La Presse Bisontine 131 - Avril 2012
DOSSIER SSIE
La Presse Bisontine n° 131- Avril 2012
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U.M.P.
Il se plie en quatre pour son candidat Michel Vienet, l’homme qui offre ses vacances à Sarko Secrétaire départemental de l’U.M.P. du Doubs, ce bénévole dévoué sans mandat d’élu qui a organisé les campagnes de Chirac pilote aujourd’hui la campagne de Sarkozy pour le Doubs. Un personnage.
Michel Vienet voue une admiration pour Nicolas Sarkozy. C’est lui le métro- nome de la campagne pour le Doubs.
D es anecdotes de mili- tant politique,Michel Vienet en possède à foison. C’est lui, le 3 mars 1995, qui a commandé 400 kg de pomme chez un primeur bisontin pour les offrir à Micropolis aux mili- tants du R.P.R. lors de la prési- dentielle. L’époque du fameux “Mangez des pommes”. C’est aussi lui qui tire les ficelles pour désigner les investitures des candidats aux législatives du Doubs ou désigner les noms de l’équipe municipale bisontine. Encore lui qui tutoie Sarkozy, appelle régulièrement Jean- François Copé ou colle des mil- liers de timbres pour envoyer le programme de son candidat. En 72 heures, son réseau peut inon- der toutes les boîtes à lettres du département de tracts pro-U.M.P.
C’est encore lui qui sait le pre- mier lorsqu’un candidat ou un ministre viendra dans le Doubs. La venue de Fran- çois Fillon le 1 er mars, il en a la paternité. Comme celle de Copé àGilley l’été dernier (Haut- Doubs) ou de Sar- kozy à Ornans. Et pourquoi le
Homme de dialogue qui puise ses racines à Audeux où son grand- père était agriculteur et maire durant 30 ans,MichelVienet est enraciné à droite. Si son propre camp lui a parfois mis des coups de poignards dans le dos,normal en politique, il a toujours gardé le même cap en restant fidèle à la droite. “Heureusement que l’on me critique parfois, car si on ne me critiquait pas, cela voudrait dire que je ne fais rien” avoue-t- il. Nommé à 32 ans par Alain Jup- pé à la tête de la fédérationR.P.R. du Doubs (1993), son engage- ment remonte aux Européennes de 1979. En 1982, il secondait Claude Girard. De 2002 à 2008, il se met en retrait avant que Xavier Bertrand ne vienne le rechercher pour qu’il (re)dirige la troupe. La spécificité de cet homme : n’avoir brigué aucun mandat politique alors qu’il aurait pu devenir conseiller régional ou municipal à Besançon. Tout ce qu’il entreprend, Vienet le fait bénévolement. Ses frais d’essence, téléphone et repas, sont payés par son parti.Logique. Une fois la retraite, “je pourrai peut-être me présenter à une élec- tion” lâche ce Bisontin qui n’a que quelques pas à faire pour rejoindre le Q.G. de l’U.M.P., dis- tant de quelques minutes de son travail. Proche des élus, il l’est aussi des militants, qu’ils soient de Montbéliard, de Maîche ou de Morteau, il ne veut oublier personne. Il n’oublie pas ce moment vécu à Maîche lors de la visite avec Chirac d’une exploi- tation agricole. Michel lui avait acheté des bottes, taille 46. L’ex- président les avait enfilées… puis retirées. Vingt ans après, Michel Vienet les a gardées en souvenir. Il est fidèle. La preu- ve en est : il n’a pas été éjecté de son poste. Peut-être parce qu’il remplit les objectifs fixés par Paris : atteindre les 2 000 militants U.M.P. encartés et trou- ver de nouveaux jeunes poli- tiques. Il dit n’avoir vécu que de bons moments avec la politique en pensant à ce moment du jeu de tarot à LaVèze ? Bloqué avec Chirac à cause d’une tempête de neige, il avait improvisé un tarot. L’histoire ne dit pas s’il a gagné. Même les moments plus diffi- ciles sont occultés comme l’année dernière, époque où les syndi- calistes l’avaient muré dans son Q.G. de l’U.M.P. pour protester contre la réforme des retraites. Son dévouement à Sarko sera- t-il suffisant ? Michel le pense, prêt à déplacer des montagnes et surtout les foules du Doubs pour son mentor. Résultat le 6 mai.
