La Presse Bisontine 135 - Septembre 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 135 - Septembre 2012

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PORTRAIT

Le seul qui connaîtra les trois maternités bisontines Le professeur Robert Maillet et les 80 000 bébés

Robert Maillet est en poste à la maternité depuis le 1 er octobre 1972. 40 ans après, qui mieux que lui pour narrer l’histoire du Pôle médical. Il évoque la “communauté Saint-Jacques”.

I l dit faire partie des murs et s’en amuse.Nostalgique de quit- ter un lieu qu’il connaît dans ses moindres recoins, le pro- fesseur en obstétrique et gyné- cologie Robert Maillet est égale- ment impatient de prendre ses fonctions dans le futur pôle de Min- joz. “Ce sera un lieu plus sécurisé et fonctionnel” prévient-il, pressé d’y installer son futur bureau. Une fois aux Hauts-du-Chazal, il pourra se targuer d’être le seul (avec une dame du personnel de santé) à avoir travaillé dans trois materni- tés bisontines différentes ! Expli- cations : “Il y a eu la maternité Charles-Berger jusqu’en 1972, puis l’actuel pôle mère-enfant et enfin la future maternité de Minjoz” dit le praticien. Dans son bureau situé au rez-de- chaussée de la maternité Saint- Jacques, tous les cartons n’ont pas encore été remplis. Il reste encore près de 400 thèses rangées sur son étagère - pour lesquelles il fut membre du jury - à déplacer. “Ma participation comme membre du jury à la première thèse remonte au 30 septembre 1977. La dernière au 27 mai 2012” se souvient-il en les sortant de sa bibliothèque.

Chef de service de 1995 à 2010, il foisonne d’anecdotes sur Saint- Jacques : “Je me souviens d’un accou- chement réalisé sur le parking situé devant lamaternité. J’ai donné nais- sance à un petit garçon… et il s’est avéré que j’avais donné naissance à son père. C’est la grand-mère qui s’en est souvenue.” Outre les anecdotes, il est incollable sur l’histoire de ce lieu faisant par- tie intégrante de la vie bisontine. “La première maternité bisontine remonte à 1712. Elle s’appelait Bel- levaux, fondée par les Cisterciens, et

lise environ 980 naissances par an. En 1972, devenue trop petite, il est décidé de reconstruire une mater- nité sur l’ancien jardin botanique. C’est l’actuel pôle mère-enfant (de 1 200 à 2 500 naissances par an)” raconte le professeur. Très longtemps, la maternité sera considérée comme “privilégiée” par les autres services grâce aux tra- vaux réalisés. Puis, au fil du temps, le temps a eu raison des locaux. Quarante ans après sa construction, le déménagement est nécessaire : “Nous trouverons de la sécurité là- haut avec une réanimation pour adulte qui faisait défaut ici en cas de problème pour la maman. Nous profiterons de la multi-disciplina- rité et pourrons appeler un collègue d’un autre service en cas de problè- me” énumère Robert Maillet. En retraite en août 2013, il espère pro- longer pour profiter au maximum du nouveau site. De quoi augmen- ter encore le nombre d’enfants qu’il a vu naître… En calculant, 40 ans de service à raison de 2 000 nais- sances par an équivaut à 80 000 naissances. Le professeur estime en avoir réalisé au minimum 1 %. E.Ch.

offrait la possibilité auxmères célibataires d’accoucher. À la fin du XIX ème siècle, l’augmentation du nombre d’accouchements à l’hôpital augmente. C’est un don de Charles Berger,un céli- bataire et entrepre- neur, qui permet à la ville de racheter l’hôtel Montmartin (bâtiment situé après la chapel- le, rue de l’Orme de Chamars) et d’y faire une maternité qui réa-

Une naissance sur le parking.

Le professeur Robert Maillet : 40 années de service à Saint-Jacques.

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