La Presse Bisontine 116 - Décembre 2010

La Presse Bisontine n° 116 - Décembre 2010

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TÉMOIGNAGE

Braquées par deux hommes armés à Châteaufarine Victimes d’un vol à main armée en pleine journée Deux employées d’une bijouterie à Châteaufarine ont vécu dix minutes d’angoisse lorsque deux hommes armés d’un fusil ont fait irruption. La responsable raconte.

Dans ces moments-là, inutile de discuter, encore moins de jouer aux gros bras : la responsable s’exé- cute, ouvre les vitrines. Les braqueurs se servent et vident le butin dans un sac en cuir. Face à elle, les deux comparses sont armés. L’un d’entre eux tient un fusil, l’autre une bombe lacrymogène dans une main, un marteau dans l’autre. “Ils avaient l’air jeunes mais ne semblaient pas nerveux” confie la responsable qui vivait là son premier braquage. Les secondes défilent, les minutes s’égrènent. Une cliente est choquée. Les deux quidams ne sont pas violents mais simplement pressés. Au bout de dix minutes, ils demandent à la responsable de l’en- seigne de les suivre et l’embarquent vers la sortie : “À ce moment, j’ai cru qu’ils voulaient me prendre en otage” , se souvient la victime. Ce ne sera heu- reusement pas le cas. Ils repartent aussi vite qu’ils étaient venus en sautant sur leur scooter avec le butin sous le bras. D’un coup, la pression tombe, les larmes avec. Choquées, les dames sont néanmoins saines et sauves. “Je ne vous dis pas que j’ai dormi tranquillement les nuits suivantes, concède Sylvai- ne, mais je ne suis pas non plus traumatisée. En revanche, il ne faudrait tout de même pas que cela se reproduise…” Dès le lendemain, elle était de retour dans sa boutique. Aujourd’hui, elle veut oublier, passer à autre chose. La Police judiciaire de Besançon a procédé aux constatations d’usage et pu visionner les caméras de surveillance. L’en- quête est toujours en cours. E.Ch. Pour 70 000 euros de bijoux. Inquiétante histoire que celle racontée à la Police par une dame âgée, domiciliée Grande rue. La victime, qui voit mal, ten- tait dʼintroduire sa clé dans sa porte dʼentrée est interpellée par une dame, bien habillée, voulant lʼai- der. La vieille dame refuse, elle a lʼhabitude et nʼa pas besoin dʼaide. Lʼinconnue rentre tout de même dans lʼimmeuble prétextant aller voir une amie. Quelques minutes plus tard, elle sonne chez la veille dame “pour parler.” Devant le refus, elle insiste : “Vous ne vous souvenez pas de moi, je travaillais dans la pharmacie où vous allez tout le temps !” La victime, déboussolée, la laisse entrer. La vieille dame se réveille quelques minutes plus tard. Elle pense avoir été paralysée par un gaz, sachant que son chat aurait été retrouvé endormi sur le rebord de la fenêtre. 70 000 euros de bijoux, lʼhéritage de sa mère, auraient été volés. Enquête en cours. Deuxième braquage à Palente. Début octobre, un jeudi vers 6 h 30, le gérant dʼun bureau de tabac pla- ce des Tilleuls sʼest retrouvé face à un individu enca- goulé, ganté et brandissant une arme de poing. Sous cette menace, le malfrat sʼest servi dans le coffre que le commerçant venait dʼouvrir. En deux ans, cʼest le second braquage. Il a été également été la cible dʼune attaque avortée à la voiture bélier. Saône, il tire sur son fils puis sur un policier. Lʼhis- toire, vendredi 2 octobre, du forcené abattu à Cham- pagne-sur-Loue (Jura) aurait pu tourner au massacre. Pascal Gresset, 54 ans, habitant à Saône, tire sur son fils âgé de 25 ans (qui devait témoigner contre lui dans une affaire de violence sur son épouse) et le blesse à lʼépaule. Il sʼenfuit, puissamment armé. Les gendarmes le localisent à Champagne-sur-Loue, à 30 kilomètres de Besançon. Ce dernier tire sur un militaire qui doit son salut à son gilet pare-balles, la balle étant venue se loger non loin de son thorax. La riposte est immédiate : lʼhomme sera abattu de plu- sieurs balles. Troisième braquage place Cassin. Le 17 septembre, un commerce du quartier Planoise a été braqué pour la troisième fois par deux hommes casqués.

“J ’ ai senti qu’il se passait quelque chose de bizarre lorsque j’ai entendu deux hommes parler fort dans le magasin. J’ai vu qu’ils portaient des casques de moto, un fusil à la main, j’ai tout de suite compris…” Responsable de la bijou- terie Jean-Delatour sise au 9 chemin du Prabey dans la zone commerciale de Châteaufarine, Syl-

vaine Fleury et sa collègue vendeuse ont vécu mar- di 19 octobre dix minutes d’angoisse, de doute, de peur. Il est 15 heures Le début d’après-midi démarre nor- malement. Deux clientes parcourent les 400 m 2 les allées de ce magasin installé ici depuis trois ans, à la recherche d’un bijou. Une vendeuse, Marie-Pier- re J., les conseille. De son côté, Sylvaine Fleury est installée dans son bureau situé dans l’arrière-bou- tique, occupée à régler des papiers administratifs, quand soudain elle entend un vacarme irrégulier puis des haussements de voix. Ni une ni deux, elle jette un œil sur ses écrans de contrôle. Aucun dou- te : son magasin est victime d’un vol à main armée. Deux individus casqués (l’un portait une cagoule sous son casque) font irruption. Dans l’arrière-bou- tique, la responsable a la présence d’esprit d’ap- puyer sur le bouton d’alarme relié directement avec la Police. Puis elle quitte son bureau, prend la direc- tion de l’espace vente et “retrouve” sa collègue et deux clientes, retenues par les deux malfrats. La suite se résume à dix longues minutes : “Ils ont demandé de nous regrouper, de vider la caisse, d’ou- vrir nos vitrines. Puis ils ont tout de suite voulu savoir où était l’or. C’était ce qu’ils recherchaient.”

