La Presse Bisontine 132 - Mai 2012
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 132 - Mai 2012
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SUISSE VOISINE 1 000 nouveaux emplois sur 5 ans Le Val-de-Travers à l’heure de la croissance industrielle La commune du Val-de-Travers entend bien tirer profit des
l’a imité avec Fleurier Ébauches. Et le mouvement va se poursuivre si l’on peut dire avec Valfleurier à Buttes où travaillent 500 personnes. Cette entreprise du groupe Richemont spécialisée dans les mouvements mécaniques va doubler sa surface de production. Ce qui signifie à terme la création de 300 à 400 emplois. “On a la chance dans cette vallée de dispo- ser d’un des rares accès transfrontaliers qui n’est pas saturé” , estime Jean-Nat Karakash. Un argument pro- bablement pris en compte par Cartier, autre fleuron hor- loger du groupe Richemont qui va construire une autre unité de production de mouvements avec là aussi des centaines d’emplois à la clef. Les élus du Val-de-Travers entendaient saisir cette chan- ce qui impliquait de trouver la parcelle adéquate. Pas facile dans une commune où les disponibilités sont de plus en plus réduites tant en termes de locaux que de terrains. “La zone de Buttes sera complète après l’extension de Valfleurier. Les seules réserves de surfaces industrielles se situent à Couvet sur la zone de la Léchère. C’est là que s’installera Cartier sur une parcelle de 25 000 m 2 .” Un autre projet d’agrandissement se précise chez Etel
L développement de l’industrie horlogère se concentre de plus en plus près de la frontière et par là même, de la main-d’œuvre frontalière dont elle a tant besoin. L’expansion concerne tous les centres hor- logers dont celui du Val-de-Travers. “Un emploi sur trois dans la vallée est lié à l’horlogerie. Mais on ne fait rien pour attirer d’autres horlogers” , explique Jean- Nat Karakash. Le conseiller communal en charge de l’économie et des finances est bien conscient des risques inhérents à ce degré de dépendance. Pour autant, quel- le collectivité s’opposerait à l’arrivée ou à l’extension d’une entreprise horlogère ou pas, susceptible de géné- rer des centaines d’emplois ? L’horlogerie haut de gam- me suisse surf sur la croissance des pays émergents, la Chine en particulier. Un autre phénomène explique aussi la multiplication des projets actuels. Beaucoup sont motivés par la volon- té et l’impérieuse nécessité de s’affranchir de la tutelle du Swatch Group qui contrôle l’essentiel de la produc- tion des mouvements. Le Val-de-Travers est en plein dans cette logique-là. Parmigiani a ouvert Vaucher, Chopard réjouissantes perspectives de développement économique liées à l’extension d’entreprises existantes et à l’arrivée de Cartier.
Jean-Nat Karakash devant la parcelle où s’installera Cartier sur la zone de la Léchère à Couvet. On devine les perches qui simulent le gabarit du futur bâtiment.
La diversification du tissu industriel est en effet un enjeu prioritaire selon la commune, tout comme le fait d’attirer de nouveaux habitants pour répondre au moins partiel- lement au besoin croissant de main-d’œuvre. “La proxi- mité du bassin frontalier est essentielle mais on ne veut pas que tout repose sur cette logique. On doit tirer profit de la situation pour augmenter la population de la val- lée et diminuer encore le taux de chômage qui est passé de 6,8 % à 5,5 % en un an.” L’attractivité du Val-de-Tra- vers peut aussi être considérée comme une victoire de la fusion de communes. Ce changement d’échelle offre une vision d’ensemble plus efficace quand il s’agit d’organiser le développement économique. F.C.
Un pôle de développement régional à Couvet Les possibilités foncières de la commune du Val de Travers sont de plus en plus réduites pour satisfaire aux futurs projets de développement économique. Face à cette situation, la collectivité a choisi de se doter dʼun pôle de développement régional, bénéficiant de services étendus, avec des disponibilités en terrains et en locaux et correctement connecté aux réseaux de mobilité. Le pôle de la Léchè- re à Couvet a finalement été retenu. Il réunit les conditions nécessaires. La mise en place du pôle sʼeffectuera en plusieurs phases. La commune va investir près de 2,5 millions de francs dans ce pôle.
qui emploie plus de 400 collaborateurs dans la région. “La collectivité est prête à accompagner cette entreprise en pri- vilégiant une extension sur le site de Môtiers, ce qui ne va pas sans poser d’autres difficultés. Cette option néces- sitera en effet de repositionner un abat- toir, une pisciculture ainsi qu’un han- gar à machines forestières.” Mais la commune ne veut surtout pas négliger le développement de cette entreprise, qui est le principal acteur non horloger de la région.
Une victoire de la fusion de communes.
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