Les militants U.M.P. du
Doubs ont couru les
meetings (ici à Annecy en février pour ces habitants de Montfaucon) et plus tard à Villepinte pour le grand meeting.
Un tarot avec Chirac à La Vèze.
président une fois élu n’est-il alors jamais venu à Besançon où l’U.M.P. a son siège départe- mental ? “Parce qu’il n’y a jamais été invité par le maire de Besan- çon…” souffle ce quinquagénaire qui dort seulement cinq heures par nuit en ce moment. Heu- reusement pour lui, il a pris trois semaines de vacances pour se consacrer à la campagne. “C’est en accord avec mon employeur (le L.C.L.) : j’ai pris peu de congés l’année dernière pour me consa- crer à la présidentielle” dit-il. À l’U.M.P., Michel Vienet est l’homme à tout faire !Après avoir rempli en moins de deux jours trois bus pour aller encourager Nicolas Sarkozy à son premier meeting de campagne à Anne- cy en février, il a conduit 11 bus à Villepinte pour le grand ras- semblement de campagne. “C’était un moment génial qui a galvanisé les troupes.” Son bon- heur : que Sarkozy lui ait tapé dans le dos lors du meeting d’Annecy. Le président l’a remer- cié de son investissement sans faille. Bref, c’est un véritable disciple ce Michel Vienet. Dis- ciple certes, mais son engage- ment n’a rien d’un sacerdoce. Il dit faire cela “pour la Fran- ce” , au grand regret de son épou- se Brigitte qui aimerait qu’il lève le pied même si celle-ci l’a accompagné au meeting de Vil- lepinte. “Elle rouspète, sourit-il, mais je lui rappelle que si nous nous sommes mariés, c’est grâ- ce à la politique. On s’est connus en collant des affiches. Et aujour- d’hui, ma fille a rencontré son fiancé lors d’un meeting des jeunes populaires” dit-il, com- me si le destin de ce banquier bisontin avait basculé le jour de ses 16 ans à Audeux lorsqu’il a vu des militants coller des affiches.Michel s’est avancé vers eux et a suivi la troupe durant toute une nuit pour coller des affiches. À51 ans,marié et père d’une fille, le grand métronome de l’U.M.P. départemental gère environ2 000 militants et un budget annuel de 50 000 euros qui sert à payer les frais du local de campagne, les timbres, les tracts, les repas. Son objectif : “Rassembler tout lemon- de autour d’une même équipe.”
LUTTE OUVRIÈRE 50 militants à Besançon La bataille des urnes est perdue, mais pas le combat des idées Les militants de L.O. n’ont pas attendu que Nathalie Arthaud ait ses 500 signatures pour démarrer la campagne pour leur candidate.
Nathalie Arthaud estime être la seule vraie candidate communiste.
N athalieArthaud de Lutte Ouvriè- re qui estime être la seule “vraie candidate communiste” fait par- tie des dix candidats qui participe- ront au premier tour de l’élection pré- sidentielle. Elle a déposé 521 signatures au Conseil constitutionnel le 14 mars. Les militants de L.O. n’ont pas atten- du cette date pour entrer en campagne et défendre le programme porté par leur chef de file, porte-parole des tra- vailleurs et des travailleuses, qui est crédité de 1 % par les instituts de son- dage. La bataille est d’ores et déjà perdue,
mais l’important pour les militants de Lutte Ouvrière est de faire pro- gresser leurs idées qui tirent à bou- let rouge sur le monde de la finance
quantaine de militants qui battent le pavé, collent des affiches, distribuent des tracts, qui occupent le terrain avec détermination. La bataille des urnes est perdue d’avance, mais la rue peut décider de son destin. “Ce sont des luttes sociales que peuvent sortir de nouvelles évo- lutions pour le monde du travail. C’est le rôle des partis qui s’inscrivent dans la tradition communiste de défendre des intérêts généraux. Si un jour la classe ouvrière décide d’agir, elle sera suivie sans doute par d’autres caté- gories” nous confiait un militant.
et du capitalisme. L.O. préconise par exemple l’interdiction des licenciements après avoir procédé à la refonte complè- te de l’organisation économique et socia- le du pays. À Besan- çon, Lutte Ouvrière s’appuie sur une cin-
Interdiction des licenciements.
E.Ch.
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