La Presse Bisontine 134 - Juillet-Août 2012

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 134 - Juillet-août 2012

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CHÂTILLON-LE-DUC Horloges squelettes Les Comtoises vivent avec leur temps Quand Philippe Vuillemin a repris la manufacture de mouvements d’horloges comtoises en 2010, c’était dans le but de créer de nouveaux produits plus modernes tout en continuant de valoriser un savoir-faire horloger ancestral. Une nouvelle génération d’horloges est en préparation.

Philippe Vuillemin a peint une comtoise squelette

L’ horloge comtoise, démodée ? Que nenni ! Philippe Vuillemin ne dira pas le contraire. Il fait partie de ces horlogers qui croient au potentiel de séduction de ces belles mécaniques imperturbables qui égrènent les heures et les sonnent surtout. À 47 ans, il est à la tête de la dernière manufacture française de fabrication d’authentiques mouve- ments d’horloges comtoises à Châtillon-

le-Duc. Une entreprise, l’ancienne S.E.R.A.M.M. fondée en 1969, qu’il a reprise en 2010. Si vous passez dans le quartier, en limi- te de la zone commerciale de Valentin, ne cherchez pas une grande maison qui en jette comme on en voit en Suis- se, la terre bénie de l’horlogerie et des manufactures. L’atelier de Philippe Vuillemin qui emploie trois personnes dont lui, se situe dans un bâtiment sans cachet, chemin de Maurapans, sur lequel il a accroché son enseigne. Ne vous fiez pas aux apparences. L’essentiel est à l’intérieur : ça sent l’huile, l’histoire et le savoir-faire. Ici la matière première arrive brute.Après usinage, il en ressort des pièces, des rouages, qui une fois assemblés consti- tueront le mouvement. “Nous fabri- quons pratiquement tous les compo- sants, même les crochets pour suspendre les poids” annonce Philippe Vuillemin. L’entreprise emploie trois personnes mais accueille souvent des apprentis.

de la couleur du futur tram.

Ancien grossiste en horlogerie indé- pendant, il a repris cette manufactu- re avec l’ambition de donner à l’horloge comtoise un avenir commercial plus large en lui donnant un coup de jeu- ne. “Dans la tête des gens, l’horloge comtoise c’est le meuble avec un mou- vement dedans. Cette caisse en bois fait oublier le cœur de l’horloge qu’on ne voit pas. Tout le monde sait ce que c’est mais on a oublié que ça pouvait évo- luer.” Avec ses horloges “squelette” qui ont un mouvement apparent tenu dans un châssis décliné dans différentes cou- leurs, Philippe Vuillemin a fait un pre- mier pas dans le relooking des belles comtoises. Tout en continuant à fabri- quer et à vendre des pendules tradi- tionnelles, il va maintenant aller plus loin dans sa démarche pour donner à ces horloges un style contemporain. “En collaboration avec un ébéniste, j’ai développé une nouvelle gamme plutôt

design.” Sur le principe, la future horloge fera partie d’un meuble ten- dance aux formes épu- rées. “Je souhaite pré- senter des modèles au prochain salon Maison et Objets qui a lieu en septembre. En 2013, je dois également aller exposer à Tokyo.” Des rendez-vous importants sur lesquels ce com- mercial de métier comp-

qu’ils trouveront là un service artisa- nal sur mesure. “Nous sommes sous- traitants de Vincent Calabrese, un desi- gner, créateur de montres qui se lance dans la création de pendules” poursuit Philippe Vuillemin. La seule heure sombre au cadran pour cet entrepreneur est qu’il cherche d’autres locaux pour développer son activité. En plus de l’atelier, il pour- rait y aménager un magasin digne de ce nom où il exposerait tous ses pro- duits horlogers, y compris les montres et autres coucous. Cela lui permettrait aussi d’accueillir dans de meilleures conditions les touristes qui viennent visiter l’entreprise. Un vœu qui se réa- lisera peut-être dans la capitale fran- çaise de l’horlogerie qui a encore une âme.

“Sous- traitants de Vincent Calabrese.”

te beaucoup. Si lamanufacture développe ses propres produits, elle est aussi prisée pour son savoir-faire.Tout d’abord de nombreux particuliers viennent là pour faire répa- rer leur horloge de famille. Dans un autre registre, les professionnels frap- pent aussi à la porte car ils savent

T.C.

Rens. : http://www.manufacture-horloges-comtoises.com/

MARCHAUX

EN BREF

La réaction des commerçants Intermarché : viendra, viendra pas ?

