La Presse Bisontine 136 - Octobre 2012

ÉCONOMIE 46

La Presse Bisontine n° 136 - Octobre 2012

INDUSTRIE

Retour sur information HORLOGERIE : L’ATOUT SUISSE Le dossier de notre dernière édition avait pour thème le potentiel industriel du Grand Besançon analysé sur la base d’une étude de la Chambre de Commerce et de l’Industrie du Doubs. Selon la C.C.I., il est encore pos- sible de recréer une dynamique forte autour de l’horlogerie en s’adossant à la Suisse. L’enjeu pour les indus- triels est de se positionner comme sous-traitant de premier choix des grandes marques horlogères. Certains le sont déjà. Nous avons posé la question à Jean-Daniel Pasche, président de la Fédération Patronale Horlogère, sur l’intérêt d’une coopération industrielle transfrontalière. Erratum Dans notre précédent numéro, une erreur technique d’impression EN BREF Jean-Daniel Pasche “Nous reconnaissons les compétences françaises” ANALYSE

indépendante de la rédaction a abouti à l’insertion de la page 6 à deux endroits différents de La Presse Bisontine. Les deux articles qui auraient dû être publiés dans ce précédent numéro le sont dans celui-ci. Nos excuses à tous nos lecteurs. Jeune public La Ville de Besançon vient d’éditer une plaquette tirée à 10 000 exemplaires, qui recense tous les spectacles jeune public programmés cette année au Théâtre de Besançon, au C.D.N., à la M.J.C. de Palente, à la Le 16 octobre, c’est la journée mondiale de la colonne vertébrale : les chiropracteurs consulteront gratuitement ce jour-là. L’Association française de chiropratique mobilise les chiropracteurs qui proposeront ce jour-là une évaluation gratuite des dysfonctions vertébrales et des troubles de l’appareil locomoteur. Les rendez-vous pourront être participant à l’opération. Leurs coordonnées sont disponibles sur le site www.chiropratique.org Pique-nique Suite à la semaine européenne de la mobilité, B.G.E. Franche-Comté, Energy Cities, Altédia et Franche-Comté Formation invitent à la quatrième édition du “Pique-nique Vélo” le jeudi 27 septembre entre 12 heures et 14 heures au 2, chemin de Palente à Besançon Avec présentation du concept de Plan de Déplacements d’Entreprise, présentation des services Auto-Cité et Vélo-Cité, essai de vélos électriques… Plat principal et boisson offerts. Amnesty Le 29 septembre à 20 h 30 au petit Kursaal à Besançon, la compagnie de théâtre “Coloquinte” se produit avec “L’émission de télévision” jouée au profit d’Amnesty International. Cette pièce sera également jouée le 30 septembre à 17 heures au même lieu. Renseignements au 06 87 01 42 21. Rodia ou encore à l’Espace Planoise. Renseignements au 03 81 61 50 50. Chiropraxie pris auprès des chiropracteurs

Au contraire il laissera toujours une place à l’importation, par les industriels suisses, de com- posants fabriqués en dehors de nos frontières. L.P.B. : Cartier va engager la construc- tion d’une manufacture de joaillerie aux Brenets à deux par de la frontiè- re française. Pourtant elle ne l’a pas franchie pour s’installer en France. À quoi est lié le pouvoir d’attraction de la Suisse ? J.-D.P. : Les marques investis- sent en Suisse car elles y trou- vent des conditions favorables pour se développer. Il y a une concentration de compétences sur un petit territoire. En effet, historiquement l’industrie hor-

époque, en Suisse nous avons eu une stratégie globale horlo- gère qui a porté ses fruits. En définitive, les entreprises devaient suivre les instructions données par les fédérations notamment. Nous sommes pas- sés à un autre cap. Il y a eu une démobilisation qui a permis aux entreprises de reprendre leur liberté pour mieux se dévelop- per. Elles demandent une liber- té d’action pour progresser, d’un point de vue du droit du travail par exemple. C’est cette liberté qui leur permet de rester com- pétitives dans un contexte inter- national où il faut l’être de plus en plus. Propos recueillis par T.C.

logère s’est tou- jours développée sur l’Arc Juras- sien, le long de la frontière de Genève à Bâle. La notion de clus- ter (pôle de com- pétence) est très importante. L.P.B. : Par rapport à l’expérience suisse,

Le président de la Fédération patronale Horlogère livre son point de vue sur les relations industrielles franco-suisses en matière d’horlogerie.

L a Presse Bisontine : Quel gen- re de partenaire industriel est la France dans votre activité ? Jean-Daniel Pasche : La France est déjà un fournisseur impor- tant de l’horlogerie suisse. On importe principalement des bracelets, des composants, quelques boîtes, des cadrans ainsi que des montres termi- nées. Nous reconnaissons les compétences françaises en matière d’horlogerie y compris du point de vue de la forma- tion.

