La Presse Bisontine 131 - Avril 2012

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 131 - Avril 2012

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ENQUÊTE

Beaucoup de bi-nationaux

Ces Suisses qui viennent en France pour devenir propriétaires Des universitaires de Besançon et de Neuchâtel se sont intéressés à la mobilité transfrontalière. Ils ont enquêté sur l’Arc Jurassien pour déterminer les raisons qui poussent les Suisses à s’installer en France et les Français en Suisse. Leur étude vient de paraître.

O n le sait : chaque année, des Français font le choix de s’installer en Suisse, et des Suisses en France. Ce qu’on sait moins en revanche, ce sont les raisons qui les poussent à migrer vers l’un ou l’autre de ces deux pays. On connaît mal également le profil de ces migrants, sachant qu’en 2008 on dénombrait 88 000 Français installés en Suisse, et qu’en 2006, selon l’I.N.S.E.E., l’effectif des ressortissants suisses en France était de 33 353 ménages (dont 6 % en Franche-Comté). Au-delà de ces chiffres, le phénomène migratoire est assez mal connu. Une récente étude sur “La mobilité trans- frontalière et le fonctionnement du marché de l’immobilier dans l’Arc jurassien franco-

l’étude. 57 % des migrants ont entre 20 et 40 ans. Ils ont un niveau de formation élevé. En plus de chercher une autre qualité de vie, c’est l’envie de se rapprocher de leur travail en Suisse qui les incite à s’installer à Neu- châtel (50 %), La Chaux-de-Fonds (23 %), Le Locle (9 %). Enfin ces migrants ne sont pas tous Français (21 % viennent du Doubs) puisque 12 % sont des binationaux et 18 % sont d’origine helvétique. À l’inverse, chaque année, des Suisses font aussi le choix de s’installer en France. Dans ce cas, “les migrants sont majoritairement des couples trentenaires avec 2 ou 3 enfants dont l’âge moyen est de 3 ans” selon l’étude. D’après cette enquête, un tiers de ceux qui migrent du canton de Neuchâtel vers la France s’installe sur la bande frontalière entre Maîche et Morteau. Ce sont majori- tairement des ouvriers (56 %) et des cadres et techniciens supérieurs (46 %). L’autre observation est que ces migrants sont prin- cipalement des Français qui rentrent en France après avoir vécu en Suisse. La moi- tié des couples sont binationaux. La possi- bilité d’acquérir une résidence principale sur Villers-le-Lac par exemple et ainsi de deve- nir propriétaire est une motivation majeu- re dans la décision de ces ressortissants suisses de venir s’établir en France.

EMPLOI

Retour de la croissance en 2014 Recrutement des cadres : régime sec en 2012 L’association pour l’emploi des cadres (A.P.E.C.) livre le résultat de son baromètre de l’emploi. Elle annonce une année morose avec au bas mot 15 % de recrutements en moins. Les chiffres.

suisse”, apporte des éléments de réponse. Elle a été réali- sée en partenariat par des universitaires de Besançon et de Neuchâtel dans le cadre du programme Interreg IV. Il apparaît que sur l’Arc juras- sien franco-suisse, les migrants qui quittent la Fran- ce pour la Suisse “sont majo- ritairement des jeunes adultes comme le montre la forte pro- portion de ménages d’une per- sonne (37 %) et de couples sans enfants (29 %)” stipule

Surtout des couples trentenaires.

L e temps n’est pas au beau fixe pour les cadres en Franche-Comté. Pour eux, 2012 ne sera pas une année fas- te sur le plan des recrutements. “La baisse du nombre de recrutements prévus se situe entre - 15 et - 35 % selon les secteurs d’activités” annonce Jean-Marc Darragon, consultant région Franche-Comté pour l’A.P.E.C. Cette année, les recrutements de cadres en Franche-Comté devraient se situer entre 1 290 et 1 690, contre 1 990 en 2011. “Seules 6 % des entreprises franc-comtoises ont prévu d’augmenter leurs effectifs cadres. Et 90 % d’entre elles disent qu’elles stabili- seront leurs effectifs” poursuit le consultant. D’autres régions sont beaucoup plus opti- mistes à l’image de l’Alsace où 11 % des entreprises interrogées prévoient d’aug- menter leur effectif cadre ou, mieux, Midi- Pyrénées, où 15 % des sociétés ont des pro- jets d’embauche.

des entrepreneurs du Doubs. Et les patrons semblent vouloir jouer la carte de la sécuri- té car ils sont 56 % à vouloir recruter des cadres confirmés plutôt que d’embaucher des jeunes diplômés (seulement 17 %). C’est donc plus frileux que l’an dernier où les 29 % des cadres embauchés étaient des jeunes diplô- més et 48 % des cadres confirmés. C’est le secteur des services qui prévoit le plus d’em- bauches de cadres cette année : 47 % du total des recrutements (contre 38 % dans l’in- dustrie). L’A.P.E.C. s’est également risquée à faire des projections sur les 5 prochaines années. “Les embauches devraient baisser de 3 % en 2012, puis augmenter ensuite de 8 %. Il faudrait attendre 2014 pour retrouver des niveaux d’embauches d’avant 2008, avec 203 500 embauches de cadres sur le plan national” note Jean-Marc Darragon. Au bilan des créations et des suppressions de postes, la Franche-Comté reste néan- moins dans le positif. En 2011, il y a donc eu 1 990 recrutements externes de cadres, plus 500 promotions internes, soit au total 2 490 postes de cadres créés. Les sorties, les licenciements, les démissions et les départs en retraite ont atteint un total de 2 230 emplois. Le solde est donc positif de 260 uni- tés. C’est mieux qu’en 2010 où le solde était négatif de 100 emplois de cadres et encore mieux qu’en 2009 où l’A.P.E.C. avait enre- gistré un solde négatif de 300 cadres. “Après deux années de baisse, nous avons retrouvé à nouveau des créations de postes de cadres” positive M. Darragon. Petite consolation avant de connaître les chiffres définitifs de l’année 2012. J.-F.H.

Les prévisions sont néanmoins différentes d’un secteur d’acti- vité à l’autre. Ainsi, “2012 sera une année à deux vitesses et la construction par exemple va subir plus que les autres secteurs. Dans l’industrie, pour les grands groupes, les prévisions sont plu- tôt bonnes, à l’exception de l’in- dustrie automobile cependant.” Et les disparités existent aussi à l’intérieur même de la région. Ainsi, c’est leNord Franche-Com- té qui est le plus optimiste avec 10 % des entreprises qui pré- voient de recruter des cadres cet- te année, contre 4 % seulement

Un solde positif de 260 emplois en 2011.

Jean-Marc Darragon, consultant région Franche- Comté pour l’A.P.E.C.

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