La Presse Bisontine 116 - Décembre 2010

BESANÇON 8

La Presse Bisontine n° 116 - Décembre 2010

Le jeudi, c’est beuverie Pas nouveau, le phénomène des soirées étudiantes prend de l’ampleur. Inquiétude et répression de la part des autorités dans les rues du centre-ville. NUIT Les soirées étudiantes surveillées

Le préfet Nacer Meddah constate que les poubelles de la

U n rituel ou presque. Les jeudis soirs à Besançon, les étudiants décom- pressent de leur semai- ne de bachotage. Ils se lâchent, parfois trop, si bien que le bou- chon saute. Bruit incessant Grande rue, tapage nocturne, vomissements rue Battant, cha- mailleries rue Proudhon, canettes explosées sur la faça- de de l’Hôtel de ville… autant de fait et d’actes d’incivilité sou- vent bêtes, parfois dangereux. Besançon n’est pas Chicagomais le problème est devenu récur- rent au point que le préfet, en personne, a tenu à se rendre compte de la situation.Avec leur forte consommation d’alcool, les soirées étudiantes inquiètent les autorités qui ont frappé du poing sur la table le 21 octobre. Vers 1 heure du matin, accom- pagnée du procureur Alain Saf- far, de la directrice départe- mentale de la sécurité, Noëlle

méchants, ces derniers ont été priés de monter à bord d’un four- gon de la Police. Direction le commissariat pour ivresse publique manifeste. Au total, 17 jeunes seront embar- qués avec un record du taux d’alcoolémie s’élevant à 3,20 grammes pour l’un d’entre eux. La palme revient à une demoi- selle ! “Ils pourront éviter la contravention s’ils acceptent d’être suivis par une association luttant contre l’alcoolisme” décla- rait le préfet avant de prendre la direction du quartier Battant. Juste avant le pont Battant, il a pu constater au vu des pou- belles débordant de canettes que l’alcool coule à flot. Cette opération vise aussi à la tran- quillité publique tant certains Bisontins sont excédés par les bruits, les dégradations… Une heure plus tard, les auto- rités ont pris la direction la dis- cothèque la “8eAvenue” à Besan- çon où le gérant Raoul Sebbagh a évoqué l’opération “Sam” (le conducteur qui ne boit pas). “Ce principe de Sam est bien rentré dans les mentalités” a commenté le préfet dont la présence, à deux pas de la piste de danse, a été assez remarquée. “La 8e Ave- nue” est d’ailleurs une des rares discothèques à ne pas faire payer le verre d’eau. En fin de soirée, vers 3 heures, le préfet s’est rendu au rond- point de Beure où les gendarmes ont procédé à des contrôles d’alcoolémie sous la direction du lieutenant-colonel Guillau- me Grimaux, commandant le groupement de gendarmerie

Grande rue débordent de bouteilles

d’alcool le jeudi soir.

Bilan accidentologie 2005-2009 chez les jeunes Entre 2005 et 2009 dans le Doubs, 694 accidents corporels impliquant une victime âgée de 18 à 24 ans, ont fait 63 morts dont 43 jeunes. Ces accidents ont pour pic le vendredi et le samedi avec une prédominance de lʼalcool dans les accidents mortels (50 %). Blessés. La route a fait 484 blessés et 610 blessés non hospitalisés dans le Doubs toujours chez les 18/24 ans. Où. Les accidents chez les jeunes surviennent principalement hors agglomération. Quand. Ils sont plus nombreux de nuit ou au petit matin, et surtout en fin de semaine. Qui. Par des jeunes conducteurs ou des passagers de véhicules légers, titulaires du permis de moins dʼun an et demi et en majorité originaires du département. Comment. Avec des véhicules empruntés à des parents ou mais, avec des pertes de contrôle, tant en sortie de courbe quʼen pleine ligne droite, avec des vitesses inadaptées, pneus lisses et pré- sence dʼalcool.

départementale duDoubs. Résul- tat : quatre contrôles et trois résultats positifs. Trois conduc- teurs ont été conduits en cellu- le de dégrisement. Cette opération d’envergure pourrait être reconduite d’ici la fin de l’année dans le départe- ment. Mauvais, les chiffres de la sécurité routière vont contraindre police et gendar- merie à davantage de répres- sion d’autant que les jeunes res- tent les plus touchés. E.Ch.

