se dans cette affaire. Pour commencer, ce ne sont pas cinq, mais trois kilomètres de route entre École-Valentin et l’échangeur qui seront mis en 2 x 2 voies. Le coût de l’opération est évalué à 38 millions d’euros. “C’est le secteur le plus chargé en trafic. Cela permettrait de le soulager” indique la D.R.E.A.L. Une partie du financement figure au programme de modernisa- tion des itinéraires routiers dans lequel le Conseil régional a fait un effort sup- plémentaire en faveur de ce projet. En mai 2012, lorsqu’elle a signé l’accord-cadre du P.D.M.I., la Région a annoncé qu’elle s’engagerait à hau- teur de 12,5 millions d’euros. En plus de cet accord, les services de l’État devraient faire une demande de crédits supplémentaires auprès du ministère compétent en 2014. Pour cela, le dossier devra être par- faitement ficelé pour avoir des chances d’être retenu dans un contexte de res- trictions budgétaires. Or, il faut reprendre les études qui ont été rom- pues par la procédure judiciaire afin d’affiner les coûts, et toutes les acqui- sitions foncières ne sont pas termi- nées. “Le calendrier de travaux est en
cours de réflexion. On se donne tous les moyens de faire avancer de projet dans les meilleures conditions. Nous mettrons tout en œuvre pour que la consultation des entreprises puisse démarrer au plus vite” annonce la D.R.E.A.L. Franche-Comté. Ces incer- titudes laissent penser que les pelle- teuses ne débarqueront pas demain sur le chantier. T.C.
dans le projet de mise à 2 x 2 voies de la R.N. 57 entre École-Valentin et Devecey dont elle conteste le tracé. Le 7 février, elle a perdu une bataille devant la Cour administrative d’appel de Nancy. Cette dernière a cassé la décision du Tribunal administratif de Besançon qui le 2 août 2011 avait annulé laDéclaration d’Utilité Publique du projet routier, ce qui a eu pour conséquence de le stopper net. L’association a encore un mois pour se décider à poursuivre le combat judi-
J.-F.H.
ciaire en le portant cet- te fois-ci devant la Cour de cassation. Si l’État a pour l’instant les coudées franches sur le plan juridique, il n’est pas enmesure d’engager le chantier. Il doit enco- re lever la barrière finan- cière. La Direction régio- nale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (D.R.E.A.L.) estime aujourd’hui entre 70 et 75 millions d’euros le coût des 5 kilomètres de route à construire, sachant que sur cette enveloppe 12 millions
Les 3 kilomètres qui séparent École- Valentin de l’échangeur R.D. 1 seraient
38 millions d’euros.
réalisés en priorité. Le coût est estimé à 38 millions d’euros.
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