L.P.B. : Peut-on aller au-delà dans les échanges industriels ? J.-D.P. : Est-ce qu’on peut aller plus loin ? Ce n’est pas à la Fédé- ration de répondre à la question. En réalité, chaque entreprise choisit les fournisseurs avec les- quels elle veut travailler. Nous ne donnons pas de directive. L.P.B. : À l’inverse, est-ce que l’exi- gence du Swiss Made peut fermer la porte à des fournisseurs étrangers ? J.-D.P. : Le Swiss Made n’a pas fonction à fermer la frontière.

“La notion de cluster est très importante.”

est-il possible selon vous de mettre en place une stratégie industrielle glo- bale pour restructurer et dynamiser l’industrie horlogère française ? J.-D.P. : Est-ce possible d’avoir une stratégie globale ? La ques- tion n’est pas simple. À une

HORLOGERIE Une étude sur les besoins 1 796 emplois seront créés d’ici 2016 Les besoins en personnels dans l’horlogerie et les

pallié par la formation interne en entre- prise et par la formation de type modu- laire proposée aux adultes” dit la conven- tion. Pour en arriver à une telle conclusion, 66 % des entreprises ont participé à l’en- quête, soit 184 entités (environ 36 620 emplois). “C’est très satisfaisant car tous les secteurs sont représentés avec des entre- prises de Bienne, La Chaux-de-Fonds et au Sentier (Vallée de Joux).” L’horloge- rie a le vent en poupe. À elle de ne pas manquer le virage de la formation d’au- tant que le savoir-faire disparaît à mesu- re que les horlogers partent en retraite. De nombreux anciens salariés aujour- d’hui en repos sont d’ailleurs rappelés par leurs entreprises en consultant pour venir former la nouvelle garde. E.Ch. Autres actions : doubler la proportion dʼhorlogers dans le domaine professionnel du rhabillage, valoriser les métiers de la mécanique, en mettant lʼaccent sur les activités dʼétampage et de décolletage, pérenniser les formations privées en maintenant par exemple en nombre suf- fisant les entreprises partenaires. “Augmenter le nombre d’entreprises formatrices” Sur la base de cette enquête, la conven- tion détermine les mesures et les actions correctrices pour les 5 prochaines années. “Il faut faire de la formation duale une priorité en augmentant le nombre dʼen- treprises formatrices, en augmentant la part dʼapprentis plus spécifiquement dans les métiers où une forte augmentation dʼeffectifs est constatée” annoncent les responsables de la C.P.

P our la quatrième fois, après 1992, 1999 et 2006, la Convention patro- nale de l’industrie horlogère suis- se a réalisé une vaste enquête auprès des entreprises de la branche pour en connaître les besoins en effectifs, métier par métier, d’ici 2016. Le but est d’assurer, en matière de for- mations horlogères, l’adéquation entre l’offre des centres de formation et la demande des ateliers. Que les frontaliers soient rassurés ! L’activité est assurée. L’augmentation des effectifs d’ici 2016 “sera de 15 %, portant à 13 985 emplois contre 12 189 en 2011, soit une hausse de 1 796 emplois” annonce la convention patronale présidée par Élisabeth Zölch. À cela, il faudra ajouter le personnel à former : “Pour connaître le nombre total de personnes à former, on tient compte de la différence entre effectifs actuels et effec- tifs estimés pour 2016, à laquelle l’on ajoute les départs prévisibles durant cet- te période de 5 ans. Pour connaître le nombre de personnes à former chaque année, il suffit de diviser le chiffre obte- nu précédemment par 5.” Ce calcul montre, que d’ici 2016, au moins 3 176 nouveaux professionnels devront rejoindre les rangs du secteur technique. Environ 40 % ser- vent à combler les départs prévisibles (retraites, mobilités internes) et environ 60 % constituent une augmentation net- te des effectifs. Les professionnels de la convention patro- nale prévoient des augmentations impor- tantes plus particulièrement pour quatre métiers phares : l’horloger praticien, l’hor- loger dans le domaine professionnel du rhabillage, de l’industrie, le microméca- nicien. “Pas assez de jeunes sont formés dans les métiers de l’habillage. Ce défi- cit est, à l’heure actuelle, partiellement

microtechniques augmenteront de 15 % d’ici 2016 prédit l’étude réalisée par la Convention patronale horlogère Suisse.

Les effectifs à former d’ici 2016 par métiers

Évolution des effectifs de l’horlogerie par métiers entre 2011 et 2016

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