La Presse Bisontine 131 - Avril 2012
DOSSIER
La Presse Bisontine n° 131 - Avril 2012
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PRÉSIDENTIELLE 2012 : PAROLES AUX MILITANTS
Ça y est, la campagne officielle pour la présidentielle 2012 est lancée. Ils seront donc dix au départ et désormais, sont tous sur la même ligne, puisqu’ils dispose- ront chacun dans les médias audiovisuels du même temps de parole jusqu’au premier tour, le 22 avril. La Presse Bisontine a souhaité donner dans ce numéro d’avril la parole aux militants, ceux de l’ombre, que l’on voit peu et qui se démè- nent depuis des mois pour certains, afin que la voix de leur chef de file soit la mieux entendue possible. Cette année, tout est bon pour faire vendre : affichage, tracts, réunions publiques, S.M.S., newsletters, tweets et toujours les méthodes classiques comme le porte-à-porte qui revient en force. Si les adhérents ne sont pas des milliers dans le Grand Besançon, les partis peuvent pourtant compter sur une forte mobilisation des militants. La Presse Bisontine a fait le tour de toutes les formations politiques en présence pour cette présidentielle. Deux sont absentes de ce dossier, indépendamment de la volonté de la rédaction : les parti- sans de Jacques Cheminade, inconnus ici, et ceux du Front National, qui fidèles à leurs sales habitudes, n’ont jamais donné suite à nos sollicitations. Dossier spécial présidentielle 2012, la parole est aux militants.
POLITIQUE
Les réseaux sociaux Présidentielle : les militants du Grand Besançon sur le pont Maintenant que la campagne officielle a démarré et que les temps de parole des candidats sont égaux dans l’audiovisuel, c’est sur les militants de base que comptent les candidats. De l’extrême droite à l’extrême gauche, ils sont tous mobilisés.
Le militantisme aurait-il retrouvé des couleurs ?
Financement : les règles à respecter L a tenue d’un compte de campagne qui retrace très précisément l’origine des recettes et la nature des dépenses engagées est obligatoire. Le can- didat ne peut pas le gérer personnellement et doit nommer un inter- médiaire financier (mandataire). Ce point n’est pas nouveau. Ce qui est plus récent en revanche, c’est ce qu’impose la loi organique du 5 avril 2006 : le compte doit être déposé à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (C.N.C.C.F.P.) – et non plus au Conseil consti- tutionnel – au plus tard le neuvième vendredi suivant le second tour de scru- tin, afin d’en vérifier la régularité. Pour chaque candidat, ses dépenses de campagne sont plafonnées. Son mon- tant, actualisé par décret, s’élevait en 2007 à 16,16 millions d’euros pour les candidats au premier tour et à 21,59 millions pour ceux du second tour. Un remboursement des frais de campagne est prévu. Mais attention, pas pour tous et c’est là que certains “petits” prennent des risques énormes. En effet, le remboursement pour les candidats présents au 1 er tour s’élève seulement au 1/20 ème du plafond des dépenses du premier tour pour ceux ayant obtenu moins de 5 % des suffrages exprimés (808 000 euros en 2007). Un règlement- couperet pour certains petits partis, à l’image d’Europe Écologie-Les Verts dont la situation financière était simplement catastrophique avant même l’amorce de la campagne. Un score inférieur à 5 % serait peut-être fatal au parti écologiste. Depuis 2001, le remboursement par l’État est de la moitié de ce plafond pour ceux ayant recueilli plus de 5 % des voix (8,08 millions d’euros en 2007). Pour les candidats présents au second tour, il s’élève à la moitié du plafond des dépenses du second tour (10,79 millions d’euros en 2007). Dans tous les cas, ces remboursements ne peuvent pas être plus impor- tants que les dépenses déclarées par les candidats. En effet, l’autre règle en matière de financement des campagnes est la limi- tation des dons des personnes privées à 4 600 euros. Depuis 1995, les dons des entreprises privées sont interdits.
O n ne sait combien ils sont précisément. Environ 2 000, revendique l’U.M.P. dans le Doubs, un peu plus de 1 000 selon la fédération départe- mentale du Parti Socialiste. Du côté du MoDem du Doubs, on avance le chiffre de 500. Dans les autres partis, les chiffres sont inférieurs : Europe Écologie-Les Verts annonce “200 adhé- rents” pour le Doubs, dont 130 sur le secteur de Besançon. Le F.N., fidèle à son habitude, se terre dans le silence. Et les plus petits partis, eux, ne comp- tent pas plus de quelques dizaines d’adhérents dans le département, par- fois moins de dix pour les formations les moins populaires. Le N.P.A. par exemple totalise 70 adhérents dans le Doubs. Pourtant, ils sont tous mobilisés à tout juste un mois du premier tour. Et ce ne sont pas forcément les favoris des sondages ou les mieux placés dans la course à l’Élysée qui font le plus de bruit ou qui savent le mieux se faire entendre. Le cas du Front de gauche est symptomatique de cet état de fait. Leur candidat Jean-Luc Mélenchon, avant d’investir la Bastille le 18 mars dernier, avait rempli le Palais des Sports avec près de 5 000 sympathisants. Car adhérent ne veut pas dire militant. Si le parti communiste français reven-
dique “220 adhérents dans le Doubs, dont la bonne moitié dans le Grand Besançon” , les autres composantes du Front de gauche (le Parti de gauche, la Gauche unitaire, République et socia- lisme, Convergences et alternative, le Parti communiste des ouvriers de Fran- ce et la Fédération pour une alterna- tive sociale et écologique) comptent, chacune d’elles, tout au plus quelques dizaines d’unités. Et pourtant, ils sont su, emmenés par leur leader national, créer un véritable engouement, y com- pris localement. Le travail du militant a fortement évo-
pas pour autant abandonné les bonnes vieilles méthodes. Pour preuve, la gran- de opération de porte-à-porte lancée par les militants socialistes à partir du 20 mars. Durant la semaine du 19 mars, le quartier de Planoise sera visité trois soirs de suite par les mili- tants P.S. “Les réseaux sociaux, c’est bien, mais rien ne vaut un bon porte- à-porte note Nicolas Bodin, le secré- taire départemental du parti. Nous ciblons des rues ou des secteurs où les gens sont peu allés voter lors des pré- cédentes échéances.” La campagne se jouera donc plus dans les cages d’escalier et dans les réunions publiques qu’à la télévision cette année, à entendre les principaux Q.G. locaux de campagne. Paradoxal. On trouve le même discours au Front de gauche (voir page 26) dont la stratégie a été de véritablement qua- driller le terrain. L’U.M.P. n’est pas en reste avec l’appui des Jeunes Pops et l’utilisation massive, ce n’était pas son habitude, d’Internet. Seules les for- mations les plus modestes ne peuvent pas compter sur une mobilisation de masse. Ainsi le Bisontin Jean-Claude Chomette qui ne comptera que sur lui- même pour faire avancer les idées de son mentor Nicolas Dupont-Aignan. Chacun ses moyens, chacun sa métho- de. J.-F.H.
lué depuis la cam- pagne précédente avec la généralisation des nouvelles technologies et l’explosion des réseaux sociaux. À l’U.M.P. par exemple, on a mis de côté la tra- ditionnelle lettre aux militants au profit des S..M.S. et de Twitter pour donner rendez- vous aux militants dans les réunions locales de campagne. Au Parti Socialiste, si on prilégie désormais les newsletters et autres “twits”, on n’a
La campagne se jouera dans les cages d’escalier.
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