La Presse Bisontine 125 - Octobre 2011

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n° 125 - Octobre 2011

TRAVAUX

Fin octobre La grue de la Citadelle bientôt démontée Dans un peu plus d’un mois, le chantier de restauration du mur d’escarpe sera terminé. Les échafaudages seront démontés ainsi que la grue qui domine la ville. Rencontre au sommet avec Bouzid Hakkar, seul maître à bord.

Installé aux commandes de sa grue, à trente mètres au-dessus du sol de la Citadel- le, Bouzid Hak- kar domine tout Besançon.

ver le mur d’escarpe de la Cita- delle. Chacun des cent mètres- cubes de pierres neuves qui ont servi à la reconstruction de ce bout de fortification a été dépla- cé grâce à cette machine lestée à son pied par un ensemble de blocs de béton de 80 tonnes. “Il faut être précis, parfois ça se joue au millimètre” poursuit Bouzid Hakkar en déplaçant une ben- ne à béton pendue au bout du câble. Pour des raisons de sécu- rité, si le vent souffle à une vites- se supérieure à 72 km/h, il doit quitter sa cabine et mettre la grue en girouette. “Ce n’est pas la plus haute grue à tour que j’aie piloté. À Besançon, j’ai eu l’occasion d’en conduire une de cinquante mètres lors de la construction d’un immeuble” se souvient le grutier. Cela fait

presque deux ans maintenant que le chantier a débuté. Désor- mais, il touche à sa fin. Son achè- vement est prévu à la fin dumois d’octobre. L’entreprise bisontine Pateu et Robert a déjà démonté une partie des échafaudages. Bientôt viendra le tour de cette grue. Sa silhouette métallique visible de loin et sa flèche de 60 mètres disparaîtront du paysa- ge. Le public pourra alors décou- vrir dans son ensemble ce mur d’escarpe de 6mètres d’épaisseur à la base. L’impressionnante cou- verture en laves - des pierres cal- caires taillées à la main - est fai- te pour durer 150 ans. L’étonnante blancheur de la par- tie restaurée détonne mainte- nant avec les remparts gris de la forteresse. “On a ici une idée de la couleur à laquelle ressem-

blait la Citadelle lors de sa construction. Elle était très blanche” observe Olivier Com- te, conducteur de travaux. À l’époque de Vauban, ce mur a été érigé avec trois types de pierres. “Il y a eu des pierres de réemploi qui provenaient de la cathédra- le Saint-Etienne, des pierres de la carrière de Chailluz, et sur- tout des pierres extraites du pla- teau rocheux sur lequel est construite la Citadelle et qui sont blanches.” Dans cette opération, l’entreprise Pateu et Robert a par ailleurs répondu favorable- ment à la demande de la Ligue de protection des oiseaux en amé- nageant des nichoirs dans le mur pour accueillir faucons pèlerins, choucas et autres harles bièvres (une espèce de canard). T.C.

D e son perchoir, Bouzid Hakkar a une vue panoramique impre- nable sur tout Besan- çon. “Bienvenue dans mon appartement” annonce avec humour le grutier de la Citadelle

en ouvrant la porte de sa cabi- ne dans laquelle il passe une grande partie de la journée. Là- haut, il n’a pas de radio, mais la climatisation. Bien calé dans son fauteuil, ce quinquagénaire employé par la société Pateu et

Robert, qui affiche 25 ans de métier, suit attentivement les opérations qui se déroulent à trente mètres sous ses pieds. Pour les ouvriers qui s’affairent au sol, la grue à tour est un appui technique important pour réno-

Olivier Comte, conducteur de travaux pour l’entreprise bisontine Pateu et Robert.

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BESANÇON MICROPOLIS

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