La Presse Bisontine 116 - Décembre 2010

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 116 - Décembre 2010

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PATRIMOINE Les cloches muettes La ville au chevet de l’église Saint-Pierre Le beffroi de l’édifice emblématique du centre-ville est fragilisé. Les cloches se sont arrêtées pour limiter les risques. La ville lance les premiers investissements.

L e 11 novembre, malgré le courrier du maire de la vil- le au curé de l’unité pasto- rale Saint-Pierre, le père Norbert Pétot n’a pas fait retentir les cloches de son église. “Il n’y a pas un jour sans qu’un paroissien ouun visiteur nous demande quand les cloches vont se remettre à son- ner. Certains fidèles arrivent même en retard à lamesse depuis que les cloches ne sonnent plus” confie sœur Cécile Buliard. Il est vrai qu’un enterrement sans cloches, c’est sans doute encore plus sinistre, de même qu’un mariage sans un tintement de carillon à la sortie, ça le fait moins… Mais c’est ain- si : le père Norbert Pétot et ses ouailles doivent se faire à cette église muette depuis le mois de mai. La raison : le battant d’une des cloches qui s’est décroché et après analyse, c’est tout le beffroi que les vibrations des cloches ris- quaient de fragiliser. “Le travail conjugué de l’eau et du gel ont fait éclater des morceaux de pierre qui auraient pu risquer de tomber sur des passants. On a déjà effectué des travaux d’étanchéité de la toi-

ture, il faut qu’on s’occupe du beffroi” résume Dominique Racine,technicien du secteur centre au ser- vice “bâtiments” de la ville. Le beffroi de Saint- Pierre n’a pas qu’une fonction religieuse : il est également au service de la muni-

Le père Norbert Pétot, sœur Cécile Buliard et Dominique Racine, technicien à la ville, discutent des modalités des travaux.

cipalité puisqu’il abrite aussi la sirène de la sécurité civile. “La sirè- ne restera bien à Saint-Pierre mais il faudra aussi revoir le système et mieux le protéger car elle provoque aussi des vibrations” ajoute le tech- nicien. Les élus de Besançon viennent d’approuver le principe de réno-

Le chantier proprement dit démar- rerait “à l’été 2011” assure la vil- le. Il nécessitera une logistique imposante et notamment l’utilisation d’une grue télesco- pique de 40 mètres de haut. “Pour changer des poutres, on devra enle- ver un abat-son. Il est strictement impossible d’acheminer du maté- riel par l’escalier menant au bef- froi, il ne fait pas plus de 50 cm de large.” Pour rénover la charpente, dépo- ser les cloches, réparer la cloche défaillante et les réinstaller, il fau- dra plusieurs mois. “On peut espé- rer que les cloches sonneront à nou- veau au 11 novembre prochain” espère sœur Cécile sous l’œil appro-

bateur du père Pétot. Problème : selon le calendrier validé au der- nier conseil municipal de Besan- çon, la réalisation des gros travaux ne sera pas effective avant…2013. Les cloches pourraient-elles son- ner à nouveau alors même que tous les travaux ne seront pas ter- minés ? Pour l’instant, si on veut entendre un son émanant du clocher de Saint-Pierre, il faut passer sur la place le dimanche à 9 h 15. Là, un carillonneur rémunéré par la vil- le, Pierre Gomez, joue une douce mélodie au carillon, qui attire d’ailleurs la curiosité des prome- neurs dominicaux. J.-F.H.

vation de la char- pente de Saint-Pier- re et de stabilisation de son beffroi en votant une premiè- re enveloppe de 30 000 euros cor- respondant à la pha- se d’études préa- lables aux travaux.

Une grue télescopique de 40 mètres de haut.

Impossible d’acheminer les matériaux dans l’escalier en colimaçon qui mène en haut du beffroi. Il ne fait pas plus de 50 cm de large.

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