La Presse Bisontine 116 - Décembre 2010

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 116 - Décembre 2010

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CULTURE : LE PLAN DAHOUI EST-IL CONVAINCANT ?

SAMEDI 20 NOVEMBRE JOURNEE PORTES OUVERTES de 10h à 16h VISITE DU CENTRE DEMONSTRATION DE MATERIEL

Entreprise certifiée : ISO 9001 version 2008 ISO 14001, version 2008

Réclamée par les acteurs culturels autant que par l’opposition, une vision à long terme des enjeux de la culture à Besançon est présenté par l’adjoint en charge du dossier Yves-Michel Dahoui. Jamais sans doute un tel travail n’avait été engagé dans ce domaine, c’est là un de ses premiers mérites. Le concepteur de ce schéma 2010-2020 parle d’une vraie vision pour Besançon tandis que l’opposition déplore un catalogue de mesures réchauffées. Le point sur le sujet ultrasensible du moment.

Photo Fabrice Barbier

ÉVÉNEMENT Schéma d’orientation 2010-2020 La ville prend la main sur la culture La municipalité a recensé

A ttendu en juillet, le schéma d’orientation pour la cultu- re à Besançon 2010-2020 a été présenté début novembre. Le calendrier aurait étémodi- fié pour peaufiner ce document qui avance 32 propositions pour “dyna- miser et élargir” l’offre culturelle de la capitale régionale et la rendre acces- sible au plus grand nombre. Que l’on soit d’accord ou non sur le principe, le travail réalisé par la délégation cul- ture et patrimoine depuis mars 2008 32 actions qui doivent permettre de dynamiser la culture à Besançon, pour faire de ce domaine un axe fort de rayonnement de la ville. Un “catalogue à la Prévert” disent les détracteurs du projet.

le patrimoine comme un outil de conser- vation, mais c’est aussi un outil de rayon- nement.” Ce projet présente des carences selon cet élu. Rien sur la maison de Colette par exemple et l’abbatiale Saint-Paul. Rien non plus sur les frères Lumière. Et l’événementiel a disparu. Jean Ros- selot a trouvé le document de qualité mais d’une pertinence limitée. “C’est un vaste travail de recensement,mais il res- te conventionnel. C’est bien mais ça ne fait toujours pas une politique culturelle pour Besançon” a-t-il expliqué en conseil municipal avant de lancer à la volée “si vous voulez changer de cap après dix ans d’échec, mettez en scène la totalité de la ville à travers des événements.” Exaspérée,Mireille Péquignot a deman- dé à la majorité “le retrait temporaire de ce projet élitiste et inadapté, et le lan- cement des états généraux de la cultu- re.” Elle a également indiqué son sou- hait de voir aboutir à long terme la création d’une attraction innovante et technologique autour de l’univers de Vauban. Désorganisée sur cette question, l’oppositionn’est pas parvenue à prendre àdéfaut lamajorité dans undébat autour d’un schéma culturel qui a rapidement tourné à la discussion de café du com- merce. Finalement,PhilippeGonon était sans doute le plus près de la vérité lors- qu’il a lancé àYves-Michel Dahoui avec le pragmatisme dont il sait faire preu- ve. “Je ne vois pas pourquoi on débat de ce catalogue à la Prévert alors que 75 % des actions sont déjà réalisées ?” Ce qui est fait n’est plus à faire. Car c’est sou- vent ça le problème avec les schémas : leur présentation est toujours dumeilleur effet, mais pour ce qui est de leur mise en œuvre, c’est une autre histoire. T.C.

a le mérite de dresser un panorama de la cul- ture à Besançon, qu’il s’agisse de musées, de patrimoine, de théâtre, demusique oud’art plas- tique. À partir de cet état des lieux, des objectifs sont fixés pour donner de la cohérence et de la lisi- bilité à la culture bison- tine. Par exemple, à la rubrique “créer et diffu- ser” il y a quelques bonnes surprises, com- me le projet d’implantationd’un ciné-

Exit le grand événement culturel dont la ville rêvait. (photo archive L.P.B. Y. Petit).

ma d’art et d’essai sur le quartier Bat- tant. L’idée n’est pas nouvelle,mais cet- te fois-ci,on se dit qu’elle pourrait prendre forme, tout comme l’ouverture de la “MaisonVictor Hugo” annoncée au cha- pitre “conserver et transmettre”. Exit en revanche le grandprojet événementiel, au moins provisoirement, dont la ville a longtemps rêvé. À la lecture de ce document, il apparaît de toute évidence que la municipalité prend la main sur l’action culturelle non pas dans un but de la contrôlermais de l’ouvrir davantage si l’on en croit Yves-Michel Dahoui, l’adjoint à la cul- ture qui est clair sur la stratégie. “Nous

le. L’institution se rend indispensable à la vie culturelle quels que soient les secteurs. Quel sort est donc réservé aux indépendants qui pour une raison ou pour une autre, pourraient être tenus à l’écart de la politique culturelle, ce qui semble être le cas de Bacchus ? Il fau- dra voir à l’usage. Pascal Bonnet, un des piliers de l’opposition, a lu ce schéma. “Quand j’ai vu ce rapport, je me suis dit “enfin” ! Mais finalement, au fil des pages, on n’apprend pas grand-chose de nouveau. C’est un catalogue.Une bonne partie des actions indiquées sont déjà faites. Ce qui m’a frappé, c’est que vous présentez

sommes dans un contexte où il faut être plus volontariste que jamais. La cultu- re partagée, j’y vais. Il n’y a pas une cul- ture des nantis pour ceux qui savent, et une pour les pauvres. Je prône l’exigence pour tout le monde avec un sens du par- tage. La culture est le ciment social” a- t-il indiqué dans sa présentation du schéma lors du dernier conseil munici- pal. Des acteurs indépendants ont quelques suspicions quant à l’objectif poursuivi par Yves-Michel Dahoui. C’est le cas par exemple de Jean Pétrement de la compagnie théâtrale Bacchus qui esti- me qu’il s’agit bien d’une prise ce contrô-

“Quand j’ai vu ce rapport je me suis dit “enfin” !”

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