La Presse Bisontine 132 - Mai 2012
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 132 - Mai 2012
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INDUSTRIE
Tribunal de commerce
L’entreprise de Jean-Louis Dabrowski est liquidée Le 2 avril, le Tribunal de Commerce de Besançon a prononcé la liquidation de l’entreprise Altitude de Morteau dirigée par Jean-Louis Dabrowski, ancien président de la C.R.C.I.
D ans notre précéden- te édition, nous indi- quions que le sort de l’entreprise Altitude àMorteau devait être scellé le 2 avril. Ce fut le cas. Ce jour-là, leTribunal de Commerce de Besançon a prononcé la liqui- dation judiciaire de cette socié- té spécialisée dans la fabrica- tion de baromètres maritimes, assortie d’une poursuite d’acti- vité jusqu’au 7 mai. L’espoir que nourrissait son diri- geant Jean-Louis Dabrowski de trouver avant le 2 avril un repre- neur pour Altitude s’est éteint. Les discussions qu’il avait disait- il, engagées avec deux indus- triels, l’un italien, l’autre alle- mand, n’ont pas abouti. Désormais, il lui reste jusqu’au lendemain du second tour de l’élection présidentielle pour trouver une solution de repri- se. À défaut, Altitude fermera définitivement ses portes. Dans les ateliers, c’est la conster- nation. L’ambiance est morose. “Lamotivation n’est plus là d’au-
tant qu’on pensait être licenciés le 2 avril comme nous l’avait dit Jean-Louis Dabrowski. On attend maintenant de savoir à quelle sauce nous allons être mangés. On ne sait rien. Nous avons du mal à travailler. Com- ment voulez-vous qu’il en soit autrement ?” soupire l’un des 19 salariés à la sortie de l’usine de Morteau qui sera justement licencié, comme les autres, si l’entreprise dans laquelle il tra- vaille depuis plus de vingt ans cesse son activité. La plupart d’entre eux ont fait une grande partie de leur car- rière professionnelle dans cet-
avant les vacances d’été et qu’il serait donc difficile de retrou- ver du boulot avant le mois de septembre” rapporte une colla- boratrice qui croit encore à la reprise possible d’Altitude avant la date butoir du 7 mai. Une page se tourne pour Jean- Louis Dabrowki, “pas dans les meilleures conditions” confie une personne qui fut proche de lui à la Chambre de commerce et de l’industrie du Doubs qu’il a présidée. Rappelons que ce patron avait fait le choix de démissionner de la présidence de la C.R.C.I. (chambre régio- nale de commerce et de l’in- dustrie) en 2011 pour se consa- crer à temps plein à Altitude afin de sauver ce qui l’être enco- re. L’histoire se solde finalement par un échec.ÀMorteau, l’aven- ture industrielle de Jean-Louis Dabrowki laisse d’ores et déjà un goût amer. Les entreprises qu’il a reprises se sont arrêtées l’une après l’autre : Barostar, Immi, et maintenant Altitude. T.C.
L’aventure industrielle de Jean-Louis Dabrowski laisse un goût amer à Morteau.
SUISSE VOISINE
Démarches plus simples
te usine au savoir- faire indiscutable. Un signe, début avril, le person- nel a suivi une réunion avec Pôle Emploi pour envi- sager la suite. “On nous a dit que de toute manière si nous étions licen- ciés, ce serait
Française, elle crée son entreprise en Suisse Découragée par la lourdeur et le coût des démarches pour créer son entreprise en France, Valérie Bonneaux a choisi de le faire de l’autre côté de la frontière. Son Beauty Bar a ouvert ses portes le 2 avril.
“La motivation n’est plus là.”
V alérie Bonneaux a déci- dé de quitter le confort d’un emploi de dessina- trice dans le bureau d’étude d’une entreprise d’horlogerie haut de gamme suisse pour tenter l’aventure de la créa- tion d’entreprise, depuis le temps que trottait dans sa tête l’idée de travailler dans l’es- thétique. Après avoir “repris l’école” il y a 5 ans, en cours du soir, elle décroche son C.A.P. d’esthéticienne. “Je me suis enfin trouvée” dit-elle. Elle enchaîne aussitôt, toujours en parallèle de son emploi, sur une formation de prothésiste ongulaire à Neuchâtel. Puis elle embraye sur une forma- tion consacrée à l’extension des cils, passée à La Chaux-de- Fonds. Elle passe son temps libre à visiter les salons pro- fessionnels, histoire d’être par- faitement à la page. Elle s’es- saie entre-temps sur des modèles, ses collègues de tra- vail ou amis. Plus elle avance dans son projet, plus elle est persuadée d’avoir trouvé sa voie. Actuellement, elle termi- ne une énième session de for- mation dédiée à la massothé- rapie. Cette Française originaire de Haute-Marne arrivée dans le Haut-Doubs en 2000 aurait très bien pu tenter sa chance en France. C’est d’ailleurs ce qu’elle souhaitait au départ. Mais elle a bien vite déchan- té. Elle a commencé par cher- cher un local dans le Haut- Doubs, en vain. “Les loyers sont beaucoup trop élevés.” En appro- fondissant son projet, Valérie Bonneaux fait ses petits cal- culs, estime les charges qu’el- le aurait à payer, ses différentes taxes, et s’aperçoit rapidement que l’issue, elle la trouvera de l’autre côté de la frontière.
Française, Valérie Bonneaux s’est installée en Suisse.
C’est donc au Locle que Valé- rie Bonneaux a décidé de s’ins- taller. Pour elle, cette solution présente tous les avantages. “Je paie l’équivalent de 700 euros de loyers par mois, contre 1 200 euros pour tous les locaux que j’avais vus en France. Ensuite, les conditions de création d’une société sont beaucoup plus souples. Le capi- tal de départ est de 20 000 francs suisses, mais il est rétrocédé au créateur juste après l’inscription au registre
le avait mises de côté, la créa- trice n’aura même pas à pas- ser par la case “banque”. Le Beauty Bar de Valérie Bon- neaux a ouvert ses portes le 2 avril. Le concept qu’elle déve- loppe est, selon elle, inédit en Franche-Comté et jusqu’à Lau- sanne. Le principe du bar à beauté (beauty bar) est simple : “La cliente vient avec ou sans rendez-vous et s’installe au bar de son choix : le bar à ongles, le bar à détente avec fauteuil massant, le bar à sourire (blan- chissement des dents) ou le bar à pédicure. Je suis seule au début mais je compte bien embaucher dès que possible” explique la créatrice qui veut proposer à sa clientèle les pro- duits les plus tendance dumar- ché, “qu’on ne trouvera pas dans le secteur, et à des tarifs très intéressants” dit-elle. Valérie Bonneaux se donne un an pour réussir son audacieux challenge. Elle dit n’avoir qu’un seul regret dans son parcours : “Ne pas l’avoir fait plus tôt.” J.-F.H.
du commerce.Au total, ça me coû- tera environ 40 000 euros pour m’installer. Il m’en aurait fallu le double en France.” Même le coup de pein- ture pour rafraî- chir son local a été pris en char- ge par le pro- priétaire des lieux. Avec les économies qu’el-
“J’espère embaucher dès que possible.”
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