La responsable de la bijouterie à

Châteaufarine, victime de sa première attaque à main armée.

VOL À LA MAISON Beaucoup d’indices à la police mais pas d’interpellation “On a réussi à identifier les voleurs mais depuis, rien” Malgré des indices précis livrés à la police, ce couple demeurant vers la Malcombe à Besançon n’a jamais revu ses bijoux dérobés. Les malfrats courent toujours. L e 2 décembre, ils fêteront un anniver- saire pas comme les autres : l’année de leur premier cambriolage. “Il était Son esprit recouvré, la petite famille fait état des dégâts et pertes : “Ils nous ont piqué un collier en or, la gourmette de baptême du petit. Ils sont même repartis avec des bijoux fan- taisie n’ayant aucune valeur !” explique Caro- line (1).

DEPUIS DÉBUT OCTOBRE Un mois de faits-divers Faits et méfaits récents

dans le Grand Besançon

Trois agressions à Palente. Cʼest la troisième agression dʼune personne rue Grignard. Jeudi 28 octobre, une octogénaire sʼest fait arracher son sac… par deux enfants, âgés environ de 8 et 12 ans. Le plus petit lui a arraché son sac violet avec deux poches sur le côté et lʼa fait tomber par terre. Le gamin dʼune taille de 1,10 m portait un anorak rouge et bleu marine. Il a les cheveux noirs, courts et frisés. Le second mesure 1,50 m. Il portait des vêtements clairs. Lʼenquête est en cours. Arc-et-Senans, école vandalisée. Dans la nuit du mercredi 4 novembre, lʼécole est vandalisée. Le ou les vandales ont brisé des dizaines de latte de la clôture de la cour. Des dégâts chiffrés à une cen- taine dʼeuros. Ce nʼest pas les premiers actes de ce type. Vol à lʼarraché. Deux adolescents (15 et 16 ans) se sont approchés en scooter dʼune femme qui mar- chait dans la Grande rue à Besançon courant octobre, et lui ont arraché son sac avant de sʼenfuir. Rapide- ment alertés, les policiers ont tenté de les intercep- ter devant la gare mais le tandem leur a faussé com- pagnie. Cʼest quelques secondes plus tard que la B.A.C. (brigade anticriminalité) les a cueillis rue Midol. Le pilote venait en effet de déraper sur la chaussée rendue glissante par la pluie et son passager, qui venait de prendre les jambes à son cou, devait lui aussi être rapidement alpagué. Bien que le sac volé ait été retrouvé juste à côté du scooter, ils ont com- mencé par nier les faits ! Voitures brûlées. Dans la nuit du lundi 1 er au mar- di 2 novembre, une voiture est incendiée à lʼangle de la rue du Piémont et de la rue du Luxembourg dans le quartier de Planoise. Le feu, dʼorigine cri- minelle, sʼest propagé à deux autres véhicules sta- tionnés. Policier frappé. Un samedi soir (22 h 30) dʼoctobre, les policiers sont intervenus place Pasteur pour sʼin- terposer dans une bagarre, assez importante. Les coups se sont retournés contre les policiers muni- cipaux, lʼun dʼentre eux a été jeté par terre et frap- pé à la tête. Huit jours dʼinterruption de travail.

18 h 30” se souvient Pierre (1) qui habite un joli pavillon avec sa compagne et leur fils situé non loin de l’avenue François-Mitter- rand et de la Malcombe. Ce jour-là, comme tous les autres, le père de famille termine son travail situé à moins de trente mètres de son domicile et regagne sa maison. Il est accompagné par sa femme et son frère. Arri- vés au bas du garage, les trois entendent la porte d’entrée claquer mais ne s’inquiètent pas pour autant. La compagne de Pierre mon- te à l’étage sans apercevoir de signes intri- gants ou troublants : “Sur la table du salon, l’ordinateur portable était resté à sa place tout comme l’appareil photo… Puis, c’est en arrivant dans la salle de bain que je me suis rendue compte que mes bijoux avaient été volés. Les tiroirs étaient ouverts.” Le jeune couple prend conscience que des individus se sont introduits dans leur cocon familial en leur absence. Dur à admettre car “si je les avais pris sur le fait, je ne sais pas comment j’aurais réagi ! Mal sûrement…” suppose le propriétaire.

Le couple dépose plainte au commissariat de police de Besançon. Grâce à l’aide d’une voisine qui a vu les malfrats s’enfuir, ils don- nent un premier indice précis : à savoir que trois hommes et une femme se sont intro- duits par la porte d’entrée en la fracturant. Cette dernière était pourtant renforcée.Autre indice : ils se sont enfuis dans une Peugeot 106 de couleur. Mieux, ils apprendront quelques semaines plus tard par l’intermé- diaire d’une connaissance que des personnes se sont vantées de les avoir volés. Ils parviennent à identifier les malfrats et déposent une deuxième plainte. Malgré cela, l’affaire traîne. Désabusées, ces victimes n’at- tendent plus rien mais regrettent d’avoir donné autant d’indices pour si peu de résul- tats. (1) : Les prénoms ont été volontairement chan- gés.

Les quatre voleurs ont

tenté de fracturer

la baie vitrée. N’y parvenant pas, ils se sont attaqués à la porte d’entrée.

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