Citadelle Le sanglier des Visayas (Sus cebifrons negrinus) est une espèce endémique des Philippines classée en danger critique d’extinction sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (U.I.C.N.). Le Muséum de Besançon a été le premier en France à accueillir, à la Citadelle, cette espèce. Le couple, arrivé en 2010, a donné pour la première fois naissance à une petite Manille en 2011 et cette année, le 4 mai, trois petits ont pointé le bout de leur nez. Jardins Les 30 juin et 1 er juillet, en Franche-Comté, plus d’une trentaine de jardins naturels ouvrent leurs portes au grand public. Au cours de votre visite, libre ou guidée, vous pourrez découvrir les variétés locales de légumes et fruits, les trucs et astuces pour obtenir de

Le permis de construire permettant à un supermarché de s’installer à Marchaux est accordé mais l’enseigne cherche - encore - un investisseur. Intermarché annonce une ouverture du chantier rapide sans donner de date. Un contretemps qui ne déplaît pas au seul commerce du village.

Les époux Bourgeois tiennent le dernier commerce à Marchaux depuis cinq générations. Bientôt, ils ne seront plus seuls.

11 h 30 au centre de Marchaux. C’est la sortie des écoliers et le moment pour les parents de passer à la boulan- gerie-épicerie pour y acheter une baguette ou un journal. Si les habitants parlent beaucoup de la pluie et du beau temps lorsqu’ils franchissent la porte de Christophe et Isabelle Bour- geois, les propriétaires du com- merce, une question revient sou- vent en ce moment : “Alors cette Intermarché, il vient ou pas ?” Installés depuis cinq généra- tions dans le chef-lieu de can- ton, les Bourgeois ont appris il y a deux ans le projet de la créa- tion d’un supermarché. Pour eux, ce fut un coup dur, un coup de poignard : “Vous savez, le contournement de Marchaux nous a fait perdre 30%de clients. Ici, les habitants vont surtout faire leurs courses à Besançon. Ce serait une concurrence en plus, peut-être notre fin” estime la gérante du commerce où pain,

viennoiseries, tabac, journaux et alimentation sont proposés. Son mari, le boulanger, suppo- se qu’Intermarché a fait marche arrière. Souvent questionné par ses concitoyens sur l’aboutissement du projet, le maire BrigitteVion- net attend cet équipement “qui offrira un service supplémen- taire et évitera au village de deve- nir dortoir. La population le réclame” dit-elle. Son conseil

d’expansion immobilière : “Le projet va se faire sinon nous n’aurions pas acheté le terrain, annonce Jean-Philippe Ducai- re. Cela prend du temps car nous avons seulement communiqué une fois le permis en poche et il faut qu’un investisseur ait le soutien d’un établissement ban- caire. Cela prend du temps mais ça se fera” assure-t-il. Inter- marché est un groupement d’indépendants où le gérant apporte ses deniers personnels la surface, à l’inverse de Car- refour par exemple. Des inves- tisseurs de Bourgogne-Franche- Comté seraient sur le coup pour s’installer ici dit la société sans révéler l’identité des potentiels investisseurs. Sans donner de date, les tra-

vaux pourraient débuter rapi- dement. L’établissement se situe- ra à proximité du garage auto- mobile du village, entre les habitations. “C’est environ une quinzaine d’emplois” promet Intermarché. Quid du petit com- merce qui risque de disparaître ? “On ne peut pas parler de concur- rence car il n’y a pas véritable- ment d’offre alimentaire au vil- lage, dit Intermarché. L’attrait de notre magasin apportera un nombre de clients au boulan- ger” note Jean-Philippe Ducai- re. Si le maire a demandé à ces derniers de prendre contact avec l’épicier, Intermarché ne l’a pas encore fait. “Ce sera au futur gérant de le faire” promet l’enseigne. Outre l’alimentaire, la société va créer une station-

service. De quoi satisfaire la pre- mière magistrate, lasse d’attendre cette zone économique d’intérêt communautaire qui n’arrive pas. “J’ai décidé de ne plus attendre mes voisins (N.D.L.R. : Chaudefontaine) pour engager des projets” souligne la maire de Marchaux. Avec 1 150 habitants, la deman- de sera-t-elle suffisante par rap- port à l’offre dans un lieu où les deux boucheries jadis présentes ont baissé le rideau ? Le super- marché y croit fortement d’autant qu’aucun magasin de ce type n’est installé dans l’Est bisontin. Bref, toute une zone en profitera…ou en pâtira.Tout dépend de quel côté du comp- toir on se place. E.Ch.

municipal a en septembre 2011 validé le permis de construire permettant à la société de créer 999 m 2 . Mais depuis cet accord, plus rien… d’où des questionne- ments. La Presse Bison- tine a contacté Intermarché et son chargé

Des investisseurs

sur les rangs.

belles plantes (fertilisation, prévention des ravageurs et

maladies…), les associations de plantes… Le programme sur : www.jardiner- naturellement.org. Rens. 09 51 65 54 03.

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