La Presse Bisontine 129 - Février 2012
LE PORTRAIT
La Presse Bisontine n° 129 - Février 2012
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BESANÇON
Chanteuse de rue Christine égaye les chambres de l’hôpital
Renseignements : Christine Tissot, chanteuse-guitariste, reprise et compositions au 06 38 22 31 29
Christine Tissot a fêté ses 30 ans de chanson dans la rue. Elle apporte de la gaieté à l’hôpital, où Pierrette poussait la chansonnette
ce jour-là, avec elle.
lement ses chansons. Après Paris, direction Le Grau-du-Roi et la Camargue où elle apprendra la musique gita- ne. Elle jouera même devant le King aux mains d’argent,Manitas de Plata. Consécration suprê- me, le Gitan lui dit qu’elle joue bien “pour une gadjo (personne qui n’est pas gitane).” En 1986, consciente de la dangerosité de la rue et pour raisons personnelles, elle retourne au travail… en Suisse. “J’utilise ma double nationalité et laisse ma guitare totalement de côté. À chaque
malades sont - déjà - fans de ce bout de fem- me que beaucoup de Bisontins connaissent. “Leur chanteuse” est un peu un anti-douleur qui s’est fait adopter aussi bien par les malades, que par Frédérique, Christophe, Clara, Anna- belle, Rose-Marie, Nadine… et tout le person- nel de santé. “Elle entraîne tout le monde” dit Sonia Poirson, cadre infirmière du service hémo- dialyse. C’est elle qui a “embauché” notre gui- tariste de 55 ans. “Nous l’avions entendue jouer dans la rue à Besançon. C’est une infirmière qui lui a proposé de chanter ici. Et elle a accep- té” explique la responsable du service. Mal- heureusement, elle n’est pas certaine de pou- voir en 2013 continuer l’opération, faute de crédit. Forte en gouaille, la voix légèrement rocailleu- se, notre chanteuse a accepté cette mission à l’hôpital, pas seulement pour l’argent, d’abord par principe : “À 55 ans, je veux que mes chants servent à quelque chose.” Elle joue également pour les foyers de personnes âgées de Besan- çon, anniversaires, soirées mondaines. Chris- tine est un caméléon s’adaptant de la rue aux salons. Sacrée bout de femme… que l’on peut entendre au centre-ville de Besançon. E.Ch.
Il y a 30 ans, Christine Tissot plaquait son boulot de fonctionnaire pour chanter dans la rue. Elle illumine aujourd’hui le visage des patients du service hémodialyse du C.H.U. Saint-Jacques. Femme de cœur et de tempérament, sa vie est une partition.
S oudain, Christine change de peau. Une fois franchie la porte taillée de l’hôpital Saint-Jacques avec sa gui- tare tenue à la main droite, elle s’immisce dans un autre univers. Finie la chanson de rue : place à la musique en chambre médicale. “C’est ici, avec les malades, que j’ai la meilleure écoute… ici aussi que j’ai une boule au ventre” lâche cette chanteuse qui vit en appartement dans le quartier Battant à Besançon. Premières notes dans la chambre de Pierret- te, qui vient trois fois par semaine se faire épu- rer le sang durant 3 heures. Entre la malade atteinte d’insuffisance rénale et la chanteuse, le courant passe très vite au point que Pier- rette pousse la chansonnette. Moment rare. Aussi bien pour le personnel infirmier que pour Christine, notre chanteuse, plutôt habituée à
jouer rue Battant, rue des Granges, ou au mar- ché de Besançon le dimanche matin. “Atten- tion, ce n’est parce que chante dans la rue que je suis une clocharde… Que des gens puissent - encore - penser cela, ça fait mal” avoue Chris- tine, qui a plaqué sa vie “pépère” pour se consa- crer à la musique. En 1981, cette Bisontine dont les parents sont originaires de Marchaux démissionne de son emploi de fonctionnaire à la Ville de Besançon. À 25 ans, elle “monte” à Paris, loue une chambre de bonne, rue de Provence dans le 8 ème arron- dissement. Les conditions sont spartiates : un lavabo, un lit, une petite ouverture sur l’extérieur. La journée, elle joue dans le métro ou dans la rue pour gagner jusqu’à 150 francs en 45minutes. Pour l’époque, c’était plutôt pas mal. “Mais pour y arriver, il fallait avoir mangé de la vache enra- gée” témoigne notre Bisontine qui compose éga-
fois que je rentrais le soir de mon travail de caissière, je voyais ma guitare, comme un meuble, qui m’attendait. Je savais que je la reprendrais.” En 2001, come-back à Besan- çon après le décès de son père. La guitare s’enroule à nouveau à son buste. Christine ne la lâchera plus. C’est promis. Deux fois par semaine à 14 heures, elle enlève donc son blouson en cuir marron, pas- se au vestiaire du service hémo- dialyse, enfile une blouse bleue. Pierrette, Léon et les 64 autres
150 francs pour 45 minutes.
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Rédaction:“LesÉditionsdelaPresseBisontine”-B.P.83143-1,ruedelaBrasserie-25503MORTEAUCEDEX-Tél.0381679080-www.presse-bisontine.fr-redaction@groupe-publipresse.com Ouverturelesdimanches11et18décembre
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