La Presse Bisontine 142 - Avril 2013

BESANÇON 14

La Presse Bisontine n° 142 - Avril 2013

SOCIAL Planoise, la Grette, Clairs-Soleils 7 844 enfants vivent dans la précarité à Besançon Le dernier rapport sur l’analyse des besoins sociaux met en exergue la pauvreté des enfants qui vivent dans des familles à bas revenus dans la capitale régionale. Les enfants confrontés à ces situations ont plus de difficultés d’expression, de carences alimentaires, et manquent de repères positifs.

elles-mêmes leurs enfants” précise l’enquête. Le public des 16-17 ans est le moins touché par la pauvre- té. La répartition des familles à bas revenu avec enfant(s) est inégale sur le territoire bisontin. On les retrouve principalement dans les zones urbaines sensibles comme la Grette, Palente-Orchamps, Clairs- Soleils et Planoise. “Les moins de 15 ans sont particulièrement nom- breux dans les zones urbaines sen- sibles. On atteint un nombre d’enfants pauvres très élevé dans certains secteurs comme celui d’Ile- de-France qui en compte plus de 700.” Ils sont 564 à Cassin, 530 à Diderot et par comparaison, 187 à Saint-Ferjeux. L’analyse des besoins sociaux éta- blit un lien entre la pauvreté des enfants et le fait qu’ils vivent dans

des familles monoparentales plus sensibles à la précarité. À Besan- çon, 31 % des enfants allocataires vivent dans une famille monopa- rentale. L’inactivité des parents est aussi un facteur de pauvreté. “Les enfants sous le seuil de bas de reve- nu sont 77 % à avoir au moins l’un des parents n’ayant pas d’activité.” Ajoutons que 2 509 jeunes bison- tins sont dans une famille mono- parentale dont le parent est inac- tif. À l’inverse, 506 enfants pauvres ont des parents qui travaillent tous les deux. Mais ils ont des emplois précaires qui en font des travailleurs pauvres.Aujourd’hui, plus de 4 000 enfants vivent dans des familles qui perçoivent le R.S.A. (revenu solidarité active). La précarité des situations n’est pas sans conséquence pour l’enfant

qui “manque de repères positifs notamment en matière de réussite professionnelle.” Ces enfants ren- contrent également des difficultés d’expression. “Sans bien sûr lier automatiquement pauvreté et échec scolaire, cette faiblesse en vocabu- laire peut se concrétiser à l’école par des retards dans le cursus. Plus tard, la recherche d’un stage ou d’un emploi peut s’en trouver plus ardue.” Pauvreté va souvent de pair avec une vulnérabilité sanitaire plus forte, notamment sur des questions alimentaires. “Les difficultés d’équilibre alimentaire s’expliquent en partie par le désir des parents de vouloir faire plaisir ou satisfai- re l’enfant différemment afin de compenser les frustrations liées à d’autres manques.” T.C.

La précarité des enfants est observée principalement dans

les zones urbaines sensibles.

U ne fois par an, la Ville de Besançon et le C.C.A.S. publient un rapport sur l’analysedes besoins sociaux. La dernière enquête vient de paraître. Elle met en exergue la pauvreté des enfants dans la capi- tale régionale qui vivent dans des familles à faible revenu. À la lectu- re de ce document, on apprend qu’en 2011,22 000 personnes vivaient sous le seuil de bas revenus. “Plus d’un tiers avaitmoins de 18 ans,soit 7 844

enfants (les moins de 18 ans repré- sentent 17,8%de la population). Les jeunes enfants et les adolescents sont souvent plus pauvres que le reste de la population.” Les 3 à 5 ans sont proportionnelle- ment plus nombreux à être impac- tés par la pauvreté. “L’arrêt de cer- taines aides versées par la Caisse d’Allocations Familiales peut expli- quer ce phénomène. Les familles pauvres activent peu les aides à la garde d’enfant puisqu’elles gardent

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