La Presse Bisontine 113 - Septembre 2010
BESANÇON
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La Presse Bisontine n° 113 - Septembre 2010
SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Après le “drame Bilal”
Planoise, la fin des rodéos L e dramatique accident qui a failli coûter la vie au petit Bilal - 6 ans -, percuté par un scooter avenue du Parc à Les habitants le savent : chaque samedi et Pour interpeller les fous du guidon, la Police a ordre d’éviter les courses-poursuites à Planoise. L’identification se fait ailleurs et notamment sur Internet où les jeunes s’affichent sans casque.
Les contrôles comme ici avenue de Bourgogne à Planoise se multiplient. La Police veille à ne pas faire de sur- enchère.
trentaine de dispositifs (escar- gots, barrières en quinconce) ont été installés sur les aires de jeux et zones piétonnes de Planoise, dont dix sur la seule zone Cas- sin suite à un travail mené conjointement avec l’ancien conseil de quartier.Malgré cela, l’accident redouté est arrivé, d’où la colère du maire Jean- Louis Fousseret qualifiant de “criminel” le comportement du conducteur responsable de l’accident qui laissera de nom- breuses séquelles au garçonnet, lequel déambulait sur un che- min “piétonnier” ! Le pilote a été placé en garde à vue. Il risque une peine de prison ainsi qu’une forte amende. Les habitants demeurent per- plexes et fatalistes : “ Ç a devait arriver” lâche Ihmad (33 ans), père de deux enfants. “Parfois, ce sont eux qui prennent des gamelles, nuance Monique B. J’ai vu un jeune “taper” dans l’arrière d’une voiture. Il est tom- bé par terre et s’est envolé en cou- rant en laissant samobylette sur le trottoir.” Planoise, une zone de non-droit ? “Il n’y a aucune zone de non- droit à Besançon” coupe le lieu- tenant de Police. Des dizaines de machines non-homologuées ont d’ailleurs été confisquées. Concernant l’identification des contrevenants (lire par ailleurs), elle s’avère délicate car la soli- darité demeure… chaque voi- ture de police étant repérée par un coup de sifflet. Plus que d’autres, le secteur Cassin-Euro- pe promet d’être étroitement surveillé alors que ce genre d’incivilité n’est pas l’exclusivité du quartier. E.Ch.
dimanche matin, parfois même en semaine, le quar- tier se transfor- me en circuit de course au cœur des barres d’immeubles ou derrière le maga- sinGéant,terrain propice au moto- cross. Il y a le
Besançon, relance un épineux sujet. Celui des scooters et moto- cross circulant à vive allure dans le quartier de Planoise au plus grand mépris du code de la rou- te.
Planoise, une zone de non-droit ?
SANTÉ Accompagnement des malades en fin de vie Tout n’est pas perdu pour la Maison de Vie Régis Aubry et Laure Hubidos y croyaient dur comme fer à leur projet de création d’une Maison de Vie qui accueillerait des malades en fin de vie. Le projet est remis en cause suite au désengagement d’un partenaire financier, mais pas abandonné.
bruit bien sûr, et l’insécurité sur- tout, d’où de nombreuses plaintes. Par peur de représailles, certains n’osent pas parler alors que ces “pilotes” sont souvent identifiés. Le bruit de leurs engins casse les oreilles mais la loi du silence règne. Drôle de constat. Au sein de la Police nationale et municipale de Besançon, le message est clair : “Pas de course-poursuite inuti- le. On ne contrevient pas au code de la route pour un scooter pour notre sécurité d’une part et cel- le des usagers d’autre part. Nous avons plutôt tendance à le suivre. Une fois que nous avons identi- fié le pilote, nous appelons des équipages et le cernons” explique le lieutenant de Police Éric Subert. En interne, les services ont ordre de ne pas engager de poursuite contre ces énergu- mènes pour qui rouler à 80 km/h en contresens ou dans une allée piétonne n’a rien d’exceptionnel. Prévisible, ce fait divers remon- tant au mois d’août l’était donc. Rageant, d’autant que de mai à juin, des motards C.R.S. sont venus en renfort pour calmer les ardeurs de tout ce petit mon- de âgé de 15 à 25 ans. Pire, une
Pour Régis Aubry et Laure Hubidos, la défection de la Mutualité Française Doubs a eu l’effet d’une douche froide.
