La Presse Bisontine 125 - Octobre 2011
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 125 - Octobre 2011
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SANTÉ
Une trentaine de bénévoles
Martin, 11 ans, autiste et plein d’espoirs Le petit Bisontin souffre de troubles autistiques. Pour continuer à être suivi et progresser, sa famille est à la recherche de bénévoles. La mobilisation est en marche.
Martin, 11 ans,
T out allait bien en appa- rence pour le petit Mar- tin, 11 ans aujourd’hui. Un petit bonhomme enjoué qui venait com- pléter la famille pour le plus grand bonheur de ses parents. Quand Martin récitait par cœur des poésies qu’il n’avait enten- dues qu’une seule fois, on criait déjà au génie… Jusqu’au jour où Martin est entré à deux ans et demi en petite section de maternelle. Et là, “ça a été la catastrophe. Il a été complète- ment traumatisé par l’école et c’est là qu’on a commencé à se demander de quoi souffrait Mar- tin” résume Sophie, sa maman. Les parents du petit ont alors sollicité les médecins. La répon- se était toujours la même : consulter un psychologue. Le comportement de Martin renforçait les suspicions et les intuitions des parents. “Notre fils est autiste ?” questionnait la maman. “Mais non… Il a un petit blocage et ça se débloque-
ra un jour” tentaient de rassu- rer les médecins. Alors on s’organisait : hôpital de jour le matin, école l’après-midi pour tenter de trouver un compro- mis acceptable pour le bambin. Jusqu’à ce 19 janvier 2010 où le couperet tombe pour la peti- te famille : Martin présente des troubles autistiques… “Dans l’autisme, il y a une trentaine de symptômes. Martin les avait tous, sauf la parole qu’il maî- trisait à peu près. Les autres symptômes étaient bien pré-
main. “Nous avons mis en pla- ce la méthode dite des “3 I” : comme intensive, interactive et individuelle. C’est une métho- de qui vient des États-Unis. En France, elle est mise en œuvre par une association qui suit près de 200 enfants.” Cette méthode a l’avantage de permettre un suivi continu de l’enfant par toutes sortes de stimulations liées au jeu par exemple. Mais, revers de la médaille, elle mobi- lise une énergie folle. D’où la nécessité de faire intervenir à la maison des bénévoles qui se relaient pour occuper Martin tout au long de la journée. À 11 ans,Martin qui a le niveau d’apprentissage d’un enfant de C.P., est scolarisé 1 h 30 par jour chez une institutrice. Les appren- tissages sont encore rudimen- taires - sentir sesmains, se regar- der dans un miroir, regarder dans les yeux -, mais indispen- sables à son évolution. Pour le reste, c’est sur les bénévoles que comptent les parents de Mar-
attend sur les bénévoles pour continuer ses progrès.
tin. “Nous avons un réseau fidè- le de bénévoles, mais certains n’ont pas pu continuer. Il nous en faudrait encore une dizaine pour suivre Martin” espère sa maman. Leur rôle : tout sim- plement être présent à raison d’1 h 30 par semaine auprès de l’enfant dans la salle de jeux pré- vue à cet effet au domicile bison- tin de la famille. Les activités souhaitées sont diverses : jeux, peinture, atelier floral… “C’est au choix de l’intervenant, selon ses affinités. Il n’est pas néces- saire d’avoir des compétences particulières, il faut juste avoir envie de donner de son temps et apporter àMartin de l’attention, de l’affection” résume Sophie.
Chaque bénévole recevra une formation dispensée par Cathe- rine De La Presle, coordinatri- ce en France de la méthode “3 I” et un psychologue. Depuis trois ans que la métho- de est en place, les progrès sont palpables, même si la maman reste prudente. “Il y a des hauts, mais aussi des bas, avec des phases de progrès. C’est sûr que quand on voit qu’il stagne, on est découragés” note-t-elle, avec tout le poids perceptible sur ses épaules. Le problème de l’autisme, c’est qu’il n’existe en France, contrai-
rement à la Belgique par exemple, aucune structure d’accueil dédiée à cette patho- logie multifacettes qui touche- rait de plus en plus d’enfants. Aujourd’hui, un enfant sur 150 naîtrait avec des troubles autis- tiques. Certains enfants autistes, faute de solutions, passent leurs journées en hôpital psychia- trique. D’autres ont la chance d’être suivis de plus près. Mar- tin fait partie de ces enfants-là pour qui les parents souhaitent juste qu’il “ait une vie sociale normale un jour…” J.-F.H.
sents : les autistes ne supportent pas quand on les change de pièce, quand on leur fait changer brusque- ment d’activité, ils ne croisent pas le regard des autres…” énumè- re sa maman. Les parents de Martin ont alors pris les choses en
“Il y a des hauts, mais aussi des bas.”
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