Deraime, le pré- fet Nacer Med- dah a sillonné les rues les plus “courtisées”, les plus branchées et forcément les plus chaudes de Besançon. Rapi- dement, un groupe de jeunes - visible- ment aviné - a été intercepté au croisement de la rue Proudhon et de la rue de la République. Pas franchement

“Continuer à tout miser sur la qualité.”

COMMERCE

Un vrai marché de Noël

Animations de Noël, le cadeau bisontin Grande roue place de la Révolution, piste de luge avec de la neige venue de Métabief…, Besançon met le paquet pour offrir un marché de Noël digne de ce nom. Tout cela a un prix, même écologique.

D es camions transportant de la neige deMétabief jusqu’à Besan- çon pour transformer la rue de la Madeleine en piste de luge éphémère, ce n’est pas le top au niveau bilan carbone pour une ville en pointe en matière d’économie d’énergie et de développement durable. Besançon assu- me, ce n’est pas tous les jours Noël ! Au-delà de cette fausse polémique, la capitale régionale engage une véritable politique d’animation à partir du same- di 27 novembre et jusqu’au 31 décembre sur cinq sites (lire par ailleurs). Le lan- cement officiel aura lieu le vendredi 26 novembre avec l’allumage des guir- landes à “leds”, peu énergivores. Pour la première fois, les festivités ne s’arrêtent pas le 24 décembre mais se poursuivent jusqu’au réveillon du nouvel an. À ceux qui croient encore au Père noël, inutile de leur préciser que “Santa-Klaus” ne fera pas de cadeau au budget de la ville. Plus de manifestations, c’est for- cément plus de budget. En 2009, le bud- get pour animer la place Pasteur et cel- le de la Révolution était de 175 000 euros. Il sera de 250 000 euros cette année. Les animations au square Saint-Amour et à Battant (environ 50 000 euros) devraient faire grossir l’enveloppe à 300 000 euros, soit une augmentation de l’ordre de 25 %. “Depuis deux à trois ans, le marché est sur une bonne lancée. Il faut poursuivre dans ce sens” explique

la mairie selon laquelle les retombées pour le commerce local sont énormes. Concernant les guirlandes, elles seront allumées le vendredi 26 novembre au soir. La façade de l’Hôtel de ville sera animée par un “magnifique jeu de lumiè- re” disent les services techniques. À lui Le programme Marché de Noël place de la Révolution (du 27 novembre au 31 décembre). Une grande roue de 40 mètres de haut sera apposée (tarif 3,50 euros. En novembre, à lʼoffice du tourisme : 1,50 euro). Pour le marché de Noël, il y aura 60 chalets, un nouveau chalet restaurant, une scène avec des animations musi- cales (les week-ends) et des interven- tions dʼartistes. Quartier Battant. Illumination de la pla- ce Jouffroy et de la place Bacchus, 100 sapins devant les boutiques du quartier, concert à la Madeleine, décoration des façades. Une brocante sur le pont Bat- tant aura lieu vendredi 17, samedi 18 et dimanche 19 décembre. Square Saint-Amour. Marché solidai- re du 8 au 19 décembre et exposition ZonʼArt du 20 au 31 décembre.

seul, le coût de l’illumination des rues bisontines représente environ 300 000 euros.Autre nouveauté : la gran- de roue de 40 mètres de hauteur, la pis- te de luge synthétique à Granvelle et l’illumination de Battant. Besançon est généreux cette année. Place Pasteur. Marché des métiers dʼart du 3 décembre au 31 décembre avec 15 artistes locaux. Place Granvelle (3 décembre- 24 décembre). Piste de luge synthétique, village polonais (invité dʼhonneur Biels- ko-Biala), maison du Père Noël (photos de 16 h 30 à 18 h 30), stand de produits régionaux. Course de luge le 12 décembre. Une course de luge sur neige naturelle en pro- venance de Métabief sera proposée rue de la Madeleine le dimanche 12 décembre de 14 heures à 17 heures. Vendredi 17 décembre. Nocturne spé- ciale vendredi 17 décembre avec un feu dʼartifice. Tous les commerçants du centre- ville et du marché de Noël ouvriront leurs échoppes jusquʼà 21 heures. À 21 h 30, feu dʼartifice passerelle Denfert-Roche- reau. Quinze restaurants proposeront un dîner à 17 euros tard dans la nuit.

Plusieurs jeunes seront embarqués rue Proudhon pour ivresse publique.

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