Davantage de contrôles de police 300 deux-roues confisqués
L aure Hubidos s’est investie pen- dant huit ans pour donner corps à un projet de Maison de Vie à Besançon. Il s’agit d’un lieu non médi- calisé, conçu pour accueillir et accom- pagner des personnes en fin de vie. Elle a reçu dans sa démarche l’appui du doc- teur RégisAubry, responsable du dépar- tement douleurs-soins palliatifs du C.H.U. de Besançon. Ensemble, ils ont mobilisé leur énergie à chercher des partenaires et à les convaincre de l’importance de ce projet à vocation expérimental puisqu’il n’existe pas d’établissement équivalent. Des années d’efforts pour rien ou presque. Alors que tout était prêt, que le permis de construire de la Maison de Vie avait été accordé au début de l’année, que les financements étaient pratiquement bouclés, le principal par- tenaire financier a finalement fait le choix de se retirer de l’entreprise le 11 juin. Il s’agit de la Mutualité Fran- çaise Doubs. Sur les 1,9 million d’euros d’investissement, laM.F.D. devait abon- der à hauteur de 850 000 euros aux- quels venaient se greffer 350 000 euros
supplémentaires pour des équipements. Ajoutons que la Maison de Vie devait être construire sur un terrain lui appar- tenant à proximité de l’E.H.P.A.D. “La Retraite” à Besançon. À l’annonce de cette décision, Laure Hubidos avoue avoir pris “une grande claque. C’est le projet de ma vie. Depuis que j’ai eu cette idée, j’ai avancé avec mon cœur” confie-t-elle. Malheureuse- ment, les sentiments ne font pas tou- jours bon ménage avec les réalités éco- nomiques. Selon nos informations, la
Laure Hubidos et Régis Aubry ne bais- sent pas les bras. La défection de ce partenaire compromet certes la construc- tion d’un bâtiment. Malgré un budget amputé, une autre voie est encore pos- sible pour concrétiser ce projet de Mai- son de Vie : la location d’un espace d’au moins 500m 2 . Deux pistes sont à l’étude. Une réunion doit être organisée pro- chainement, réunissant tous les par- tenaires dont l’Agence Régionale de Santé, le Conseil régional qui abondait à hauteur de 200 000 euros dans le pro- jet initial pour envisager des solutions. Autre point positif, la Croix Rouge semble être prête à s’engager à son tour. T.C. Repères La Maison de Vie est un lieu conçu pour accueillir dix malades en fin de vie. Lʼinvestissement initial prévu était de 1,9 million dʼeuros. Le budget de fonctionnement était annoncé à 900 000 euros.
D éjà 500 procès-verbaux ont été dressés et plus de 300 deux-roues ont été confisqués par les forces de lʼordre. Lʼaccident de Planoise incite la Ville de Besançon à “intensifier l’action qu’elle mène déjà en collabora- tion étroite avec les services de l’État, et notamment la Police nationale” précise le maire. La fin des vacances - combinée à lʼarrivée des mauvais jours - devrait néanmoins limiter le vrom- bissement des machines. Sʼils sont dʼexcellents pilotes, ces chauffards nʼont visiblement pas grand-chose sous le casque. Sur
Internet (“you tube” notamment), ils sʼaffichent : cʼest à celui qui réalise la plus longue roue arriè- re (sans casque) sur le boule- vard, à celui qui frôle le plus près possible les voitures où à ceux qui font le plus de bruit avec les klaxons. De précieux indices per- mettent à la Police dʼidentifier rapidement les auteurs. “Pour l’identification, nous ne fermons aucune porte” souligne un poli- cier qui admet que les courses- poursuites sont dangereuses et inefficaces. Elles ne mettent, selon lui, “que de l’huile sur le feu.”
Mutualité France Doubs a préféré se retirer après avoir établi un bilan en demi-teinte. Compte tenu du contexte économique dégradé, elle aurait mis entre parenthèses sa par- ticipation dans le projet deMaison deVie. Contac- tée par nos soins, la direc- tion de laMutualité Fran- çaise Doubs ne souhaite apporter aucun com- mentaire dans l’immédiat sur ses motivations.
“C’est le projet de ma vie.”
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